O Scugnizzo O Scugnizzo 20 janvier 2014 18:57

Personnellement j’ai étudié un peu le sujet et faut dire que ce tirage au sort est tout de même intéressant. Très marginal dans certains pays d’Europe, en ce sens où il existe selon des conditions restreintes, s’exerce très encadré par les "professionnels" (qui voient généralement d’un mauvais oeil ces profanes, jugés trop émotifs) et finalement peu de personnes sont choisies. Il n’a franchement pas grand intérêt dans l’état où il existe. Il est plus important aux USA, où on peut aussi se porter candidat mais apparemment l’affluence est très faible pour ne pas dire nulle. Mais ce qu’il y avait d’intéressant dans les témoignages, notamment en France et en Suisse (supprimé depuis quelques années), c’est la sensation initiale de l’obligation, de la malchance, voire du dépit, ce qui change complètement une fois en situation. Les jurés amateurs se prennent totalement au jeu et se découvrent une identité citoyenne insoupçonnée, s’intéressent au fonctionnement juridique, n’hésitent pas à critiquer la magistrature etc. Certes, après le procès, tout rentre dans l’ordre, mais pour des raisons structurelles. Il n’en reste pas moins que le tirage au sort a été une étape souvent marquante de la vie d’un juré amateur, étape qui est susceptible de changer la vision de l’articulation entre soi et la société. Les témoignages recueillis illustrent assez bien cette phrase paradoxale qu’on entend souvent dans la bouche des démocrates radicaux, à savoir qu’il faut faire confiance aux incompétents. Le moment venu, ce qui se présente comme une obligation sociale non-choisie (tirage au sort) exalte en réalité la force citoyenne de l’individu.


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