ffi 11 février 2014 04:15

Tu fais bien de parler d’Hybris (la démesure).

Il ne faut pas croire que le christianisme est venu se substituer aux connaissances développées dans l’antiquité. Dans l’ultra-majorité des cas, la révélation ne fait qu’éclairer ces connaissances sous un angle nouveau. L’hybris, par exemple, est repris par la notion d’orgueil, l’orgueil étant à sa racine. C’est qu’à l’époque le fondement de la pensée est réaliste (il est considéré que l’homme puisse percevoir sans illusion), et comme la vérité ne peut s’opposer à elle-même, ce que l’on perçoit par les sens ne peut s’opposer à la révélation.

 

Le christianisme propose un fondement réaliste à la pensée : l’homme étant à l’image du Dieu créateur, il possède la capacité de comprendre la machinerie du monde par l’intelligence. C’est déjà une assurance intéressante.

 

Pourtant, le péché originel montre un point faible chez l’homme, et c’est en effet une certaine forme d’illusion. Mais cette illusion est précisée et délimitée : celle-ci n’est pas physique, car l’homme peut percevoir la réalité fidèlement, cette illusion est morale, c’est-à-dire qu’elle concerne la perception du Bien et du Mal (en particulier dans ses propres actes). 

 

En gros, l’homme sait aisément ne pas s’illusionner pas quant à la perception des moyens qu’emploient le réel, mais il s’illusionne facilement quant aux finalités du réel. La révélation se propose donc comme un éclairage sur ces finalités, son étude offrant un moyen de résoudre ses illusions morales.

 

Les bouddhistes n’ont jamais pu fonder une véritable science physique, car ils doutaient trop de la validité de leurs perceptions en général.

En christianisme, l’illusion en question est précisée : elle n’est pas physique, mais morale. Nous percevons le monde tel qu’il est, mais nous n’en percevons que très mal les finalités.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe