ffi 22 février 2015 01:58

Je trouve que la réflexion manque d’un plan.
 
Le libre-arbitre nécessite l’existence d’une volonté.
Mais la volonté ne semble concerner que ce qui vit.
(Ce serait osé de parler de la volonté d’une pierre...)
 
Aussi, il est possible que le monde soit peuplé à la fois d’Êtres sans libre-arbitre et d’Êtres avec libre-arbitre. Toute chose inerte est manifestement sans volonté. Ensuite, chez les êtres vivants, il y a divers degrés : le végétal peut sembler sans volonté. L’animal a une volonté, quoiqu’on dise souvent que celle-ci est réglée par l’instinct. Quant à l’homme, sa volonté est manifeste et énigmatique. Si on peut parfois la déterminer, notamment en cas d’addictions ou de manies (ce qui est un cas de volonté déréglée, pathologique, un genre d’abêtissement), cette possibilité de détermination peu fréquente.
 
Mais l’indéterminable n’est pas l’indéterminisme, au sens où il est possible qu’un Dieu omniscient puisse déterminer à coup sûr les volontés (déterminisme), cependant que notre incapacité serait lié à l’imperfection de notre connaissance (indéterminable). Par conséquent, seul Dieu lui-même saurait dire le degré de déterminisme chez l’homme. L’homme lui-même ne devrait évoquer que le déterminable et l’indéterminable.
 
La question du déterminisme / indéterminisme ne peut que rester en suspend. Pour cette raison, je préfère encore me référer au modèle leibnizien, où tout ce qui est matériel peut être déterminable avec une très grande précision, tandis qu’il faut encore adjoindre au vivant, en plus du principe matériel, déterminable, le principe de l’âme, qui représente l’indétermination possible de la volonté. L’âme animale étant plus facilement prévisible que l’âme humaine, on peut ajouter une distinction, que Leibniz désigne par esprit, qui se caractérise par l’existence de la faculté de raisonner.
 
Pour être précis, chez Leibniz :
1° entéléchie (tout chose)
2° âme = entéléchie avec une faculté de mémoire.
3° esprit = entéléchie avec faculté de mémoire et faculté rationnelle.
 
Dans une telle classification, l’homme a donc la faculté de raisonner. De cette faculté, il tire la capacité de se déterminer une volonté, et c’est en vertu de cette capacité d’auto-détermination qu’on lui admet un libre-arbitre et qu’on le tient responsable de sa volonté.
 
Cela me semble tout-à-fait raisonnable de présenter la chose ainsi. En effet, comment fait-on face à un enfant qui a fait une bêtise ? On lui explique les raisons qui firent que sa volonté fut mauvaise, pour lui signifier qu’il devra à l’avenir suivre d’autres chemins pour déterminer sa volonté.
 
Maintenant, si quelqu’un se détermine en lui-même systématiquement des volontés mauvaises, qui menacent ses congénères, qu’il en comprend les raisons et l’admet quand on en parle avec lui, mais que par des détours connus de lui-seul, revient toujours aux mêmes comportement fautifs, alors il sera d’une certaine manière mis sous tutelle, donc il perdra sa liberté, donc il perdra son libre-arbitre.
 
De ce point de vue on peut dire que de fausses déterminations de sa volonté chez un homme sont cause d’une perte de libre-arbitre, tandis que les déterminations correctes de volonté chez un homme sont cause de conservation de son libre-arbitre. On peut presque y voir une loi divine, appliquée aux esprits.
 
Sur ce sujet, l’évangile dit : La vérité vous rendra libre. Le péché est un esclavage.

Dans ce modèle, il est possible que l’esprit ait donc ce privilège sur les autres créatures de pouvoir se déterminer sa volonté (il a donc reçu à priori le don d’avoir un libre-arbitre), mais de cette grâce immense résulte une responsabilité : s’il se détermine une volonté fausse, alors il perd sa liberté (manies, addictions, perte de contrôle,..etc).


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