1. Une connaissance est une croyance justifiée (même si cette justification est faillible), et par conséquent il est juste de dire qu’il n’y a pas une grande différence entre croire et savoir puisque, dans les deux cas, c’est "tenir pour vrai".
2. MAIS il y a une grande différence entre l’attitude A consistant à tenir pour vrai un énoncé en prenant la précaution de vérifier s’il existe des raisons de le tenir pour vrai, et l’attitude B consistant à le tenir pour vrai sans prendre aucune précaution (juste par habitude, par paresse intellectuelle).
3. Et il y a une encore plus grande différence entre l’attitude A ci-dessus décrite et l’attitude C consistant à refuser (et pas seulement à négliger) de vérifier s’il existe des raisons de tenir un énoncé pour vrai, donc de prendre la précaution de ne pas vérifier s’il existe de telles raisons ; et même parfois d’empêcher les autres de faire cette vérification (par obstination idéologique et plus seulement par paresse). Ce qui conduit à des sociétés fermées, dotées d’institutions qui verrouillent un tas de croyances non justifiées en interdisant les recherches de vérification, sous peine de divers châtiments.
Il y a donc à l’arrivée (comme nous pouvons le constater) une grande différence entre les civilisations du savoir (où les vérifications sont encouragées et communément pratiquées avec des débats et des expériences) et les civilisations de la croyance (ou les vérifications sont proscrites et rendues impossibles aussi bien dans les discussions que dans les expériences). Et comme rien n’est tout blanc ou tout noir, il demeure souvent, même dans les sociétés de savoir, des zones de croyances aveugles obligatoires où la libre critique est interdite ou rendue impossible.
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