ffi 8 novembre 2013 13:36

Je pense que vous vous trompez totalement sur le rapport entre "prudence et contingence".
Je l’ai illustré plus bas.
 
La vertu se voit dans la contingence, c’est-à-dire face à un évènement imprévu.
Comme la raison ne peut déduire que de nécessité en nécessité, elle est donc mise hors-jeu.
L’homme, mis face à la contingence, ne peut compter que sur la vertu.
 
Or, lorsque l’on agit, étant donné la contingence du monde (dans ce cas, son imprévisibilité), peut-on savoir à l’avance si nos actes auront des conséquences heureuses ou malheureuses ?
Non, on ne le peut pas.
 
Face à un danger, l’on peut fuir ou combattre.
Parfois c’est la fuite qui est heureuse, parfois c’est le combat qu’il l’est.
Une fuite malheureuse serait lâche.
Une fuite heureuse serait bien avisée.
Un combat malheureux serait téméraire.
Un combat heureux serait courageux.
 
C’est indéterminable à priori, et l’on ne saurait donc donner une règle qui marche à chaque fois comme "face à danger il faut fuir" ou "face à un danger il faut combattre". Cette incertitude est le fruit de la contingence du monde, de son altérité irréductible à nous-même : le monde n’obéit pas à notre raison. Il s’ensuit qu’on ne peut faire un "cours de vertu", où dans chaque situation il serait indiqué ce qu’il convient de faire. La vertu ne s’enseigne pas. Elle n’est pas une science.
 
L’homme vertueux est celui qui a agit avec des conséquences heureuses, soit qu’il fût prévoyant des conséquences de son acte (la prudence) soit qu’il bénéficiât d’une providence divine.


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