maQiavel machiavel1983 9 novembre 2013 12:01

-Il n’y a eu que des projections hypothétiques, des angoisses.

J’ai plus d’énergie pour répondre à ça aujourd’hui.

Non il ne s’agit pas d’angoisse mais de projection hypothétique effectivement mais faite sur des éléments objectifs.

Il s’ agit de l’ analyse politique de la conjecture à partir d’ un élément présent dont le rôle est d’ évaluer les intentions manifestes ou cachées des acteurs , leurs intérêts , les forces en présences , les enjeux et les chances de succès. Il ne s’agit que de logique !

On me répondra qu’on n’a pas la certitude absolue que les acteurs réagiront comme dans l’hypothèse, ce qui est vrai mais on peut en évaluer la probabilité en s’appuyant sur une connaissance politique de l’histoire. L’histoire se présente comme un exemple pour le présent et permet la prévision du futur (les hommes étant toujours les mêmes à quelques différences près).

On m’objectera que les différences culturelles, des lieux, des époques … bref du contexte rendent cette méthode caduque et font tomber dans l’anachronisme et dans des projections inadéquate, je répondrai que dans toutes les cités, dans tous les Etats et dans tous les peuples, il y’ a les mêmes désirs et les mêmes affects et qu’ils y ont toujours été.

C’est l’identité de ces désirs et de ces affects qui entrainent la similitude des événements opérant une sorte de naturalisation de l’histoire.

La différence entre un politique habile et celui qui ne l’est pas est que le premier a intégré cette lecture politique de l’histoire, le présent n’est pas pour lui quelque chose de jamais vu et d’indéchiffrable mais se présente comme une succession d’événements ou se reflète l’identique dans une circularité des événements anciens.

D’ ou l’importance pour le politique, de cette lecture politique de l’histoire, qui ne doit pas être pour lui une lecture de plaisir mais de connaissance (raison pour laquelle tous les grands politique sans exception ou presque étaient des férus d’histoire). L’histoire doit être maitresse de ses actions, il doit y trouver des modèles et des contre exemples. Sans cela, pas de critères un tant soit peu évident pour rendre intelligible le présent.

Pour revenir à mon exemple, voilà quelques principes qu’on peut tirer d’une lecture politique de l’histoire pour ceux qui se trouvent dans cette situation :

« L’État qui devient libre se fait des ennemis (...) tous ceux qui profitaient des abus de la tyrannie, qui s’engraissaient des trésors du prince, sont les ennemis nés du nouveau gouvernement. On leur a enlevé leurs moyens de richesse et de puissance ; ils ne peuvent qu’être mécontents. Ils sont forcés de tenter tous les moyens de rétablir la tyrannie qui seule peut leur rendre leur ancienne autorité (…) Quiconque veut donc établir un gouvernement chez un peuple sous forme de monarchie ou de république, et qui ne s’assure pas de tous les ennemis de l’ordre nouveau, fait un gouvernement de peu de durée ».

Nicolas Machiavel, discours sur la première décade de tite live


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