gerfaut 20 octobre 2014 16:30
Il y a plusieurs Socrate...

Le problème de l’ Histoire est que l’ on voit toujours les choses à travers le prisme déformant de sa propre subjectivité. Sans parler de celle des autres, comme le prisme des témoins qui ont écrit sur le sujet qui nous interesse. Et même nous nous ne témoignerons pas la même chose selon le moment où on le fait. Ainsi, tenter de raconter vraiment la vérité semble impossible. En un instant il se passe tellement de chose inracontables. Raymond Queneau dans Exercice de style, raconte la même scène dans un bus de cent façons différentes, en changeant simplement de style, alors si on change les faits...

C’ est une des raisons qui m’ a fait abandonner cette discipline, pour préférer la fiction. Là au moins, c’ est clair d’ entrée et plus honnète, ce que l’ on raconte cela n’ a jamais existé, et c’ est de nôtre subjectivité dont on parle. Un autre avantage est que l’ on devient Dieu, on crée les personnages, les tenants et aboutissants, toute la trame.

Tout raisonnement ayant ses limites, il faut y réfléchir, pour renforcer ce raisonnement et le tester. On peut quand même faire un tri entre le vrai et le faux. Certes le prisme d’ un témoin d’ une scène historique, de la vie d’ un grand personnage a plus de valeur que ce que peut dire quelqu’ un un siècle plus tard. Il n’ y a donc plus, à part des faits précis et incontestables que des interprêtations à confronter. Des thèses qui s’ affrontent. 

Cela ne signifie pas que le n’ importe quoi équivaut la thèse qui est la plus partagée par les spécialistes. On part non plus du vrai pour aller au vrai, mais on part de thèses pour aller au plus vraisemblable (jusqu’ à nouvelle information qui pourrait tout remettre en cause). L’ Histoire mêne donc à une certaine prudence, et même à une certaine sagesse.

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