Éric Guéguen Éric Guéguen 8 novembre 2013 13:56

Pas d’accord. à vous entendre, le phronimos est presque primesautier, il n’intervient que dans l’urgence.
Si il prend bien en charge le divers, les choses qui peuvent être autrement qu’elles ne sont sans pour autant n’être que des accidents (hos epi to polu, dans la plupart des cas), la prudence ne ressortit pas à l’epistemonikon, partie de l’âme contemplative, mais au logistikon, partie de l’âme délibérative.
Et qui dit délibération dit temps à y consacrer, il s’agit bien de saisir le kairos, moment opportun, mais cette vertu demeure bien intellectuelle, pas sensitive (contrairement à ce qu’en dit Wikipédia). Il faut à la prudence traiter la contingence, certes, et c’est même tout son intérêt et sa grandeur, mais cela n’empêche en rien la prise de décision raisonnée, la délibération, l’évaluation du pour et du contre en vue du choix heureux relativement à la fin la meilleure.
 
L’emploi du mot "vertu" est problématique : la prudence est dianoétique délibérative, la sagesse est dianoétique contemplative, justice et courage sont de l’ordre de l’éthique pure, et toutes sont des vertus néanmoins. L’homme courageux est donc vertueux, tout comme l’homme prudent, l’homme sage, l’homme tempérant ou l’homme juste, mais tous ces champs ne se recoupent pas forcément (la prudence mise à part, puisqu’elle abouche ces vertus les unes aux autres et il me semble que la justice les inclut toutes, à vérifier).


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