Latigeur Latigeur 15 février 2015 21:59
Pour continuer sur les acquointances de certains militants arabes avec l’extrême droite et les nazis, un article très fouillé de Stefano Fabéi quiévoque en particuliers al-Ma’adi, capitaine de l’armée française, membre de la cagoule et finalement collabo :

Des arabes de France sous le drapeau du Reich
"En juin 1943, al-Ma’adi, tandis qu’il rendait dans les colonnes du journal un hommage aux soldats du Reich - « Aux pieds des minarets détruits, l’islam prie, avec angoisse, pour les jeunes soldats qui baignèrent de leur sang vertueux la vieille terre libyenne » – se mit en contact avec les responsables de l’espionnage allemand en France, à qui il proposa de créer une force armée pour combattre les Alliés. Grâce au capitaine Wilhem Radecke, de l’Abwehr de Paris, al-Ma’adi rencontra Henri Chamberlain, dit Lafont, chef du bureau de la Gestapo parisienne. Et ce fut Lafont qui s’occupa d’ouvrir, au n° 40 de la rue Lauriston, un bureau de recrutement. Al-Ma’adi avec son bras droit, un certain Brahim, procéda au recrutement d’Arabes et de Kabyles, provenant surtout du quartier dit « de la Goutte d’Or ».

Près de trois cents hommes furent recrutés pour ce qui fut appelé la Brigade nord-africaine ou encore la Légion nord-africaine. Les hommes fut entraînée à Neuilly, avec le soutien du chef local de la Milice. Ce corps de sécurité fut officiellement constitué le 28 janvier 1944, avec le patronage d’Helmut Knochen, le chef de la Gestapo et du SD en France et ses hommes adoptèrent un uniforme semblable à celui utilisé par la Milice française qui combattait la Résistance.

Malgré les sentiments nationalistes de nombreux de ses membres, les Allemands - commettant encore une erreur qu’ils avaient déjà faite avec les autres corps arabes -, eurent recours, pour encadrer cette force, aux collaborateurs français qui ne regardaient pas avec beaucoup de sympathie les idées indépendantistes des nord-africains. Le choix se révéla, comme c’était à prévoir, tout autre qu’heureux puisque les membres les plus radicaux de la Légion nord-africaine se considéraient comme le noyau d’une future armée algérienne et non comme un corps de sécurité dont la tâche était celle de combattre les partisans, activité dans laquelle, quoiqu’il en soit, ils donnèrent de bons résultats surtout dans la région de Limoges. Ces combattants, qui furent surnommé la SS Mohammed, se rendirent cependant compte que leur emploi contre la Résistance avait bien peu à faire avec leur objectif qui était celui de mener l’Algérie à l’indépendance et peu après le débarquement en Normandie la majorité des effectifs déserta."


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