vendredi 4 juillet 2014 - par micnet

Léon Bloy, prophète des pauvres et des géants !

Au sein de notre triste et tiède société, voici l'occasion de réévoquer l'un des plus grands stylistes français de tous les temps et qui inspira, dit-on, Louis-Ferdinand Céline. Il s'appelle Léon Bloy (1846-1917), il demeure malheureusement assez peu connu, malgré sa "plume de feu", sa soif d'Absolu et ses quelques oeuvres magnifiques, comme Le Désespéré ou encore le Salut par les Juifs.

 

Boudé par la critique de son temps, Bloy, dans son roman le Désespéré l'exprimait en ces termes : " Si je poursuis un putois, le glaive de feu à la main, et qu'il me combatte avec le jus de son derrière, c'est absolument son droit et je n'ai rien à dire".

 

Malgré cette méconnaissance, il est à noter que le nouveau pape François, lors de sa première homélie cite Léon Bloy qui fut lui-même un fervent catholique, voire un mystique de l'Ancien temps. Et le pape de prononcer ces quelques paroles : "Léon Bloy a été le prophète des Pauvres, des vrais Pauvres, des derniers survivants de l’ancienne Chrétienté des Pauvres, continue-t-il… Je me demande si Bloy n’a pas été le dernier prophète du peuple des Pauvres". Il est vrai que Léon Bloy, cet "anarchiste-réactionnaire" aura, toute sa vie durant, défendu les plus humbles et les plus pauvres, non pas à la manière d'un militant socialiste de base ou à la manière du catholicisme inhérent à son époque qu'il exécrait mais parce que lui-même aura connu la vraie misère toute sa vie durant. Et cet homme qui aimait sincèrement les plus petits aimait tout aussi sincèrement les plus grands. Tel le magnifique ouvrage L' Âme de Napoléon qu'il a consacré à la gloire de l'Empereur et, quelque part, à la gloire de la France ! Aimer passionnément ce qu'il y a de plus petit sur Terre et ce qu'il y a de plus grand peut sembler paradoxal. A moins que ce ne soit, peut-être, tout simplement l'apanage des vrais hommes libres !

 

Léon Bloy : l ?e défenseur des petits

 

Voici une lecture d’un extrait de l’ouvrage Le Sang du Pauvre, à propos de Christophe Colomb et de la colonisation

 

 

Où Léon Bloy, ce "catholique du Moyen-âge" s’en prend vertement à ses "contemporains". Il a d’ailleurs dit à ce propos

 

" Personne n’a dit aussi fortement que moi l’injustice des catholiques, leur avarice infâme, leur égoisme fangeux, leur poltronnerie à faire vomir, leur sottise, leur mépris stupide pour ne pas dire leur haine de tout ce qui est intellectuel, indépendant et généreux"

 

Léon Bloy : l ?e défenseur du "grand Empereur"

 

C’est assez rare pour être noté mais il se trouve que le journaliste Laurent Joffrin (dit Mouchard), homme de gauche et pourfendeur de Marine Le Pen de son état, a consacré une très belle préface à la dernière réédition du livre l’Âme de Napoléon de Léon Bloy. C’est d’autant plus remarquable d’ailleurs que, si Joffrin voue une véritable admiration à Léon Bloy, il y a fort à parier que, Léon Bloy vivant, la réciproque ne soit pas exacte...

 

" C’était une impossible rencontre. A un siècle de distance, celle d’un empereur, Napoléon, et d’un écrivain maudit, Léon Bloy. L’un croyait à peine au ciel et l’autre, pour ainsi dire, y vivait. L’un voyait dans la religion un simple instrument de gouvernement, un adjuvant de son ambition toute terrestre ; l’autre pratiquait l’extase et l’oubli de soi dans un catholicisme mystique, sombre et flamboyant. L’un mena sa vie comme un météore dont l’éclat illumine encore les imaginations ; l’autre fut un vaincu de l’existence, vivant misérablement dans les emportements vains et les fureurs impuissantes, écrivant faute de vivre et ne vivant jamais bien d’une écriture pourtant magnifique. L’un voyait les humains comme la pâte qu’on modèle pour construire son destin, indifférent aux autres et tout entier dans sa propre légende ; l’autre puisait dans sa foi une immense compassion pour le pauvre, le laid, l’oublié, préférant toujours les humbles aux puissants, apercevant le Salut dans le regard des réprouvés. l’un croyait à la force, l’autre à la faiblesse. Et pourtant Napoléon fournit à Léon Bloy le sujet d’un de ses grands livres, l’un des plus étranges et des plus beaux qu’on ait écrits sur l’homme inépuisable. Dans l’océanique bibliographie impériale, L’Âme de Napoléon figure parmi la poignée de curiosités fascinantes, la gerbe de textes hors du commun que le petit général corse a suscités chez les grands écrivains."

 

Laurent Joffrin pose là, il est vrai, une bonne question : comment la rencontre entre un "vaincu de l’existence" et un "vainqueur de l’Histoire" est-elle possible ? 

 

Face à une lecture "matérialiste" de l’Histoire, Bloy oppose son "essentialisme" mystique

 

Bien au-delà de la personnalité de Napoléon, l’intérêt de cet ouvrage tient surtout à la vision que Bloy développe de l’Histoire et de ce qu’il est convenu d’appeler : "le Destin" propre à l’Empereur et propre à la "multitude" :

 

" L’Histoire est comme un immense Texte liturgique où les iotas et les points valent autant que des versets ou des chapitres entiers mais l’importance des uns et des autres est indéterminable et profondément cachée. Si donc je pense que Napoléon pourrait bien être un iota rutilant de gloire, je suis forcé de me dire, en même temps, que la bataille de Friedland, par exemple, a bien pu être gagnée par une petite fille de trois ans ou un centenaire vagabond demandant à Dieu que sa Volonté fût accomplie sur la terre aussi bien qu’au ciel. Alors ce qu’on nomme le Génie serait simplement cette Volonté divine incarnée, si j’ose le dire, devenue invisible et tangible dans un instrument humain porté à son plus haut degré de force et de précision, mais incapable, comme un compas, de dépasser son extrême circonférence. Il reste ceci, pour Napoléon et pour la multitude infinie des de ses inférieurs, qu’on est tous ensemble, des figures de l’Invisible et qu’on ne peut remuer un doigt ni massacrer deux millions d’hommes sans signifier quelque chose qui ne sera manifesté que dans la Vision béatifique. De toute éternité Dieu sait qu’à une certaine minute connue de lui seul, tel ou tel homme accomplira "librement" un acte "nécessaire". Incompréhensible accord du Libre arbitre et de la Prescience. Les intelligences les plus lumineuses n’ont jamais pu aller au-delà de cette limite. Dans un tel état, l’Homme intégral, ne devant être, selon la Parole créatrice, qu’une ressemblance ou une image, renouvelable par un milliard d’âmes à chaque génération, est donc forcé de l’être toujours, quoi qu’il fasse, et de préparer ainsi, peu à peu, dans le crépuscule de l’Histoire, un avènement inimaginable...Napoléon est le plus visible de ces caractères indéchiffrables, la plus haute de ces figures, et c’est pour cela qu’il a tant étonné le monde."

 

Face aux paradoxes, tel cet "impossible accord du Libre arbitre et de la prescience" que la raison humaine ne peut pas résoudre, Bloy l’envisage à partir d’une dimension verticale inhérente à son désir d’Absolu. Cette dimension s’appelle la Foi ! 

 



108 réactions


    • berphi 8 juillet 2014 21:24
      @ Gollum, merci de votre réponse, même tardive et je regrette de vous lire que seulement maintenant.

      Et donc il existe une caste de prêtres visibles qui eux ne sont qu’une image de la vraie, et donc une caricature…
      Mais issue de ce même peuple, c’est ma conviction la plus profonde. 
      (Je ne fais pas partie du Noahisme)

      Pourquoi le terme "église de Pierre" vous gêne ? 
      Parce que comme vous le dites très justement au travers de Nicée et Constantin, Pierre n’a jamais souhaité cette église. Je lui préfère Vatican.

      Pourquoi liez-vous Smyrne et Philadelphie ?

      Smyrne : Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie
      La récompense de Smyrne est la couronne. 

      Philadelphia : Je viens bientôt. Retiens ce que tu as afin que personne ne prenne ta couronne. Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon D.ieu, et il n’en sortira plus, j’écrirai sur lui le nom de mon D.ieu, et le nom de la ville de mon D.ieu.
      La récompense n’est pas la couronne. Le sujet la possède déjà et se doit la défendre.

      Et je vous rejoins sur le qualitatif. Celles et ceux qui sont nés à nouveaux vous le diront. Il n’y a pas plus beau.







  • maQiavel maQiavel 5 juillet 2014 12:00

    @Gueguen

    -la finalité descriptive de l’espèce : l’exercice de la raison dans une émulation collective.

    ------> Plus bas, on a discuté justement avec micnet de la composante irrationnelle de l’homme ! D’ ailleurs Bloy dans ces extraits présentés par micnet est complètement délirant et irrationnel (ce qui est une qualité artistique, j’arrive à apprécier les délires de Céline).

    L’homme est un animal rationnel, certainement mais il n’est pas que cela. Mais à vous lire, on a l’impression que la finalité de l’homme est de philosopher.

    Si cela est vrai, pourquoi votre émulation collective par la raison n’a jamais existé ? Et si elle a existé ou exactement (ne me répondez pas dans la Grèce antique ce serait vraiment une idéalisation de cette époque) ?

    -Concernant le contrat social

    C’est une chose que je voulais vous dire dernièrement, mais je me suis perdu sur autre chose.

    Rousseau n’a jamais postulé que les individus ne sont pas des animaux sociaux il savait très bien que l’homme est un animal social qui vit naturellement en groupe (ce qui est un truisme).

    Il écrit dans le contrat social « La plus ancienne de toutes les sociétés & la seule naturelle est celle de la famille. »

    Ce qui veut dire qu’il y’ a des sociétés naturelles et des sociétés artificielles, qui découlent d’un environnement socio-culturel et des conditions matérielles d’existences.

    Il établit une différence entre ces deux types de sociétés : « La famille est donc si l’on veut le premier modèle des sociétés politiques ; le chef est l’image du père, le peuple est l’image des enfants, & tous étant nés égaux & libres n’aliènent leur liberté que pour leur utilité. Toute la différence est que dans la famille l’amour du père pour ses enfants le paye des soins qu’il leur rend, & que dans l’Etat le plaisir de commander supplée à cet amour que le chef n’a pas pour ses peuples ».

    Le premier type de société est fondé selon Rousseau sur l’amour et dans le second type sur les rapports de forces et la coercition.

    A la question de savoir de quelle façon ces seconds types de sociétés (les Etats) naissent, Rousseau explique « Je suppose les hommes parvenus à ce point où les obstacles qui nuisent à leur conservation dans l’état de nature, l’emportent par leur résistance sur les forces que chaque individu peut employer pour se maintenir dans cet état. Alors cet état primitif ne peut plus subsister, & le genre humain périrait s’il ne changeait sa manière d’être. Or comme les hommes ne peuvent engendrer de nouvelles forces, mais seulement unir & diriger celles qui existent, ils n’ont plus d’autre moyen pour se conserver, que de former par agrégation une somme de forces qui puisse l’emporter sur la résistance, de les mettre en jeu par un seul mobile & de les faire agir de concert »

    C’est donc selon Rousseau, de cette agrégation de tributs et de familles que naissent les Etats et le contrat social (idée qu’il va développer  plus avant dans ses discours sur la naissance des inégalités).

    Evidemment , en vérité,  les choses sont plus complexes puisque ces alliances ne sont pas forcément consentie, il y’ a des guerres et des conquêtes.

    Qu’est ce que le contrat social ? C’est une convention, qui découle d’un rapport de force entre les différentes composantes de la nouvelle société en création et qui doit mettre des institutions pour faire corps, pour faire peuple.

    Ce contrat peut être rompu évidemment, et cela débouche sur la Tyrannie, la guerre civile etc.

    Ou est ce que je veux en venir ?

    Une équipe américaine de socio –anthropologie vient de montrer que l’apparition des premiers groupe ultra sociaux se trouvaient à proximité des steppes asiatiques (Mésopotamie, Egypte, Chine du nord etc.).

    Et ce là s’explique par le fait que la menace des armes nouvelles (cavalier des steppes, chars de guerre, archers montés etc.) a forcé les petites sociétés néolithiques à s’agglomérer pour s’ organiser en groupe ultra sociaux ralliant des millions de personnes. Il leur a fallu s’organiser ou disparaître.

    C’est exactement ce qu’avait expliqué Rousseau, et pour s’organiser, ils ont bien du passer par des conventions : c’est le contrat social !

     


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 5 juillet 2014 15:06

      @Machiavel :
       

      "L’homme est un animal rationnel, certainement mais il n’est pas que cela. Mais à vous lire, on a l’impression que la finalité de l’homme est de philosopher. Si cela est vrai, pourquoi votre émulation collective par la raison n’a jamais existé ?"

       

      => Vous me faites une blague ?...

      Bien sûr qu’il n’est pas que cela, c’est un être de besoins, de désirs, un être sensitif et tout ceci fait la richesse de l’espèce, j’en conviens tout à fait. Mais - et je vais encore reprendre l’exemple déjà pris ici même trois ou quatre fois déjà - de même qu’il serait contre-nature que l’aigle ne se serve pas de ses ailes et de sa vue perçante, de même l’homme agirait en quelque sorte contre sa nature en refusant de travailler de ses mains ou d’exploiter au mieux son intelligence (dont le fruit ne se résume pas, je vous rassure, à la philosophie). C’est en cela qu’il y a finalité, je ne veux pas dire que la découverte du principe de la relativité était comme incluse dès l’origine dans le génome humain, ça non. Ce n’est pas vis-à-vis du contenu qu’il y a déterminisme (qui serait en somme un déterminisme historique), c’est vis-à-vis de la "méthode", de la manière. L’homme ne se doit pas à lui-même ses facultés mentales, il en hérite, elles lui sont hétéronomes, même s’il les fait fructifier. Ce qui m’amène à la suite...

       

      Vous prétendez que l’émulation collective par la raison n’a jamais existé... Vous êtes sérieux ???????????? Et que sommes-nous en train de faire alors ? Plus haut vous me citiez Rousseau, n’est-ce pas parce que vous l’avez lu ? Ne sommes-nous pas, toutes et tous (certains au quotidien et bien plus que d’autres) enclins à nous nourrir de la pensée d’autrui, pour l’amender, la déformer, la récuser ou l’assumer pleinement ? Constamment nous bouillonnons de réflexions en tous genres, et c’est en cela aussi que nous exerçons notre animalité politique comme aucun autre animal n’en est capable. Ceci m’amène à Rousseau, dont je partage le constat que vous avez mis en exergue. Qu’il y ait des communautés natives plus intimes que d’autres, c’est une évidence. Mais ceci ne veut pas dire qu’au-delà de la cellule nucléaire familiale l’union entre les êtres résulte d’un choix, d’une volonté individuelle, libre, délibérée. Pensez-vous que l’émulation collective par la raison aurait pu se faire sans interaction entre groupes familiaux ? Je ne pense pas. Donc si l’intelligence collective est incluse dans notre nature, la communication la plus étendue possible l’est aussi, que nous le voulions ou non. Et cela dit, on peut très bien en revenir à des modèles de sociétés familiales, détachées les unes des autres, seulement notre nature, en temps que dunamis, notre capacité, resterait en sommeil, virtuelle.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 5 juillet 2014 15:50

      J’ajouterais, pour compléter mon exemple aviaire, que l’aigle n’a pas la capacité de "déroger" et de refuser de se servir de ses ailes. L’homme, lui, a cette capacité, au point de dénier ses propres finalités. La liberté de ne pas réfléchir lui étant offerte (elle est même promue de nos jours), il en vient à penser qu’il n’est pas nécessairement fait pour réfléchir. C’est le début de la fin.


    • maQiavel maQiavel 5 juillet 2014 16:31

      D’ accord, je n’avais pas compris ce que vous entendiez par « émulation collective par la raison » et je  pense que je n’ ai pas encore tout compris.

      Lorsque vous me demandez « Pensez-vous que l’émulation collective par la raison aurait pu se faire sans interaction entre groupes familiaux ? », pourquoi cette hypothèse vous parait absurde ?

      -Donc si l’intelligence collective est incluse dans notre nature, la communication la plus étendue possible l’est aussi, que nous le voulions ou non. 

      ------> Ce n’est pas aussi évident !

      L’homme est un animal social, nous convenons ensemble de cette réalité incontestable. Mais tous les animaux sociaux ne se ressemblent pas, il y’ a une différence d’échelle des organismes sociaux entre par exemple la fourmi et la termite d’ un coté et le loup et l’éléphant de l’autre.

      Les premiers vivent dans des sociétés de millions d’individus alors que les seconds vivent dans des petits groupes que l’on appelle troupeau, et qui s’adaptent le mieux à leurs niveaux d’évolution cognitive.

      Qu’en est-il de l’homme ? Je n’en sais rien mais on peut montrer que dans leur forme originelle, les communautés humaines n’ont rien de commun avec la ruche ou la fourmilière : ce sont de simples bandes ressemblant aux troupeaux des mammifères sociaux çàd rassemblant un petit nombre de personne. Cette situation a duré pendant des dizaines de millénaires, rendons nous bien compte que l’homme a vécu bien plus longtemps dans cet état que dans des sociétés complexes stratifiées rassemblant des dizaines de millions d’individus voir plus …

      Il existe une hypothèse anthropologique, je n’ai pas d’opinion sur sa véracité mais elle mérite d’être étudiée : l’homme serait semblable au loup, au lion ou et à l’éléphant et est fait pour vivre en communauté de quelques dizaines d’individus.

      L’apparition des groupes ultra sociaux (rassemblant une grande quantité d’individus) est entre autres choses, le processus par lequel les bandes primitives sont transformées en un équivalent, grossier et mécanique, des communautés organiques d’insectes sociaux, ce qui selon cette hypothèse est contre nature.

      Selon cette hypothèse, ce mode de vie contre nature a toute une  série de conséquence notamment mentale (des études montrent que les taux les plus élevés de schizophrénie se trouvent parmi le pullulement humain) ou encore … l’individualisme !

       La complexification sociale aboutit à un mode d’organisation collectif pyramidal, ce qui a pour conséquence la création d’un système pour planifier et en garantir la stabilité : les humains doivent devenir prévisibles et conforme à la structure sociale. Hommes et femmes se conduisent en automates, l’élan créateur est paralysé.

      Ce type de société ne serait pas favorable au développement de cette indépendance consciente de ses responsabilités qui existe à l’intérieur de petits groupes autonomes, la vie devient anonyme et abstraite. Les pressions du surpeuplement et de l’évolution technique accélèrent ce mouvement, malgré tous leurs efforts, selon cette hypothèse, les hommes ne peuvent que créer une organisation sociale et non pas un organisme social (d’ ou le développement de l’individualisme).

      Comprenez bien que je ne dis pas que cette théorie est vraie ou fausse , ce n’ est qu’ une théorie ,  j’ ai des points d’ accord avec elle ( on peut tous remarquer une grande différence entre la vie en ville et dans les villages , c’ est un grand classique illustré mainte et mainte fois ) et d’ autres points ou je suis dubitatif.

      Mais c’est tout simplement pour vous montrer que  bien que l’homme soit un animal social, votre phrase « si l’intelligence collective est incluse dans notre nature, la communication la plus étendue possible l’est aussi, que nous le voulions ou non » n’est pas une  évidence …


    • maQiavel maQiavel 5 juillet 2014 16:42

       

       

      @Gueguen

      -L’homme, lui, a cette capacité, au point de dénier ses propres finalités. La liberté de ne pas réfléchir lui étant offerte (elle est même promue de nos jours), il en vient à penser qu’il n’est pas nécessairement fait pour réfléchir. C’est le début de la fin.

      ------> Je ne comprends pas votre raisonnement !

      1. Pourquoi serait- ce la fin puisque même s’il pense qu’il n’est pas fait pour réfléchir, l’homme réfléchit tout de même étant donné que  c’est sa nature ?

      2. Il ne me semble pas que nos sociétés postulent que l’homme n’est pas fait pour réfléchir.

      3. Donc, au fond, quel est le problème ?


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 5 juillet 2014 17:14

      Nous pouvons "réfléchir" aux choses les plus profondes comme aux choses les plus insignifiantes (je sais, vous allez me dire que je dis ça selon mes critères et que je fais intervenir la morale, et ça fait deux ans que ce débat dure...). Et nous vivons dans un monde fonctionnant selon le principe de l’offre et de la demande. Trouvez-vous que l’offre actuelle reflète une réelle demande de se consacrer à la réflexion sur les choses les plus profondes qui soient ? Si vous trouvez que oui, alors en effet, pas de problème, tout va bien, attendons la suite. J’ai quand même l’impression, pour ma part, que les gens à se creuser la tête sont des cas d’espèces, non la norme. Là encore vous me direz que ça l’a toujours été, mais jamais nous n’avons eu autant qu’aujourd’hui les moyens d’inverser la tendance. Or, ça reste lettre morte, donc tout ne va pas bien...

       

      À bientôt,

      EG


    • maQiavel maQiavel 5 juillet 2014 17:24

       

      -Nous pouvons "réfléchir" aux choses les plus profondes comme aux choses les plus insignifiantes (je sais, vous allez me dire que je dis ça selon mes critères et que je fais intervenir la morale, et ça fait deux ans que ce débat dure...

      ------> Oui …

      -Mais vous avez le droit de faire intervenir votre morale et de penser que les hommes devraient réfléchir à ce que vous considérer vous comme les choses les plus profonde, je ne remettrai jamais cela en question ...

      J’ai quand même l’impression, pour ma part, que les gens à se creuser la tête sont des cas d’espèces, non la norme. Là encore vous me direz que ça l’a toujours été,

      ------> Comprendre « se creuser la tête pour réfléchir aux choses les plus profondes … oui tout à fait, je vous répondrai cela …

      -mais jamais nous n’avons eu autant qu’aujourd’hui les moyens d’inverser la tendance. Or, ça reste lettre morte, donc tout ne va pas bien...

      ------> D’ accord je comprends. Je ne dirai rien car je sais que vous savez ce que je vais répondre. smiley

      A bientôt !


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