maQiavel maQiavel 9 janvier 2015 21:15

-présenter la liberté d’expression ainsi laisse penser qu’il y a deux catégories de libertés, deux espèces différentes... ce qui est faux...

------> La liberté d’expression stricto senso, je n’y crois pas. On peut être d’ accord ou pas, mais je ne vois pas comment cela peut se manifester dans le monde réel. C’est une utopie.

Donc je ne pense pas qu’il existe deux catégories de libertés d’expressions … je pense que la liberté d’expression n’existe pas.

Ce qu’on appelle liberté formelle n’est même pas une liberté en soi car il y’ a toujours des limites juridiques à l’expression (on ne peut en général pas diffamer et heureusement).

Liberté d’expression formelle est en réalité un mauvais terme, on devrait employer le nom d’intervalle d’expression, çàd les limites de l’expression définies par la loi.

Cet intervalle peut être grand ou petit.

Le point de vue libertaire est le suivant : donner à l’expression la plus grande intervalle possible. Le combat politique pour ce que l’on appelle faussement la « liberté d’expression » s’arrête là.

-cette façon de prendre l’analyse marxiste à propos des droits réels (non une opposition entre les droits réels et les droits formels) et les droits formels est biaisée. 

------> Ce n’est pas marxiste mais socialiste. Ceci dit, vous avez le droit de le penser, je ne suis pas d’ accord.

-je reformule l’idée autrement, supposons que l’on soit dans une société orale, il n’y a pas de pratique de l’écriture, mais on reconnait la liberté d’expression à tout le monde, par les us et la coutume. 

------> Une telle société n’a jamais existé à ma connaissance et surtout pas dans les sociétés orales qui sont par définition traditionaliste (puisque le système juridique est encré dans la mémoire des anciens qui s’évertuaient à perpétuer un ordre, la censure s’impose d’elle-même).

Il existe toujours dans chaque société une censure qui peut prendre es formes différentes mais qui découle simplement du fait que les peuples ont des mœurs et des valeurs qu’ils entendent préserver, ceux qui ne suivent pas les normes sont mit sur le ban d’ une façon ou d’ une autre.

Les sociétés dans lesquelles tout le monde peut dire tout et n’ importe quoi n’ importe quand, cela n’a jamais été rapporté. Ce serait une société qui s’empêcherait de fixer des normes, cela ne peut pas exister.

-dans une société qui interdit explicitement la liberté d’expression, peut on parler de distinction entre la liberté formelle et la liberté réelle ? 

------> A partir du moment où l’on pense que la liberté d’expression n’existe pas, cela n’a plus aucune importance. Ce qui compte, ce sont les limites juridiques de l’expression. Vous savez, tout ceux qui se battent pour « la liberté d’expression » savent tous très bien qu’il lui faut une limite.

Et ce sont ces limites qui font que le terme « liberté d’expression » qu’on utilise tout le temps est faux. Personnellement je continue de l’utiliser par commodité.

Tout le combat libertaire sur cette question de s’articule autour de cela : repousser le plus possible les limites juridiques de l’expression.

On peut ne pas être d accord, mais c’est en tous cas la façon dont on voit les choses.

-franchement je ne vois pas pourquoi je défendrai une liberté formelle qui ne me sert pas dans mon réel... 

------> Accepter que le fait d’exprimer certaines opinions soit interdit pas la loi, c’est en accepter de même pour ses propres opinion.

Si cela ne vous pose aucun problème que la loi vous empêche d’exprimer  certaines opinions, alors effectivement, vous avez raison de vous en foutre.

 Moi cela me pose un problème avec beaucoup d’autres, c’est même une question politique centrale : comment poser une alternative politique si le droit vous empêche même de la formuler ?

-la liberté formelle a son importance, et son importance réside dans sa potentialité, tant que cette potentialité est illusoire, il ne sert à rien de la défendre... 

------> Mais quelle potentialité est illusoire ? C’est à chacun de la construire, c’est la principale motivation de la démarche autonomiste.

Il y’ a des gens qui ont été viré des médias institutionnel qui ont construit leur propre média dans lesquels ils s’expriment publiquement. Imaginez-vous un peu qu’ils se soient dit « la potentialité est illusoire ».

-il faut plutôt consacrer son énergie pour rétablir les conditions pour la rendre réelle...

------> Oui mais si la loi interdit de le faire, cela ne sert à rien.

Si on interdit le média internet, comment créer les conditions pour s’exprimer publiquement ?

-mais l’article parle de "la", "sa", "leur" liberté d’expression... cette critique est dénuée de sens,

------> Pourtant ca coule de source : Charlie Hebdo selon l’auteur était contre l’abrogation de la loi gayssot, Charlie hebdo n’était pas pour la liberté d’expression.

Je ne sais pas ce qu’il y’ a de compliqué là dedans.


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