maQiavel machiavel1983 16 juillet 2013 14:14

Conférence globalement intéressante. Que l’on soit d’ accord ou pas avec la manière dont les choses sont abordées, elle pousse à réfléchir.

Les points positifs (selon moi bien sur, je ne prétends pas détenir LA vérité) :

-  L’anticolonialisme : Leur anticolonialisme est intelligent et passe à travers les mailles de l’anticolonialisme niais façon « gauche » et le colonialisme raciste façon « gauche et droite » (je ne vais pas décrire ces entitées, trop long). Effectivement l’épopée coloniale n’opposait pas des peuples contre d’autres mais des ploutocraties ! Tous les peuples africains ou Européens en sont sortit perdant, seuls quelques « élus » (pas de connotation ethno- tribale dans ce terme) ont tirés leur épingle du jeu. Ca permet de renvoyer dos à dos ceux qui accusent les français en général de crime (à gauche) ou qui estiment que la colonisation a apporté beaucoup aux africains (à droite).

-  Analyse de classe et analyse ethnique : la synthèse entre les deux permet un bon brossage des sujets, ils l’ont fait sans trop s’opposer, c’était assez agréable.

Les points qui posent problèmes :

 

-  Sociétés fondées sur le groupe ou l’individu : Je trouve que Lugan idéalise les sociétés africaines, elles sont pour lui comme figées. Certes le processus d’individualisation n’a pas atteint le même stade qu’en occident, on en est loin mais il est en cours. C’est lié à la dynamique capitaliste, les groupes ethniques sont en voie d’atomisation notamment à cause de l’urbanisation.  Contrairement à ce que dis Soral, l’analyse de classe y est valide, on voit l’émergence d’une classe moyenne africaine qui reprend tous les codes individualistes occidentaux et donc qui ne revendique pas nécessairement son appartenance à groupe ethnique, clanique ou familial. Cette complexification fait que les élections ne se jouent pas uniquement sur des critères ethniques, plusieurs facteurs entrent en compte, on l’a bien vu en cote d’ivoire ou en RDC, ce n’est pas de la simple mathématique.

-  La nécessité de conserver les Etats post coloniaux : le retour en arrière que semble souhaiter Lugan est impossible. La division internationale du travail (qui fait de l’Afrique un simple réservoir de matières premières) et les rapports de force mondiaux exigent de garder les frontières en l’état. L’Afrique ne peut pas faire face au défit de la mondialisation avec des clans familiaux, ce n’est pas réaliste, pour résister et jouer des rapports de force internationaux, il faut des Etats fort et puissant. La question n’est donc pas pour les africains d’atomiser ces Etats même s’ils manquent parfois de cohérence mais de les renforcer pour pouvoir ne plus être la chasse gardée d’une grande puissance.


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