Walid Haïdar 23 mai 2012 15:04

Erca, est-ce que tu aurais imaginé à la sortie des primaires PS que François Hollande dirait un jour qu’il faut que la BCE prête directement aux états à 1% ? (même s’il ne le fait pas, il l’a dit, et ce n’est pas rien, car on va lui ressortir dans ses dents à chaque fois qu’il fera le con, c’est à dire probablement souvent)


La vraie naïveté, c’est de croire que tout est inflexible, et que rien ne change, que chacun fait ce qu’il veut : Hollande ne fait pas ce qu’il veut, il va devoir tenir compte de la réalité des rapports de force et des agitations sociales qui vont vite le menacer.

Bien entendu que le 6 n’était pas le grand soir, que Valls à l’intérieur (en ce qui me concerne), c’est de la merde, que le PS ne va pas révolutionner l’Europe sur la base de son programme, et moi je conteste le concept de propriété.

Sauf que c’est pas la question. La question c’est d’affirmer ses convictions et de les porter avec force en ayant le sens des priorités. On ne peut pas demander qu’on discute nos idées et affirmer dans le même temps "de toutes façons, ils feront de la merde, et rien de ce qu’on leur propose". C’est pas ça un combat. Dans un combat tu calcules pas à l’avance ce que tu ne vas pas gagner : tu donnes tout pour obtenir le maximum, point barre.

On verra bien après les législatives grecques ce que Hollande fera vis à vis de la Grèce, mais s’il s’obstine dans le dogmatisme de ses conseillers économiques, il va le payer très cher en terme de popularité, du moins à gauche, et il n’est pas naïf au point de l’ignorer. Or l’alternative serait tout bénef pour la Grèce et pour nous tous en Europe, puisqu’elle reviendrait à pourfendre par maints aspects l’esprit qui a dominé jusque là. Ca ne nous mènerait pas au paradis, mais ce serait une victoire très importante contre la Troïka.

On combat avec ce qu’on a, pas avec des voeux pieux et l’imagination d’un monde qui n’est pas le monde réel. Dans le monde réel, c’est Hollande qui préside, et c’est beaucoup plus pratique pour combattre que Sarko. Ca marchera, ça marchera pas, ça marchera un peu, ça marchera pas du tout, au delà de toutes espérance ? Bah qu’on me sorte le calculateur qui prévoit ces choses là avec certitude, et j’arrête le combat mais... le calculateur avait-il calculé que j’arrêterais le combat en fonction de son pronostic ?

Foutaises : il faut se battre, dans la rue, dans les assemblées, dans les entreprises, le reste c’est du pipeau pour endormir les gens.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe