ffi 2 juin 2014 17:12

Innocent Gentillet est un huguenot (autrement dit un protestant), qui réagissait à la politique menée par la Monarchie française pendant les guerres de religions.
 
En vérité, le machiavélisme va comme un gant au protestantisme : en effet, dans le protestantisme, on peut prêter un sens à la bible de par la lecture personnelle qu’on en a, de même qu’on peut juger soi-même de ce qui est bon ou mauvais, ce qui n’est pas le cas dans le catholicisme où on ne choisit pas par soi-même le sens de l’écriture, pas plus que ce qui est bon ou mauvais...
 
Le catholicisme pose en principe une entité extérieure à soi d’une altérité radicale, quoiqu’elle soit conçue à l’écoute et bienveillante. Le catholicisme ne pose pas la possibilité de définir à partir de son petit nombril une morale universelle. Ainsi, aussi étrange que cela puisse paraître au premier abord, bien que le catholicisme reposât sur la croyance en Dieu, la teneur du politique dans ses sociétés y était résolument réaliste. En revanche, avec son reflux, le réalisme a d’abord cédé la place à l’idéalisme, puis à l’idéologie et enfin à l’utopie.
 
Mais c’est logique, l’altérité radicale du catholicisme incite à rester toujours attentif aux évènements du monde extérieur, de manière très scrupuleuse, tandis que l’effritement de cette altérité introduite par le protestantisme tend à faire confondre le dedans et le dehors, le soi et l’autre, les désirs et les réalités.
 
Pour le reste, désolé, j’ignorais que Frédéric II de Prusse écrivit aussi un anti-machiavel : il dut y en avoir beaucoup. Manifestement, ce garçon sembla manquer de constance, au vu de sa politique machiavélique, laquelle fut à l’origine de 2 siècles de guerres Franco-Prussienne, faut-il le rappeler.


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