Éric Guéguen Éric Guéguen 24 décembre 2013 10:42

Gaspard, je ne dis pas qu’il ne peut pas y avoir une réflexion sur ce qui, naturellement, unit l’humanité, bien au contraire. Mais il ne s’agit pas alors de droits de l’homme, mais de droit naturel, et dans cette formule le mot droit n’a pas le sens qu’on lui prête aujourd’hui : le "droit" de l’homme est une liberté qu’on lui concède, le "droit" naturel est ce qui est conforme à la logique naturelle, donc ce qui n’est pas biais. L’esclavage, par exemple, peut - et doit - tout à fait être disqualifié en appliquant la logique du droit naturel : comment en effet prétendre que la nature ait pu allouer des capacités en fonction des frontières que les êtres humains ont façonnées arbitrairement, et soumettre des peuples entiers à la vindicte de leurs voisins ?
 
Gaspard, plus concrètement, et c’est ma grande marotte, vous devez le savoir : les droits de l’homme ont en vue l’égalité la plus parfaite possible, mais c’est une égalité purement formelle. Elle est purement formelle précisément parce qu’il serait illusoire que, par le plus grand des hasards, si ce n’est par l’opération d’une force supérieurement intelligente, la nature ait pu offrir à l’homme l’égalité qu’elle n’a offert à aucune autre espèce sous son emprise.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe