webrunner webrunner 21 avril 2011 09:21

L’islam a une position ambivalente à l’égard du judaïsme et des Juifs. le Coran reconnait la filiation de l’islam avec la religion juive et on y trouve des citations bienveillantes à l’égard des Juifs[1]. A contrario on trouve aussi dans le Coran des passages qui s’élèvent violemment contre les Juifs qui n’ont pas reconnu Mahomet comme prophète, et accusés d’assassiner leurs prophètes, sans que ces versets puissent être généralisables à l’ensemble des Juifs. Il n’est nullement question de haïr les Juifs ou de les offenser, leur respect est un ordre imposé par le Coran car leurs crimes portaient uniquement sur leurs relations passées avec Dieu (le Coran parle de rupture de l’Alliance à cause des meurtres injustifiés des Prophètes (Jean), le violent refus de Jésus et de Mahomet en tant que prophètes).

De nombreux hadiths, plus ou moins fiables, concernent les juifs. Globalement, ces hadiths, souvent difficiles à décrypter en raison de leur caractère allusif ou imprécis, recommandent aux musulmans "de ne pas faire comme eux [:les juifs et les chrétiens]"[2].

Doté du statut de dhimmis en leur qualité de « gens du livre » qui institutionnalisait leur infériorité juridique par rapport aux musulmans, les juifs connurent des situations très diverses selon les lieux et les époques. La tolérance ayant cours à Al Andalus permit l’éclosion de la culture sépharade qui rayonna dans tout le monde méditerranéen. Une tolérance qui ne fut plus de mise lors des invasions almoravide puis almohade de la péninsule ibérique. Plus tard, les Ottomans accueillirent à bras ouverts les Juifs sépharades expulsés d’Espagne suite au décret d’expulsion de 1492 (voir l’histoire des Juifs à Salonique). En d’autres lieux les Juifs furent confrontés à des vagues de persécution. Ainsi les juifs du Yémen furent sommés au XIIe siècle de se convertir à l’islam par les chiites zaïdistes dominant le Yémen. À une époque plus récente on peut citer le cas de Meched en Iran où tous les Juifs furent forcés à se convertir au milieu du XIXe siècle (voir l’histoire des Juifs au Turkménistan). Ces cas de conversion forcée furent néanmoins relativement rares, les pouvoirs musulmans se contentant généralement d’appliquer aux Juifs le statut de dhimmis avec plus ou moins de rigueur selon les époques. Le choix de tolérance ou d’intolérance envers les Juifs a donc été une volonté politique. Il est permis aux musulmans de consommer de la nourriture cacher qui est considérée comme de facto hallal.

L’islam étant apparu après le judaïsme, les textes religieux juifs n’y font pratiquement pas mention, cependant la pureté du monothéisme islamique est reconnue. De sorte que la halakha permet aux juifs de pénétrer dans une mosquée alors qu’elle interdit l’entrée dans les églises présentées comme des lieux d’idolatrie[3].


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