Morpheus Morpheus 17 février 2014 16:02

Plutôt d’accord avec Gollum.
 
Les offrandes d’Abel plaisent à Dieu, tandis que celle de Caïn ne lui font pas honneur. Pourquoi ? On peut supposer que ce n’est pas uniquement à cause de ses goût culinaires smiley mais plutôt parce que Abel, le nomade (ou semi-nomade) est en accord avec les cycles naturels (donc la Terre-Mère), tandis que le sédentaire Caïn, lui, par son mode de vie se désaccorde d’avec les cycles naturels (les lois naturelles) et qu’il déshonore la Terre-Mère, ce qui ne plait pas au Père (Dieu).
 
De dépit, Caïn (la civilisation) tue Abel (les nomades) ce qui se vérifie dans les faits historiques et prend donc tout son sens : on a alors une interprétation complètement inverse : c’est le civilisé qui vit en dehors des cycles et de l’ordre naturels (terrestre), tandis que les nomades, au contraire, sont par leur mode de vie en phase avec l’ordre naturel (terrestre). De plus, Hermès (équivalent de Pazuzu en Mésopotamie, de Thot chez les égyptiens, de Mercure chez les Romains, d’Ogma chez les Celtes, etc.) est un dieu civilisé, pas nomade.
 
De plus, c’est avec la civilisation et la sédentarisation que viennent : les hiérarchies sociales, la guerre, l’esclavage, la monoculture, l’économie productiviste, la monnaie, les inégalités, etc. Alors que les peuples nomades sont beaucoup plus égalitaires, fonctionnent sur une économie d’abondance (sauf en période de déséquilibre climatique, mais ils peuvent alors se déplacer vers des zones plus fastes, comme le gibier et les troupeaux).
 
Le lien avec le mythe du juif errant (que l’on peut alors associer aussi aux manouches, gitans, etc.) est que leur mobilité et leur autonomie sont profondément mis en péril par les cultures sédentaires, qui imposent leurs lois et leur ordre aux nomades, quand elles ne les réduit pas carrément en esclavage. Et là, on a un fameux paradoxe avec la culture juive (et ses croyances religieuses) : si celle-ci repose sur des traditions, celles-ci ne devraient pas être fondées sur une soumission à un dieu céleste, aérien (tel Hermès), paternaliste, mais à une déesse terrestre, chthonienne (telle Gaïa). Pour comprendre ce hiatus, il faut suivre le périple des hébreux depuis leur pays d’origine (l’Égypte de la XVIIIe dynastie et plus particulièrement Akhenaton, le Pharaon monothéiste et hérétique, « celui dont on ne peux prononcer le nom », maudit par les prêtres d’Amon (le dieu multiple) après sa mort), passer par la Judée, puis Babylone (réduits en esclavage sous le règne de Nabuchodonosor II), etc. Le dieu de l’ancien testament n’est autre que ATON à travers le pharaon Akhenaton, puis le régent Aï.
 
Pas étonnant qu’on nage en pleine confusion et inversion smiley


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