Éric Guéguen Éric Guéguen 11 février 2015 21:59

Bonsoir. Je vais faire vite, désolé, il se fait tard.
Je connais moins Foucault que les deux autres, mais c’est symptomatique chez Bourdieu et Deleuze : l’un et l’autre semblent en fait avoir dressé la liste de tous les principes et les concepts contrevenant à l’image qu’ils se font de la grande confraternité à venir, et l’un comme l’autre déploient tout une rhétorique pour démolir un à un ces principes et ces concepts (en philosophie pour l’un, en sociologie pour l’autre).
 
Sous couvert de faire ce que vous dites - débusquer la subjectivité d’un message portant sur l’objectivité, et ainsi de suite à l’infini - ils démolissent dans le seul but de mettre fin à toute espèce de verticalité sociale (tutelle, transcendance). Tour à tour Deleuze invoque Nietzsche et Spinoza, deux démolisseurs d’idoles, mais ni l’un ni l’autre ne sont des icônes de gauche. En tout cas pas Nietzsche. La French Theory s’est réclamée de Nietzsche pour son côté iconoclaste, mais elle s’est bien gardé de mettre en lumière son aristocratisme philosophique. Spinoza, lui, était antifinaliste, ce qui est bien sympathique, mais son déterminisme, il en est moins question. Quant à Bourdieu, son obsession de la domination tourne au grotesque. Chacun fait son marché à droite à gauche (surtout à gauche) pour parvenir à ses fins, nullement objectives bien sûr, et nullement dénuées de préjugés.
 
Pour couronner le tout, un homme comme Michel Clouscard a bien montré en quoi leur anticapitalisme de façade sert en fin de compte la soupe à l’idologie tant conchiée. Vous avez beau ne pas croire - semble-t-il - que le déracinement soit du pain bénit pour le libéralisme, vous aurez du mal à me convaincre du contraire.
 
Sur ce, bonne nuit, et à bientôt !
(Si vous êtes encore debout à cette heure-ci, je connais une poupée Barbie qui ne demande qu’à se faire des amis, si possible en parlant de tout, et surtout de rien).


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