Ca y est, voilà la cavalerie soralienne du "deux poids deux mesures".

Votre problème, c’est que vous n’arrivez pas à ressentir de l’empathie pour des types de Charlie Hebdo qui représentent le mal à vos yeux et que, au fond, vous estimez que la "vraie" liberté d’expression se mesure seulement à l’aune du traitement qui est réservé aux (vrais) nazis et aux auteurs révisionnistes, en confondant la liberté d’expression (qui est un droit) et les limitations posées à ce droit qui sont du ressort de la loi et donc d’une interprétation politique :

"Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi."

Autrement dit, le fait de bafouer la liberté d’expression de Faurisson ne justifie pas que celle de Charb soit niée ou relativisée. 

En ce qui me concerne, j’aimais bien Cabu, un peu moins Charb, pas du tout Val (qui ne faisait plus parti de Charlie, je précise), et je ne vois aucune forme de contradiction à regretter leur mort ou défendre leur dignité. L’ambiguïté est chez vous, ne la projetez pas sur les autres.

Je suis en partie d’accord avec DJL c’est vrai qu’avant leur mort vous étiez tous en train de critiquer les mecs de Charlie hebdo en ressassant qu’il n’étaient pas drôles, qu’ils critiquaient en faisant du 2 poids 2 mesures, et là tout d’un coup à cause de cet évènement tragique, ils deviennent des formidables caricaturistes

1 - DJL n’a pas dit ça je crois
2 - Tu es sympa de généraliser mais moi je n’ai jamais pris le train de la critique aveugle et binaire de Charlie Hebdo. Au passage, il faut noter que la dernière mouture de Charlie s’était distanciée de Val et de la dérive "néocon" du Charlie du début des années 2000 (post 11/09).   
3 - Ces gens viennent de mourir. Si ton oncle inconnu meurt demain, tout le monde lui trouvera des qualités sympathiques en dépit des erreurs qu’il a pu commettre ou des désaccords que les gens ont pu avoir avec lui. C’est humain et ça ne veut pas dire que l’on perd d’un seul coup toute forme d’objectivité.

Plus gravement, ce genre de propos montre que vous avez des difficultés à accepter la liberté d’exception qui, par définition, est toujours celle que l’on reconnaît aux autres, à ceux avec lesquels on n’est pas forcément d’accord. Je l’ai dit, le beauf de Cabu a sans doute fait du tort au "français moyen" associé systématiquement à un personnage raciste, médiocre, inculte, etc. Mais à aucun moment il ne me serait venu à l’idée de nier la drôlerie de la caricature ou de songer à interdire à Cabu le droit de s’exprimer. Et ça n’altère en rien la sympathie que m’inspirait Cabu (ou, pour les mêmes raisons, Corbier, qui lui a d’ailleurs rendu hommage en fustigeant ce "monde de tarés").

Il n’y a pas de "deux poids deux mesures". Je crois que nombre de gens ici n’ont pas le courage d’assumer leur opinion et ont recours à des argumentaires biaisés et des contorsions dialectiques pour justifier quelque chose qui de mon point de vue n’a pas à être justifié.