Walid Haïdar 16 février 2012 13:01

Ce que tu exprimes sur ce sujet me confirme dans l’appréciation que je fais de ta façon de penser : très très grossier.


Pas grossier au sens vulgaire, mais grossier au sens de l’absence de toute finesse et la confusion des nuances, l’aplatissement de ce qui demande d’être vu en volume, la neutralisation des causes et conséquences dans la séparation dos à dos (revers de la médaille), de choses qui se font face et interagissent ensemble.

Cette manière de penser est d’ailleurs, encore une fois, typique des gens de droite. C’est justement cette grossièreté, couplée à une occultation systématique des luttes qui ont animé l’Histoire, qui font que des millions de gens sont fiers d’eux, se sentent lucides quand ils affirment du vent comme par exemple "les milieux gays et les homophobes sont les deux revers d’une même médaille", ou encore "la droite et la gauche, c’est un faux clivage, en tous les cas un clivage dépassé".

Ce que tu débites du début à la fin de ce sujet est une suite de mots qui ne font aucun sens, ne disent rien et procèdent de faussetés impressionnantes.

Par exemple : "l’homosexualité n’est rien de plus qu’une orientation sexuelle qui est privée."

C’est complètement faux. L’homosexualité c’est le fait que ce que toi tu fais avec une fille, lui le fait avec un homme, ou elle avec une femme. Si TOUT ce que tu fais avec une femme, c’est l’enfiler, c’est que tu joins l’étroitesse d’esprit à la pauvreté amoureuse, ce que je ne vais pas jusqu’à envisager. Non, ce que tu fais avec une fille ce sont plein de choses, et certainement pas uniquement en privé : tout ceci s’exprime de façon étendue via tous tes faits et gestes, et ne peut être contenu dans la sphère privée. C’est la même chose pour les homosexuels, dont les amours et leurs expressions subtiles n’ont pas plus à être dissimulés que celles des hétérosexuels.

Et c’est justement parce qu’"on" voudrait bien qu’ils se cachent pour ne pas voir leur réalité plus ou moins "dégoutante", qu’une partie d’entre eux réagit plus ou moins inconsciemment en se montrant ostensiblement, ou en formant des milieux.

Or l’homosexualité est tout à fait normale chez les humains, depuis à peu près toujours et partout, donc il faut qu’elle intègre totalement la société pour que disparaissent les "milieux" comme vous dites. Sans cette intégration acceptée de la grande majorité, les milieux sont une nécessité systémique. On ne peut pas en même temps vouloir cantonner ce phénomène à la sphère privée, et se plaindre de l’existence de milieux : cela est mécaniquement lié !

Donc il n’y a pas deux revers d’une même médaille, formule qui permet de ne rien comprendre, et de tout aplatir sur deux faces qui ne se disent rien. Deux faces sur lesquelles on en profite pour aplatir et neutraliser le progrès et la réaction (typique encore une fois). Il y a au contraire une réalité mécanique à comprendre, avec des causes et des effets :
1/ l’homosexualité est une réalité étendue au delà du corps, et non pas confinée spatialement, et ceci autant que ne l’est l’amour, car l’homosexualité est une caractérisation particulière d’une forme d’amour.
2/ l’homosexualité est une réalité de toutes les époques et de toutes les sociétés, ou quasiment
3/ l’homosexualité a donc besoin d’être acceptée comme telle, au point d’être bien intégrée dans la société, ce qui n’est as le cas actuellement, où elle est seulement tolérée, ce qui fondamentalement différent, et crée mécaniquement les milieux, justement "tolérés" parce que confinés.
4/ Tant que la condition 3 n’est pas réalisée, des "milieux" sont mécaniquement créés
5/ Les gens comme Vaneste participent et alimentent le combat contre l’établissement de 3/ (je ne parle pas de ce qu’il dit ici, mais de ce qu’il a déjà dit)

Voilà une façon de comprendre, autrement plus productive pour l’entendement et l’action ou le comportement, que ta façon de renvoyer dos à dos systématiquement tous les opposés sans chercher à comprendre quoi que ce soit. Tu peux utiliser n’importe quelle type de couleur intellectuelle pour faire ça, au cas par cas, selon la problématique donnée, pour défendre une position ultra conservatrice (c’est à dire anti-progressiste et anti-réactionnaire, bref, pour le maintien de l’ordre établi, avec des formules de mots magiques pour que les gens s’y conforment mieux, à cet ordre idéal dont tu as l’idée), qui fige la réalité et l’aplati, pour mieux décourager tout changement (et ce consciemment ou non de ta part, c’est ainsi que fonctionne et c’est ce que produit, ta façon d’exposer les problématiques).

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