Éric Guéguen Éric Guéguen 12 février 2015 11:11

@ Concombres :
 
Bon, d’entrée de jeu, je trouve un peu paradoxal tous ces gens qui viennent dire que Rougeyron se la joue et est méprisant, tout en méprisant eux-mêmes les personnes auxquelles ils s’adressent. Rougeyron s’exprime à visage découvert et sous son véritable nom, pas en tant que "Barbie texane" ou "Concombre masqué". Je vous trouve assez méprisant face à quelqu’un qui, me semble-t-il, prend la peine de vous répondre honnêtement et de manière courtoise.
Ce site me gonfle de plus en plus  smiley ... Bref :
 
Vous pouvez très bien douter que j’aie lu Nietzsche ou Deleuze. Et puisqu’il faut montrer patte blanche, je vais aller jusqu’à vous donner le nom de mes profs.
Sur Nietzsche : Madame Michèle Cohen-Halimi (l’ensemble de l’œuvre) ;
Sur Deleuze : Madame Anne Sauvagnargues (1000 Plateaux essentiellement) ;
Sur Foucault : Messieurs Stéphane Haber (spécialiste de Marx) et Christian Lazzeri (spécialiste de Spinoza) au travers de cours sur le capitalisme, l’aliénation et la domination (Madame Judith Revel, spécialiste de Foucault, vient de renforcer leur équipe, j’ai eu l’occasion de la rencontrer car elle était dans mon jury de soutenance) ;
Sur Bourdieu : Monsieur Christian Lazzeri (en plus de recherches personnelles).
Toutes et tous officient à l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense, mon Alma mater. Mais bien sûr, je vous accorde que je peux très bien avoir séché les cours ou n’y avoir rien compris du tout. La cordialité minimale vous aurez poussé à m’accorder le bénéfice du doute.

 

Sur le fond à présent : pourquoi diable traiter les gens qui n’ont pas la même vison des choses que vous de "malhonnêtes" ? Que se passe-t-il dans votre cerveau pour en déduire ça ? On a touché une idole ? Ou est-ce qu’est mise en lumière une contradiction dans votre propre raisonnement que vous trouvez trop incommodante de résoudre par vous-même ?

J’ai dit et redis donc qu’à mes yeux un Deleuze ne récupère de Nietzsche ou de Spinoza que ce qui l’arrange, ce qui va dans son sens, celui de la "rhizomification" de la condition humaine (puisque vous en êtes un spécialiste, vous saurez de quoi je parle). (Il va sans dire que je l’intéresse surtout à la philosophie politique chez chacun de ces auteurs, j’aurais dû, peut-être, le préciser dès le départ).

Je vais vous raconter une anecdote. quand j’ai rencontré Anne Sauvagnargues pour mon oral sur Deleuze, à la fin, elle m’a encouragé à devenir enseignant car, visiblement, Deleuze m’avait beaucoup intéressé d’après elle. Or, j’ai détesté Deleuze... mais me suis bien gardé de le lui dire car je voulais une bonne note.  smiley Je me suis surtout intéressé à son "ambition idéologique". J’aurais préféré cent fois qu’on me dise ça après un oral portant sur Aristote, mais ça n’est jamais arrivé. Je n’ai eu cette chance que pour Deleuze, dont je me contrefous, et que je trouve même dangereux. Ensuite elle m’a demandé si j’écrivais, et j’ai botté en touche (toujours pour la note, là pour le coup, vous avez raison, j’ai été malhonnête), car j’écris sur l’enracinement... et Deleuze est le chantre de la pensée hors sol. Peut-être aurait-elle compris le paradoxe... mais peut-être pas.

 

Ceci m’amène à conclure sur la nation, que vous avez, semble-t-il, en abomination, et que vous ne parvenez pas à concevoir autrement que sous les espèces d’un zombie de l’ancien temps. N’est-il pas, à vos yeux, possible de penser l’individu ET la communauté, l’individu DANS la communauté, sans que, ni la communauté, ni l’individu ne se fassent du tort mutuellement, comme c’est le cas dans nos sociétés modernes ? Moi je relève ce défi, en prenant appui sur le concept de causalité (principe, finalité, matrice, produits, etc.), et je dis juste ceci : nous sommes toutes et tous les éléments singuliers d’une matrice qui nous précède et nous survivra. en tant qu’élément, nous devons prendre soin de la matrice (comme elle doit prendre soin de nous) ; en tant que singulier, nous devons actualiser notre nature et devenir véritablement individu. La matrice, c’est la nation.

 

Adieu,

EG


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