mardi 16 décembre 2014 - par Qaspard Delanuit

Une tribu d’Amazonie commente des images du monde

Des Indiens d'Amazonie vivant de manière traditionnelle se trouvent confrontés à des vidéos leur montrant d'autres cultures du monde : des femmes en burqa, les attentats du 11 septembre, des hommes envoyés sur la lune... 

 

Un mélange de frayeur et d’amusement, mais aussi de nombreuses remarques à la fois naïves et sages. 

 

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Une confrontation qui pose la question du point commun entre tous les hommes. Finalement, c’est quoi, un "être humain" ? Que signifie "agir avec humanité", au-delà des modes et des couleurs locales ?

 

On peut aussi se demander si l’évolution tehnologique a quelque chose à voir avec la qualité morale d’une culture. Il semblerait ici que la réponse soit négative. 

 

 

Source : l’image provient d’une page du site de France-Inter concernant un reportage d’Eric Samson sur la corruption des Indiens d’Amazonie par les compagnies gazières et pétrolières. 



44 réactions


  • juluch juluch 16 décembre 2014 12:31

    Une belle vidéo.


    Beaucoup de naïveté, de sagesse, de tristesse et d’amusement de la part de cette tribu.

    je leur souhaite de rester comme ils sont avec leurs coutumes et leurs traditions.

    Merci pour ce partage Qaspard

    • maQiavel maQiavel 16 décembre 2014 12:47

      Malheureusement , ils vont mourir en tant que communauté. C’est malheureux mais c’ est ainsi , la modernité , avec tout ce qu’elle apporte de bon ou de mauvais ( selon les perception que l’ on a de ce qui est bon ou pas ) ne fait de cadeau à personne.


    • juluch juluch 16 décembre 2014 15:00

      J’espère bien que non.....  smiley


    • maQiavel maQiavel 16 décembre 2014 19:54

      Dans ce cas zobzob , arrête e taper sur ton clavier et jette ton PC Okayyyyyyy ... 


  • Frida Frida 16 décembre 2014 12:41

    il y a un e qui s’est perdu en forêt ...


  • maQiavel maQiavel 16 décembre 2014 12:56

    « Les plantes ont un esprit ». Ils seraient animistes …

    La relativité des valeurs, voilà ce qui ressort de ce documentaire à mon sens.

    « Zarathoustra a vu beaucoup de contrées et beaucoup de peuples : c’est ainsi qu’il a découvert le bien et le mal de beaucoup de peuples.

    Aucun peuple ne pourrait vivre sans évaluer les valeurs ; mais s’il veut se conserver, il ne doit pas évaluer comme évalue son voisin.

    Beaucoup de choses qu’un peuple appelait bonnes, pour un autre peuple étaient honteuses et méprisables : voilà ce que j’ai découvert. Ici beaucoup de choses étaient appelées mauvaises et là-bas elles étaient revêtues du manteau de pourpre des honneurs.

    Jamais un voisin n’a compris l’autre voisin : son âme s’est toujours étonnée de la folie et de la méchancetée de son voisin. Une table des biens est suspendue au-dessus de chaque peuple ». 

     

    Ainsi parlait Zarathoustra.

     


  • Ozi Ozimandias 16 décembre 2014 13:23

    L’évolution technologique nous a complexifié (peut être même illusionnée) nous faisant perdre le "bon sens" primordial que l’on retrouve chez ces communautés plus simples.
    Les dernières minutes du reportage sont parlantes, finallement ce qui nous fait tous vibrer et qui nous unit tous c’est l’Art.


  • Vla l'Jean Vla l’Jean 16 décembre 2014 14:10

    Déjà postée (mais supprimée depuis par TF1)
    par un Siouniste franc-mac antifa à tendance New-age, (parfois traité aussi de beauf fasciste)


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 16 décembre 2014 20:05

      Repostée par un dieudonniste néonazi antimite adepte de la secte soralienne (parfois aussi traité d’intello fasciste).  smiley


  • Joe Chip Joe Chip 16 décembre 2014 14:59

    Je suis toujours sceptique devant ce genre de rapprochement. On peut voir de la sagesse dans le fait de dire qu’il ne faut pas tailler les plantes, qu’il ne faut pas aller sur la lune, etc. Je pense que cette mentalité "fixiste" est le produit d’un environnement nourricier et d’une nature prodigue. Quand la nature donne, il suffit de tendre la main pour recueillir :

    "Nous n’avons pas besoin de... nous avons tout ce qu’il faut dans la forêt"

    En Europe, nos ancêtres ont du résoudre un douloureux problème, année après année : l’hiver, et un hiver beaucoup plus rigoureux que ceux que nous connaissons actuellement. Quand on doit passer environ la moitié de l’année dans un environnement froid et stérile, il n’y a que deux solutions : partir ou s’adapter en développant des solutions techniques.

    Quoiqu’il en soit, indépendamment de ce qui est juste ou injuste, ils finiront par disparaître, même si nous les laissons relativement tranquille dans la sécurité de leur sanctuaire. Les peuplades "primitives" s’étiolent au contact de la civilisation moderne car elles sont paradoxalement trop bien adaptées à leur environnement et n’ont pas développé les processus de défense qui permettent de résister ou de s’adapter à une situation nouvelle. C’est le problème de la niche protectrice : lorsqu’une variable nouvelle vient perturber l’homéostasie du milieu, un système autrefois stable et équilibré peut s’écrouler subitement. Ces populations sont donc fragiles face au changement et vulnérables à tout.
    Au XIVème siècle, il est probable que les Français et les Anglais, du haut de leur 30 années d’espérance de vie, vivaient beaucoup moins bien que les indigènes d’Amazonie. Les Européens ont prospéré au milieu des ravages : épidémies, famines, guerres incessantes, guerres civiles, hostilité du climat, etc. Durant des siècles, nos ancêtres ont dû non seulement arracher leur subsistance à un milieu ingrat mais également supporter une structure sociale inique et violemment inégalitaire se traduisant par des spoliations de toute sorte (contrairement à l’organisation de ces tribus qui se rapproche d’un communisme primitif).

    Ces indiens sont sans doute dans le vrai... dans leur contexte. Dans le nôtre, je crois que l’apologie de ce primitivisme naïf fournit de bons sujets de télévision pour les bobos (rendez-vous en terre inconnue) mais ne doit certainement pas nous amener à conclure que notre civilisation technicienne est le produit d’une infériorité morale.


    • maQiavel maQiavel 16 décembre 2014 15:05

      -Quoiqu’il en soit, indépendamment de ce qui est juste ou injuste, ils finiront par disparaître


      Je suis tout à fait d’ accord mais il faut bien se rendre compte que c’ est notre cas à nous aussi. Les tendances conservatrices que l’" on connait aujourd’hui en occident n’ y feront rien , le tsunami de la modernité aura raison de notre existence.

      Cela ne veux pas dire qu’ il ne faut pas se battre , ce combat pour la survie est esthétique , je le trouve splendide mais il est tout de même perdu d’ avance , à moins d’un changement paradigmatique profond qui n’ arrivera pas à mon humble avis ...

      Nous allons tous ensemble ( l’ humanité ) vers quelque chose de nouveau , indépendamment du fait que l’ on trouve cette nouveauté bonne ou mauvaise ...

    • Gollum Gollum 16 décembre 2014 16:07

      Je pense que cette mentalité "fixiste" est le produit d’un environnement nourricier et d’une nature prodigue.


      Franchement c’est faux. Il suffit de voir les esquimaux qui sont dans l’environnement le plus hostile qui soit et qui sont exactement pareil que ces tribus d’Amazonie..

      Autrement dit notre goût du progrès vient d’autre chose. Probablement de notre structure psychique interne qui est autre.

    • Joe Chip Joe Chip 16 décembre 2014 19:33

      Pas d’accord. L’environnement des esquimaux, en raison de sa rigueur extrême, interdit tout simplement le développement de l’agriculture. Sans agriculture, la technique reste à un niveau rudimentaire. L’agriculture produit des changements profonds : stockage de la nourriture, développement des villages, organisation juridique, besoin en irrigation, apprentissage, échanges, commerce... 


    • Gollum Gollum 17 décembre 2014 15:08

      Certes mais il n’y a pas eu d’agriculture non plus avec les Indiens d’Amérique du Nord qui sans bénéficier d’une nature luxuriante et sans la rigueur des froids polaires sont restés eux aussi à un stade d’acceptation de la nature. 


      Pourquoi à un moment l’homme ne s’est pas satisfait de cela dans certaines contrées ?

      Je penche plus pour une mutation de nature psychologique et même spirituelle.
      En lien avec un accroissement de la mentalité rationaliste.

    • maQiavel maQiavel 17 décembre 2014 15:15

      -Pourquoi à un moment l’homme ne s’est pas satisfait de cela dans certaines contrées ?

      Je penche plus pour une mutation de nature psychologique et même spirituelle.

       

      ------> Idem.

      Gollum, vous devriez vraiment vous intéresser à la vision qu’ont les anthropologues que l’on qualifie de « Marxiste » sur la révolution néolithique.

      En ce qui me concerne, je suis entrain de découvrir la vision traditionaliste de cette révolution et même si les choses sont abordées différemment, je constate que les deux perceptions sont superposables.

      C’est le même phénomène qui est expliqué différemment par deux langages qui pourtant ne se contredisent pas, c’est vraiment intéressant.

      Au fond ce sont les libéraux qui vont à rebours de ces perceptions …


    • Joe Chip Joe Chip 17 décembre 2014 16:17
      Les Indiens connaissaient l’agriculture (le haricot et d’autres plantes proviennent des Amériques) mais leur faible nombre leur permettait de continuer à vivre en partie de la chasse et de la cueillette. 

      Pourquoi à un moment l’homme ne s’est pas satisfait de cela dans certaines contrées ?


      C’est simple :

      1 - Comme je l’ai dit, il y a des causes environnementales objectives, l’homme interagit avec son milieu, c’est comme ça. Quand la nature autour de lui est prodigue, il tend à se "satisfaire" de la situation et à développer un lien matériel et spirituel avec cette nature nourricière et maternelle. A l’inverse, quand la nature est ingrate, la divinité devient masculine, paternaliste et impérieuse pour lui commander l’action sur son environnement et le travail. On l’oublie souvent, mais la Grèce est naturellement un milieu aride et peu propice au développement : c’est justement ce qui a poussé les Grecs à découvrir une nouvelle anthropologie. Les Japonais vivent dans un environnement difficile. Je suis persuadé à titre personnel que c’est cette difficulté environnementale qui a conduit certains peuples à se montrer plus laborieux et plus réactif que d’autres. Sauf dans les milieux trop extrêmes, naturellement.

      2 - L’homme tend à ne pas se satisfaire de sa situation et à vouloir plus. Ce que les religions ont appelé Satan (ou Prométhée dans le monde gréco-romain) n’est ni plus ni moins que la personnification ou l’allégorisation de ce besoin insatisfait qui se trouve au cœur de l’homme. Ce besoin d’obtenir plus a été le principal facteur du progrès, mais a engendré aussi des conséquences terribles et des souffrances innombrables.

      3 - La religion. Je pense que la religion chrétienne, tout en la combattant de manière superficielle, a considérablement renforcé cette insatisfaction humaine chronique en rationalisant la souffrance terrestre et en la justifiant : des générations entières d’hommes ont été éduquées dans l’idée qu’ils étaient nés pour souffrir sur cette terre, condamnés avant même d’avoir existé par le pêché originel, et que tout ce sur quoi ils pouvaient compter était un possible retour en grâce après la mort à travers la Résurrection du Christ, après une existence obscure consacrée au travail. On ne retrouve pas cette idée dans les autres religions, ou tout au moins pas exprimée avec une telle force, une telle centralité.


      Un des premiers soucis des colons américains a été de pousser les Indiens au travail et à les arracher à ce qu’ils appelaient "l’immutabilité" ou "l’apathie" en leur donnant le goût d’améliorer leur sort - idée fondamentale dans le christianisme. Certains de ces colons étaient d’ailleurs totalement sincères, ils souhaitaient rétablir le nombre des Indiens et les voir prospérer à côté d’eux en adoptant le schéma industrieux des sociétés christianisées : agriculture, éducation, industrie, commerce, etc.

    • Gollum Gollum 18 décembre 2014 10:23

      A maQ : ok c’est noté, mais vous savez que je n’ai guère de temps disponible en ce moment. smiley


      A Joe : L’homme tend à ne pas se satisfaire de sa situation et à vouloir plus.

      C’est là où je ne veux pas en faire une généralité. Qu’un milieu favorable quasi édénique comme l’était (elle ne l’est plus) la Polynésie incite à se laisser aller et vivre cool j’entends bien, mais je ne pense pas que ce soit le moteur premier.

      Mais je pense qu’il y a eu des mutations spirituelles toujours dirigées vers le matérialisme et le pragmatisme et cela petit à petit jusqu’à devenir le mode quasi universel de vivre d’aujourd’hui.. Bref un oubli toujours plus prononcé du spirituel. Du moins pour l’Occident. C’est visible chez les grecs où les sceptiques et matérialistes ont fini par l’emporter. C’est visible chez les Romains, peuple très peu religieux (emprunt des dieux grecs ce n’est pas un hasard..), très pragmatique et orienté du côté de la puissance militaire… Bien évidemment quand on s’oriente du côté de la force brute on l’emporte sur ses voisins, notamment celtes, pour lesquels la vie spirituelle était plus importante...

      A l’inverse les Égyptiens ont toujours essayé de rester fidèles à leur vision spirituelle même s’il y a eu dégénérescence au cours du temps. 

      Quant à l’Asie c’est encore assez net. L’Inde ne s’intéressait qu’au spirituel jusqu’à encore très récemment, et même le Japon n’a pas cherché spécialement l’hybris occidentale avant 1945, étant plutôt fidèle aux principes bouddhistes..

      Sur la religion chrétienne à la mode occidentale il y a une part de vrai. Je la trouve très différente des autres religions parce que sans doute trahie dès le départ quasiment et que l’Église de Rome s’est transformé en instrument de puissance spirituelle ce qui est incompatible.. D’où l’utilisation de la religion comme instrument supplémentaire de conquête. Bref l’esprit occidental a trahi cette religion et l’a retourné à son profit… Une véritable schizophrénie s’est emparé de cette institution : tout en prônant le renoncement au monde les Papes cumulaient maîtresses et palais luxueux… montrant bien par là que l’important était le matériel et rien d’autre.. Les vrais spirituels ne purent jamais avoir une influence durable et pérenne. Seuls quelques personnages émergent de temps en temps : François d’Assise, Bernard de Clairvaux, etc.. qui eurent une influence ponctuelle mais insuffisante..

      D’où l’ éviction progressive de la scène internationale de Rome. Schisme avec les Orthodoxes qui ne supportaient pas à juste titre cette sur éminence de Rome, puis les Protestants qui voulurent revenir à une espèce de pureté originelle : ils ne purent que créer une nouvelle hypocrisie supplémentaire avec le retour en grâce de l’argent (!) ce qui a fait de cette confession un des piliers du capitalisme…
      Puis la Révolution française et enfin Vatican II qui est transformation du christianisme romain en humanisme moderne des Lumières.

      Bref, l’Occident est vraiment maudit quant au Spirituel mais il n’est pas sûr que cela perdurera. J’ai tendance à penser que quand on est parvenu à un maximum il y a retournement de tendance...

    • Romios Romios 18 décembre 2014 14:17

      "C’est visible chez les grecs où les sceptiques et matérialistes ont fini par l’emporter"


      Certes, mais faut se méfier de l’eau qui dort. Les orthodoxes, c’était aussi des Grecs. Et la Callas, elle était Grecque... Alors le renoncement, il n’est jamais total.



  • CyQlotron CyQlotron 16 décembre 2014 15:43

    Un retour aux source fondamentales de ce qu’est l’être humain.... ça rends humble et en même temps c’est un miroir qui nous montre à quel point nous nous sommes avilie... je remarque au moins que la Callas touche tout les cœurs et c’est beau... enfin un peux d’humanité dans ce monde de..........


  • Éric Guéguen Éric Guéguen 16 décembre 2014 16:40

    Très émouvant, merci Gaspard.


  • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 décembre 2014 00:56
    Je suis très prudent avec ce genre de vidéo et je l’ai bien regardée avant de la proposer ici, car il existe dans ce genre de reportage des falsifications subtiles, avec des scénarisations bien calculées à l’avance ou un montage très orienté.

    Par exemple, j’ai été d’abord très impressionnée quand j’ai vu pour la première fois celle-ci : 

    https://www.youtube.com/watch?v=AMvsKDyXQjQ

    Et à présent, j’ai un sérieux doute sur son authenticité. Je ne sais pas trop quoi en penser. C’est peut-être une scénarisation avec des acteurs locaux. Ce qui me fait penser ça, c’est que c’est trop bien filmé (plan, cadrage) alors que la situation est quand même assez périlleuse (il faut savoir que certains contacts avec des "sauvages" se soldent encore par le massacre des visiteurs).

    Si quelqu’un a une info au sujet de ce documentaire déjà ancien... !!

    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 décembre 2014 01:42

      "j’ai été d’abord très impressionnée"


      Merde, tout le monde sait à présent que je suis une femme !

    • Joe Chip Joe Chip 17 décembre 2014 03:42

      C’est très possible. Certaines "tribus" vivent en réalité dans un isolement relatif et savent très bien comment jouer les "primitifs naïfs" devant les caméra en échange de quelques dollars. Je me rappelle d’un récit de Cousteau évoquant les contacts qu’ils avaient eu ou plutôt tenté d’avoir avec des indigènes durant une expédition profonde en Amazonie. Les indigènes les suivaient et les observaient en restant à distance dans la forêt. Le guide leur donnait des instructions précises pour éviter de se faire massacrer. 

      D’ailleurs :

      https://www.youtube.com/watch?v=jWGbkpKVmpY

      Dès les premières minutes, on y voit un guérisseur "soignant un bébé avec de la fumée de cigarette" tandis que la voix off précise que les indigènes à l’image "ne dansent pas pour plaire aux Dieux mais aux touristes". Les mêmes images sans le commentaire sembleraient parfaitement authentiques à un regard extérieur et correspondre à notre idée préconçue du "bon sauvage" vivant au contact de la nature... alors qu’en fait tout est artificiel. Voilà un exemple de "falsification subtile" et de création d’un "faux authentique". Le public occidental demande d’ailleurs de l’authenticité plutôt que de l’authentique, de la vraisemblance plutôt que la vérité. Et les journalistes d’aujourd’hui n’ont sans doute pas la rigueur ni la profondeur d’un Jacques-Yves Cousteau qui a passé deux ans en Amazonie...


  • un primate un primate 17 décembre 2014 05:08

    J’ai eu un léger sentiment de malaise en visionnant cette vidéo. Comme si tout était soigneusement mis en scène. Comme si ce reportage était bidon.

    Sentiment accru à l’écoute de la voix off (en français) clairement incrustée - après montage - pour faire croire à un dialogue direct avec les indiens.

    Indiens peinturlurés comme à la parade et qui n’ont pas l’air plus primitifs que ne pouvaient l’être mes grands-parents, paysans dans le Latium, il y a trente ou quarante ans.
    Mes grands-parents ont été victimes d’un génocide culturel, eux aussi ! Leurs enfants sont partis chercher fortune en ville et toutes les terres cultivées ont été abandonnées. Il ne reste plus rien désormais de ce monde. 5 000 ans de civilisation paysanne disparue en une génération.

    Je me souviens de mon arrière grand-mère qui, en dialecte (elle ne savait pas l’italien) pestait contre le speaker de la télé (nouvellement acquise) qui, selon elle, s’adressait directement à elle. "Mais qu’est-ce qu’il me veut, celui-là ?!"
    Mon arrière grand-mère était plus primitive que ces indiens.



    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 décembre 2014 07:25

      Je pense que leurs réactions devant les images sont cependant spontanées, et c’est de cela dont il s’agit. Il est possible qu’ils se soient fait beaux sachant qu’ils étaient filmés, mais cela n’importe pas ici. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 décembre 2014 07:27
      Celui-ci aussi semble authentique.. ou alors c’est vraiment bien imité !   smiley

      https://www.youtube.com/watch?v=upLqYSZ8624

    • un primate un primate 17 décembre 2014 07:35

      D’accord, mais je doute de la véracité de leurs réactions. Les reporters ont fait traduire leurs réponses en bon français. Ils parlent comme des citadins. Impossible de capter leurs véritables pensées et sentiments. 


      Traduttore = traditore.

    • un primate un primate 17 décembre 2014 07:48

      C’est assez pathétique de voir un indien en pantalon répondre aux questions d’un reporter à la gomme ! "L’actualité continue sur France 24" ! Le pauvre chef indien va parler à Hollande ! 


      C’est grotesque.

      Le monde est grotesque.

    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 décembre 2014 08:24

      "D’accord, mais je doute de la véracité de leurs réactions. Les reporters ont fait traduire leurs réponses en bon français."


      Peut-être, comment savoir ? Mais vous imaginez qu’ils disaient quoi, en vérité, à la place des fausses réponses inventées par ces salauds de reporters ?   smiley

      Et pourquoi les reporters auraient fait le voyage en Amazonie... juste pour poser des questions à des Indiens... si c’est pour falsifier les réponses ? 

    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 décembre 2014 08:27

      "Le monde est grotesque."


      Certes, mais il est amusant aussi parfois. Et ce n’est pas votre avatar se regardant dans le mien qui dira le contraire !  smiley 


    • un primate un primate 17 décembre 2014 08:32

      Ce qui sonne faux c’est la situation même.


      Des petits bourgeois parisiens stipendiés pour aller faire un reportage en Amazonie ! Cette simple réalité est grotesque.

      Je vais te dire (on se tutoie ?) mon sentiment. Je voudrais que ces indiens tuent ces mecs et les mangent .


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 décembre 2014 08:54

      "Je voudrais que ces indiens tuent ces mecs et les mangent ."


      Ah mauvaise idée, ils risqueraient de tous tomber malades. "Viande de blancs des villes donne mauvaise couleur à la bile" (proverbe amazonien).  smiley

      Mais qu’est-ce qu’ils vous ont fait ces reporters !?? 

      Un truc amusant, Primate, c’est que parfois on arrive à imaginer que c’est effectivement le personnage de votre avatar qui s’exprime, ça produit un effet surréaliste intéressant.

      (Je vouvoie par principe, mais cela n’a pas d’importance dans l’autre sens)

    • un primate un primate 17 décembre 2014 09:19

      Les orangs-outans sont pourtant frugivores et plutôt pacifiques !.


      Je déteste les journalistes et les reporters. Je déteste ces gens qui s’incrustent partout, même dans les coins les plus reculés de la planète. Avec leur petite carte de presse, leur petit matos, leur petit chef de rédac’.

      C’est une forme de colonialisme. Ou de voyeurisme. Ou de tourisme.

      Je rêve d’une terre où il y ait encore des endroits sauvages. Interdits à l’homme blanc sous peine d’être bouffé.
      Un monde sans info et sans journaux. Un monde de mystères. Dangereux.

      Ces reportages c’est la mondialisation triomphante. Où l’on vient chialer sur la disparition des derniers indigènes.

    • Joe Chip Joe Chip 17 décembre 2014 13:35

      @Qaspard

      Vous faites part vous-même de vos doutes un peu plus haut quant à l’authenticité de ces images, donc pourquoi ironisez-vous un peu gratuitement sur le ressenti de Primate ? (pas de jeu de mots).
       
      Sans être aussi excessif que lui, je partage ses réserves, la situation est fabriquée et clinquante comme un colifichet ethnique exposé dans une vitrine. Le côté malaisant vient du fait que l’on est censé percevoir quelque vérité fondamentale sur les cultures ("c’est quoi,un être humain" selon vos propres mots) alors que le décalage créé entre eux et nous est en grande partie le produit de cette "confrontation" artificielle qui n’a aucune pertinence épistémologique. Si c’est un banal reportage de journalistes, alors il n’est peut-être pas utile de se demander si l’évolution tehnologique a quelque chose à voir avec la qualité morale d’une culture.

      Et puis il faut voir ce que les gens font de cette comparaison. Les uns (comme Gangrène) pensent que notre technologie est le révélateur de notre "force" et que ces indiens ne font que prêcher une fausse vertu dissimulant leur débilité. Les autres, comme cela semble être votre cas, estiment au contraire que nous sommes pervertis par la technologie, ou que la technologie serait le révélateur d’un manque de sagesse, voire d’une certaine immoralité. Sous prétexte de relativisme culturel, ce genre de reportage contribue donc paradoxalement à renforcer les préjugés essentialistes : il y a "eux" et "nous".

      Par contre, Primate a tort dans le sens où on peut s’intéresser à ces cultures, mais bien évidemment pas sur un mode journalistique. Il y a des gens véritablement passionnés qui se rendent sur place durant des mois voire des années pour produire des travaux sérieux et distanciés qui évitent le double écueil du folklorisme (attirance pour la couleur locale) et de l’humanisme écologique un peu niais. Au niveau du grand public, Cousteau, que je cite plus haut, a réalisé un travail de fond en Amazonie, sans idéalisation naturaliste des indigènes.


    • maQiavel maQiavel 17 décembre 2014 14:23

      @gangrène

      On pourrait inverser ton argument : c’est parce qu’on dispose de technologie qu’on la pare de vertu.

      Un hyper actif qui doit tout le temps faire quelque chose peut aussi avoir tendance à faire l’éloge du travail, il en est de même pour un mastodonte de 120 kg naturellement brutal ferait l’éloge de la violence.

      Quand est à l’origine d’une société hyper technicienne dans laquelle la nature une variable d’ajustement, on a beau jeu de faire de la technique une fin en soi …

      On pourrait aussi s’interroger …


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 17 décembre 2014 19:45

      "Vous faites part vous-même de vos doutes un peu plus haut quant à l’authenticité de ces images, donc pourquoi ironisez-vous un peu gratuitement sur le ressenti de Primate ? (pas de jeu de mots). "


      Attention, il y a confusion : je fais part de mes doutes concernant l’autre film que je mets en lien dans le commentaire... et pas celui de l’article !! 


    • Joe Chip Joe Chip 17 décembre 2014 21:20

      Soit, mais ça ne change rien sur le fond par rapport à cette vidéo.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 18 décembre 2014 02:07

      Le seul angle sous lequel elle m’intéresse, c’est les réponses des Indiens. Or, je ne pense pas qu’il ait lieu d’imaginer que les Indiens ont donné d’autres réponses que celles qui sont effectivement traduites (quelles autres réponses et pourquoi les cacher ??) De plus cette vidéo ne prétend rien démontrer, c’est comme un micro-trottoir sauf que là c’est un "micro-case". Et j’ajouterai que nous n’en voyons ici qu’une partie. 


    • Joe Chip Joe Chip 18 décembre 2014 03:21

      Soit², mais je n’ai jamais imaginé que les réponses étaient bidouillées, cachées ou qu’il y avait une manipulation de la part du reporter ou je-ne-sais-quoi (?). Ca ne vous intéresse pas, bon, à la rigueur, mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit (c’est désagréable). Dans mes souvenirs de fac (qui commencent un peu à prendre la poussière) on distinguait en linguistique l’énoncé et le "contexte d’énonciation" qui peut modifier, nuancer ou même contredire le sens explicite d’une phrase. Ici, il me semble difficile de faire abstraction du décalage et de l’incongruité de la situation.


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 18 décembre 2014 05:59

      Non, Joe, ce n’est pas vous mais Primate qui disait douter "de la véracité de leurs réactions" (ce qui est d’ailleurs son droit). Je continuais à expliquer pourquoi je ne partage pas ce ressenti, puisque c’est la question que vous me posiez. 


    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 18 décembre 2014 06:04

      Et Primate doutait aussi de la traduction :

      "Les reporters ont fait traduire leurs réponses en bon français."

    • un primate un primate 18 décembre 2014 15:11

      on distingue en linguistique l’énoncé et le "contexte d’énonciation" qui peut modifier, nuancer ou même contredire le sens explicite d’une phrase. Ici, il me semble difficile de faire abstraction du décalage et de l’incongruité de la situation.


      Tout à fait.

      Joe Chip, qui est beaucoup plus cultivé que moi (il est allé en fac !) dit mieux que moi ce que je voulais dire.

      La communication verbale inter-ethnique est quasiment impossible. Il suffit d’une différence même mineure au niveau culturel pour aboutir à un dialogue de sourds

    • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 24 décembre 2014 10:03

      Apparemment, même en partageant la même langue, comme entre nous sur ce forum, ce n’est déjà pas évident d’arriver à bien se comprendre.  smiley


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