rousmich 17 avril 2011 09:08

Bonne analyse qui pêche cependant sur plusieurs points :
- Bernard Lugan prend pour argent comptant les résultats proclamés par Ahmed Bakayoko, illégalement, à l’hôtel du Golf, sous encadrement franco/US, or, ils sont faux, ne serait-ce que parce que la participation, qui est de 70 % des inscrits au second tour (taux reconnu par l’Onuci, l’Union européenne, la France, Ouattara lui-même, etc.) , passe subitement à 82 % dans ces faux résultats : 630 000 électeurs de plus sur 5 700 000 inscrits. Et Ouattara est supposé avoir 380 000 voix d’avance... En réalité, Gbagbo a réellement gagné au second tour.
- Il ignore visiblement que la liste électorale, réalisée par SAGEM, est incomplète, il y manque 3 millions d’électeurs. En fait, le taux d’inscription sur les listes électorales est de 80 % dans le Nord (zones sous contrôle de la rébellion), et seulement de 40 % dans le Sud (zones sous contrôle Gbagbo), malgré tout, le différentiel de population étant fort, cela ne suffit pas
- il ignore aussi que l’édition des passeports biométriques (l’un des points de passage obligés pour obtenir une carte d’électeur est d’avoir un passeport biométrique) a été concédée à Adama Bictogo par Désiré Tagro alors ministre de l’intérieur, or Bictogo est celui qui a géré la contrebande du cacao pour Ouattara de 2002 à 2007. Environ 300 000 étrangers ont donc obtenu un passeport biométrique puis une carte d’électeur par ce biais, j’y vois une raison suffisante pour condamner à mort Désiré Tagro afin qu’il ne parle pas,
- cette affaire de liste électorale manipulée est importante, puisque c’est la même équipe du PNUD (Météo-élection de Clément Aganahi, Béninois de nationalité française) qui a trafiqué les listes électorales au Togo pour Faure Gnassingbé, au Burkina pour Blaise Compaoré, en Guinée pour Alpha Condé, au Bénin, d’abord pour Houngbédji puis au final pour Yayi Boni, et est en train de la faire au Sénégal (pour Karim Wade ou plus probablement son candidat) et au Tchad (pour Idriss Déby). La France reconnaît alors sans peine les résultats d’élections partout contestées, dès le que le conseil constitutionnel a fait son travail. En Côte d’Ivoire, Aganahi a appuyé SAGEM, il était même officiellement au coeur de la CEI jusqu’en octobre 2010.
- enfin, même si les contraintes ethniques et de droit de propriété du sol sont extrêmement importantes, il n’empêche que, même chez les "Nordistes", on trouve une majorité de citoyens attachés à la Côte d’Ivoire. D’autant plus qu’ils subissent depuis 2002 le racket permanent et violent des com’zones et con’secteurs et que s’ils ont eu, depuis 2002, de l’eau et de l’électricité, c’est que Gbagbo a ordonné à la CIE et à la SODECI de continuer à fournir les fluides, les contribuables du Sud payant pour ceux du Nord (sauf pendant une semaine en février dernier).
Maintenant, Gbagbo étant hors course alors que, pour des raisons de convictions profondes, mais aussi pour des raisons ethniques (exogamie très forte des Bétés, les familles mixtes, nordistes-bétés ou akans-bétés étant légion) il était celui qui pouvait faire l’unité du pays, avec Ouattara, on ne peut avoir que la dictature violente et sanglante du nord sur le sud (ce qui se passe actuellement, avec confiscation massive des maisons et des terres par les nordistes dans tout le sud du pays), avant son renversement et les probables règlements de comptes inter-ethniques qui s’en suivront
Pour conclure, suivons Malick Diagne, professeur à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar, qui appelle les Africains à remettre en cause l’idéologie des Lumières, qui est totalement contraire au coeur Africain. Cela permettra peut-être aux Français de retrouver un jour leurs racines...


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