samedi 6 octobre 2018 - par zevengeur

DNDR#02 - Dernières nouvelles du Rock’N’Roll (Powerwolf, Ghost, Dirty Action, Gypsy Pistoleros)

Powerwolf

Septième album pour le groupe allemand Powerwolf dont la carrière a démarré en 2005 avec l’album « Return In Bloodred« .

La première question qui taraude le lecteur est d’abord de savoir si le groupe doit être classé dans la rubrique « Heavy Metal » ou dans celle du « Hard Rock »…
Je ne vous ferai pas languir plus longtemps, la réponse est « les deux mon capitaine », les fans du premier genre le classeront dans ce dernier et vice versa.
(C’est donc bien du Hard Rock, je confirme !)

La notoriété du groupe s’affirme à chaque album comme le démontrent les ventes en Allemagne avec deux « Top 1 » dont le dernier opus.
Devant ce succès dans leur pays natal, le groupe fond maintenant sur l’Europe avec des tickets pour la tournée de promotion 2018 qui se vendent comme des petits pains. De nombreuses dates sont déjà complètes, en particulier celle du Bataclan en novembre.

Coté musique, le chanteur Attila Dorn d’origine roumaine possède une voix puissante associée à des thèmes inspirés de la culture liturgique prenant garde -précise t’il-de ne jamais choquer les adeptes de la religion chrétienne. Nous sommes donc loin des groupes outranciers des années 80.
Suivant une tradition allemande bien établie par les frères Schenker (Rudolf et Michael), les guitares flying V des « frères » (*) Greywolf sont prépondérantes dans le gros son du groupe.
Coté tempo, malgré certains rythmes heavy à la double grosse caisse, nous sommes plus proches des mid-tempos du Hard Rock, ces derniers étant associés à une couverture mélodique en grande partie soutenue par les claviers de l’excellent Falk Maria Schlegel.

(*) ils sont seulement potes de longue date.

Powerwolf à Colmar le 05/08/2018
Powerwolf à Colmar le 05/08/2018

Grace notamment à d’exceptionnelles prestations scéniques, le groupe construit son succès pas à pas, gage de pérennité en se créant une solide assise de fans au fil du temps.
La relève du métal arrive enfin, faisant on l’espère mentir Ben Barbaud le patron de notre vénéré Hellfest qui remarquait que le système ne produit plus de méga groupes.

Ceci étant dit, le dernier album de Powerwolf « The Sacrament of Sin » est tout simplement fabuleux, à se procurer d’urgence !

2018 - The Sacrament of Sin
The Sacrament of Sin (2018)

Site web ici.

Ghost

On ne présente plus Ghost, le groupe suédois emmené depuis 2010 par son leader Tobias Forge.
Le groupe connait un succès planétaire sans cesse grandissant et ce dès le second album « Infestissumam » paru en 2013 où ce dernier entra dans le top 28 US. L’excellent dernier album « Prequelle » est quand à lui entré directement #3 au Bilboard, gageons que le prochain sera numéro 1 !

La musique de Ghost est un savant mix de pop et de métal mélodique dont le style est immédiatement reconnaissable à l’écoute, signature des très grands groupes de Rock.

Ghost à Colmar le 05/08/2018
Ghost à Colmar le 05/08/2018

A l’instar de Powerwolf mais dans un style radicalement différent, la scénographie est d’inspiration liturgique. Le chanteur, également leader du groupe, marqué par un concert de Kiss dans sa jeunesse avait alors prévu de longue date d’aller dans cette direction artistique.
Dans les premières années de Ghost, l’identité de ce dernier était tenue secrète derrière le masque d’un certain « Papa Emeritus ».


Papa Emeritus II

Il fallut tout de même sept années pour que cette dernière soit rendue publique, les musiciens sont d’ailleurs toujours cachés derrière des masques de goules, ce qui permet accessoirement de discrets changements de personnels.

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Ghost est là pour très longtemps, alors ne prenez pas de retard et écoutez les dès maintenant, leurs mélodies sur fond de guitares pêchues et de rythmiques vitaminées ne vous lâcheront pas. Le problème est que l’on devient très vite addict à l’écoute de Ghost, mais est ce vraiment un problème ?

 

Ghost - Prequelle
« Prequelle » – 2018

Site web ici.

Dirty Action

Changement de registre avec cette fois un excellent groupe français constitué d’anciens membres du regretté « Attentat Rock« , ayant sévi dans les années 80.

A l’époque, à quelques exceptions près, le principal défaut des groupes nationaux était une certaine faiblesse au niveau du chant. Le problème semble aujourd’hui résolu avec des groupes comme Blackrain, Pleasure Addiction ou Dirty Action dont le jeune chanteur franco-suédois Tommy KARLSON n’est pas sans rappeler un certain Bon Jovi.
Le groupe propose un style Glam Rock parfaitement maitrisé avec les expérimentés Fabrice Fourgeaud, Thierry Gaulme, Pierre Bremond le bassiste au jeu de scène « on ne peut plus Rock N’Roll » !

Le premier album du groupe sorti en 2015 est étonnant.
Étonnant par la qualité des morceaux, au moins la moitié de ces derniers sont des hits potentiels, hélas en France les médias ostracisent complètement le Rock et le public passe ainsi à coté de grands groupes.
On rappellera la citation apocryphe du regretté Yoda évoquée dans le premier numéro de cette rubrique ici.

Pour supporter le rock « Made in France » on peut soit voter Arnaud Montebourg, soit commander l’album de Dirty Action.
L’option 2 est la plus sûre !
Écrire à dirtyactionofficial(AROBASE)gmail(POINT)com

Site web ici.

Gypsy Pistoleros

Je ne pouvais pas décemment lancer cette chronique sans vous parler d’un groupe qui aurait du casser la baraque, et je pèse mes mots.
Il n’est cependant peut être pas encore trop tard.

Il est dit plus haut que les grands groupes sont ceux que l’on reconnait immédiatement au son unique qui leur appartient en propre.
Les Gypsy Pistoleros sont de cette trempe avec un mix parfaitement réussi entre un glam rock invétéré et une sorte de flamenco associé à des paroles en espagnol et en anglais.
Mais leur force se situe d’abord dans les compositions qui sont quasiment systématiquement « tubesques », écoutez des titres tels que Moonshild ou Un Hombre Sin Rostro, vous m’en direz des nouvelles.

Pour l’instant, le groupe est séparé mais le chanteur Lee Mark Jones alias « Gypsy Lee Pistolero » poursuit une carrière au cinéma où il passe son temps à tourner des nanar.
Il a cependant en parallèle remonté un groupe dénommé The Mescalito Wampires qui joue des titres de Gypsy Pistoleros et qui vient même de sortir un maxi (EP).

Écoute Lee, si tu m’entends, laisse tomber le cinéma de seconde zone, ce n’est pas pour toi, consacre toi à la musique.
Compose, pars en tournée, écume les clubs et tu verras que ça finira par payer, tu as le talent pour conquérir le monde…

Pour finir, un conseil aux jeunes générations :
Play It Loud

C’est tout pour aujourd’hui,
amis Rockeurs, amies rockeuses portez vous bien et la suite au prochain numéro !
(*)

(*) Merci à l’excellent Hugo Lisoir à qui j’ai emprunté quelques idées pour le format de cette rubrique.

Liste des posts « Metal » ici.

Article source :
DNDR#2



47 réactions


  • Zolko Zolko 6 octobre 2018 23:11
    La première question qui taraude le lecteur est d’abord de savoir si le groupe [Powerwolf] doit être classé dans la rubrique « Heavy Metal » ou dans celle du « Hard Rock »
     
    Le hard-rock c’est AC-DC. Comme son nom l’indique, c’est du rock mais les grattes sont saturées. Rock veut dire un rythme de rock, c’est à dire, en gros, du 1-2 : on peut danser du rock dessus.

    Le heavy-metal, c’est Iron Maiden (ou Accept ou Manowar). La rythmique est bien plus complexe, et n’a rien de rock’n-roll.

    Et donc Powerwol est clairement du heavy-metal, et même du très bon. Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu un nouveau groupe de vrai heavy-metal à l’ancienne.

    Par ailleurs, Attila Dorn est né en Allemagne et s’appelle Karsten Brill :


    • Qirotatif Qirotatif 7 octobre 2018 07:22

      @Zolko
      Le premier (le deuxième dans une moindre mesure) Maiden sonne plus rock que metal. Il a même des accents punk, ce qui normal pour les débuts des années 80. 

      ACDC sonne effectivement rock et même blues (les chorus en tout cas). Bon, sous l’appellation "hard-rock" on case à peu près tout : du glam au grind en passant par le heavy, le trash, le death, le doom, etc. La question consistant à se demander si tel groupe est plutôt heavy ou hard est un étrange en réalité puisque le premier est compris dans le second. 

      @l’auteur

      Sinon merci pour l’article qui permet aux gens qui n’ont pas fait de update depuis fort longtemps de se mettre un minimum à la page...


    • zevengeur 7 octobre 2018 11:50

      @Qirotatif

      Ces étiquettes sont bien évidemment sujettes à de multiples controverses chez les fans et les experts !
      Du temps où l’on avait une véritable presse Rock (Best et Rock’N’Folk), les discussions à ce sujet faisaient rage.

      Tout cela est bien évidemment à prendre au second degré, car en musique comme dans tout domaine artistique, nous sommes dans le domaine des gouts et des couleurs, donc du subjectif.


    • Zolko Zolko 7 octobre 2018 17:01

      @zevengeur : "Ces étiquettes sont bien évidemment sujettes à de multiples controverses chez les fans et les experts !"

       

      En même temps, si on ne peut plus s’amuser. Dans les temps anciens, du temps des dragons et des elfes, on en avait bien d’autres : Windows -vs- Mac (puis Linux), Emacs -vs- Vim, Hard-Rock -vs- Heavy Metal, RPR -vs- PS, ski -vs- snowboard, Stan Smith -vs- Nastase (ça, c’est pour les vraiment anciens)

      Concernant le Heavy Metal il y a une tendance récente (pour moi) avec des chanteurs qui éructent, tous de la même manière. La musique, parfois serait bien, mais ces vocaux ridicules rendent l’écoute insupportable. Par exemple Six Feet Under.

      Par contre, j’ai découvert récemment Eisregen, c’est très bien, je vous le conseille (et Allemand, aussi).


    • Qirotatif Qirotatif 7 octobre 2018 17:53

      @zevengeur
      "Tout cela est bien évidemment à prendre au second degré, car en musique comme dans tout domaine artistique, nous sommes dans le domaine des gouts et des couleurs, donc du subjectif."

      Ah non, on ne plaisante pas avec le métal. Sur le sujet je suis très premier degré. Me suis suffisamment fait emmerder pour avoir été un dodos pour ne pas en garder une certaine rancœur... smiley


    • zevengeur 7 octobre 2018 17:59

      @Qirotatif

      Un dodos ?


    • Qirotatif Qirotatif 7 octobre 2018 18:08

      @zevengeur
      Punaise nous ne sommes pas du même siècle... smiley

      dodos = hardos, fan de musique qui fait mal aux cervicales en somme.

      Allez un petit Death qui traîne, la voix de Chuck m’a toujours gavé, mais niveau bass/dr et composition c’est juste du génie. 


    • Qirotatif Qirotatif 7 octobre 2018 18:13

    • zevengeur 7 octobre 2018 20:14

      @Qirotatif

      Bin si, je connais of course le terme Hardos que j’utilisais en permanence dans les années 80 et 90, mais pas son diminutif !


    • Joe Chip Joe Chip 8 octobre 2018 13:08

      @Zolko

      Il me semble qu’Angus Young refuse l’étiquette "hard rock" et ne prétend pas jouer autre chose que du rock’n’roll très fort. Beaucoup de morceaux sont techniquement de style heavy blues avec un petit côté garage rock.  

      Pour simplifier les choses on peut dire que le hard-rock conserve encore au premier plan des éléments bluesy (surtout au début des années 70) et que le heavy metal est plutôt un portemanteau sous lequel on peut rapprocher des styles divers de hard-rock qui ont pour point commun d’avoir rompu avec le blues ; ce n’est pas tout à fait un hasard si ce genre est pratiqué presque exclusivement par des musiciens blancs alors que le rock’n’roll était joué à la fois par des noirs et des blancs.


  • Belenos Belenos 7 octobre 2018 07:44

    Le son et les images composent un univers très "adolescent" : mal-être, confusion d’identité, provocation et confrontation aux peurs fondamentales.  


    • zevengeur 7 octobre 2018 11:53

      @Belenos

      Personnellement, je ne m’intéresse pas vraiment aux paroles (souvent basiques), le Rock a eu dès l’origine cette innovation de mettre les instruments au même plan que le chant considéré comme tel.


    • Qirotatif Qirotatif 7 octobre 2018 17:46

      @zevengeur
      Je m’y suis toujours intéressé au contraire. Le rock a surtout été le véhicule de messages, une forme de prise de conscience que les mots pouvaient avoir un impact. Ce n’est pas spécifique au rock d’ailleurs, on retrouve cela dans l’afro-beat, le reggae et d’autres styles mais dans le rock c’est très présent. Certains groupes dénonçaient des trucs totalement inconnus de la majorité du public des années avant que pullulent des vidéos sur ces mêmes sujets sur YT. Par exemple cette chanson (l’album est une merveille... rien que la pochette). Les paroles révélaient une culture que la majorité des non-anglophones ignoraient très largement. Ou encore... et je prends des trucs "récents". Dans la prog des années 70 ou même dans le jazz-fusion il y a des thèmes qui en surprendraient plus d’un en 2018.


    • zevengeur 7 octobre 2018 17:57

      @Qirotatif

      Des groupes à textes ?

      Oui le débat est intéressant, cependant y a t’il eu des groupes ayant vraiment eu un impact sociologique, une condition nécessaire est que ces derniers fussent "mainstream" afin qu’ils aient une audience importante.

      Je pense que Lennon en était avec des paroles pacifistes si je ne m’abuse, ce qui ne plaisait pas du tout à certains gouvernements, pourquoi a t’il été assassiné ?

      Plus récemment, on peut citer Roger Waters qui dénonça à juste titre les casques blancs comme une organisation islamiste en cheville avec les services secrets britanniques.

      On voit d’ailleurs le lien avec nous blogueurs qui passons du temps à décoder la propagande médiatique, quel est notre véritable impact ?


    • Belenos Belenos 7 octobre 2018 18:19

      @zevengeur
      Je ne parlais pas spécialement des paroles mais de l’univers qui se dégage des vidéos. 


    • Qirotatif Qirotatif 7 octobre 2018 18:48

      @zevengeur
      Lennon, VVaters... on sort du hard-rock même si ces artistes sont géniaux. Lemmy et d’autres ont incarné tout autre chose. Pas certain de bien comprendre de quoi il retourne...

      "On voit d’ailleurs le lien avec nous blogueurs qui passons du temps à décoder la propagande médiatique, quel est notre véritable impact ?"

      Ce que je sais c’est que ne pas le faire revient à valider ce même discours, que toute initiative un minimum fondée sur un rappel des réalités et leurs aberrations est positive. Parfois l’impact nous paraît dérisoire mais nous devons être relativistes sur la question : entre ne rien dire et toucher seulement quelques personnes, il y a une différence.Ce que je dis c’est que les groupes que je cite ont cartonné à une certaine époque et que cela a influencé un minimum la société, notamment américaine, très souvent méprisée d’ailleurs par les thésards .fr et très souvent par ignorance, pour des raisons aussi prosaïques que la barrière de la langue. 


    • Zolko Zolko 7 octobre 2018 19:06

      @zevengeur : "y a t’il eu des groupes ayant vraiment eu un impact sociologique"

       

      Trust ? Toute une génération d’ados a chanté "Antisocial" ... mais c’était la même génération qui suivait aussi Renaud. Les "X" quoi. La question est donc celle de la poule et de l’oeuf : est-ce que ces groupes ont influencé la société ou la société a sélectionné ces groupes ? Ces groupes ont-ils créé un mouvement ou ont-ils été les porte-paroles de mouvements pré-existants ?

      En regardant plus loin, Prince ou The Wall ou Midnight Oil ont été des porte-paroles de leurs générations. L’univers métal est très héroïque et rebelle.


    • zevengeur 7 octobre 2018 20:15

      @Belenos

      Après les clips sont ce qu’ils sont, peut être pas toujours contrôlés par les groupes, la réalité ce sont bien les concerts !


    • zevengeur 7 octobre 2018 20:21

      @Qirotatif

      Je suis d"accord avec vous, je crois moi aussi à l’effet colibri (*) !
      Peut être qu’un de nos lecteurs va se découvrir à travers nos écrits (je ne parle pas de posts sur le Rock) et que ce dernier deviendra un opposant puissant au système de propagande généralisée.

      (*) Onfray parle de l’effet Gulliver, qui est une notion très connexe.


    • zevengeur 7 octobre 2018 20:25

      @Zolko

      Quand on voit Édouard Philippe récupérer le terme "Antisocial", on voit que c’est à double tranchant.

      Et puis Bernie est un bon parolier, mais un piètre analyste politique qui ne dépasse pas le niveau comptoir de bistrot !


    • Belenos Belenos 7 octobre 2018 20:30

      @zevengeur
      Non, cette impression ne vient pas seulement des clips. En concert, c’est pareil. Je pense que c’est un genre musical qui a un lien avec la jeune puberté. On dirait qu’il vient occuper un espace laissé vacant dans les sociétés qui ont abandonné les rites de passage de l’état d’enfance au statut de l’adulte. On y retrouve les mêmes thèmes. 


    • Belenos Belenos 7 octobre 2018 20:31

      @zevengeur
      "Et puis Bernie est un bon parolier, mais un piètre analyste politique qui ne dépasse pas le niveau comptoir de bistrot !"

      Ou le niveau d’un ado de 14 ans qui découvre la politique. 


    • Belenos Belenos 7 octobre 2018 20:32

      @Zolko
      "L’univers métal est très héroïque et rebelle."

      La puberté donc. 


    • Qirotatif Qirotatif 7 octobre 2018 20:38

      @Belenos
      Concernant la sélection ici c’est assez vrai, concernant le style originel et ses précurseurs ce serait faire démonstration d’une profonde inculture que d’affirmer une telle sottise.


    • Belenos Belenos 7 octobre 2018 20:39

      Dans ce clip assez célèbre d’AC/DC, plutôt bien fait, le côté gamin qui pique sa crise de nerf est assez clairement assumé par Angus Young.  smiley

      https://www.youtube.com/watch?v=v2AC41dglnM


    • Zolko Zolko 7 octobre 2018 20:39

      @Belenos : oui. Nous sommes restés jeunes.


    • Belenos Belenos 7 octobre 2018 20:44

      @Qirotatif
      "concernant le style originel"

      Tout dépend jusqu’où vous faites remonter le style originel. De quoi parle-t-on exactement ? En tout cas ce que je décris correspond à des centaines de titres et des dizaines de groupes. 


    • zevengeur 7 octobre 2018 20:46

      @Belenos

      "dans les sociétés qui ont abandonné les rites de passage de l’état d’enfance au statut de l’adulte"
      N’auriez vous pas par hasard lu l’ouvrage de Jean-Paul Brighelli :
      "La fabrique du crétin ?


    • zevengeur 7 octobre 2018 21:09

      @Belenos

      En effet, je vous recommande ce livre qui analyse les causes de la gabegie qu’est devenue l’école dans notre pays.
      Le thème des rites d’initiations à l’age adulte y est abordé, je n’ai pas vérifié si l’auteur puise sa source chez Mircea Eliade .


    • zevengeur 7 octobre 2018 21:12

      @Belenos

      En effet, le complot satanique lié au Rock est une vieille lune des cathos attardés !

      Je n’ai pas lu l’article en lien, mais il a l’air bien construit, est ce du 1er degré, du second degré ou une analyse sociologique du phénomène "cathos, attardés" ?


    • Belenos Belenos 7 octobre 2018 22:04

      @zevengeur
      L’article est au premier degré donc c’est bien la fameuse vieille lune des cathos (ou protestants d’ailleurs) qui voient le diable partout. Pour autant, certains des faits énoncés sont justes en ce qui concerne les symboles occultes dont le rock s’est délibérément entouré par provocation et pour faire rupture par rapport aux conventions sociales de l’époque. Cette vieille lune contient donc quelque chose d’intéressant tout de même, et ceci nous renvoie à ce que je dis plus haut à propos de la dimension adolescente au sens initiatique (ou éventuellement contre-initiatique) du rock en général et plus spécialement du rock ténébreux.


    • Belenos Belenos 7 octobre 2018 22:07

      "faire rupture par rapport", bof, j’aurais pu trouver plus élégant.  smiley


    • Belenos Belenos 7 octobre 2018 22:14

      @zevengeur
      "En effet, je vous recommande ce livre qui analyse les causes de la gabegie qu’est devenue l’école dans notre pays." 

      Ah oui, je me souviens avoir déjà entendu l’auteur à plusieurs reprises. Et ceci me confirme la bonne impression qu’il m’avait donnée sur le moment : "Philippe Meirieu considère Jean-Paul Brighelli comme « un rétro-penseur » aux « lubies réactionnaires » et l’accuse de « généraliser des exemples pour étayer un livre, [La fabrique du Crétin], dont le titre est insultant pour les enseignants ». (Wiki) Quelqu’un qu’on accuse d’être réactionnaire à notre époque est forcément intéressant.

       smiley

    • Qirotatif Qirotatif 8 octobre 2018 06:35

      @Belenos
      "Tout dépend jusqu’où vous faites remonter le style originel. De quoi parle-t-on exactement ? En tout cas ce que je décris correspond à des centaines de titres et des dizaines de groupes."

      Ici on parle de hard-rock et du sous-genre heavy et tout le monde s’accorde sur ses débuts à peu de choses près : Black Sabbath. ACDC n’est clairement pas un groupe de heavy par exemple, même si ce que tu dis sur la rébellion ado est juster : Angus Young a, toute sa carrière était habillé en écolier. 

      Ce que tu décris correspond à un spectacle : c’est une sorte délire "freaks" très populaire, aux E-U surtout mais aussi en Angleterre : les pochettes d’albums, les décors sur scène (ceux d’Iron Maiden sont caractéristiques) les fringues.... Oui, il s’agissait de choquer, de se faire peur aussi. En regardant ces groupes récents (je n’en connaissais aucun), j’ai eu la sensation d’avoir affaire à un style un peu "ridicule", enfantin même parce qu’en décalage complet avec l’époque. En gros ces groupes des années 2010 ont des codes des années 80. 

      Après oui, cela dépend de quoi on entend par hard-rock. Bcp de gens mettraient le hard-core dedans et ce côté "puberté" n’existe absolument pas dans ce style qui ai contraire évacue complètement cette esthétique (à la fois celle des hardos, celle des goths, des punks ou encore des skins, mods etc) pour en adopter une brut. Les textes sont courts, les riffs basiques, le chant ultra-épuré sur le plan de la mélodie, il n’y a pas de solos, les morceaux sont courts et parlent de réalité. Terminé le monde fantaisy, les monstres, le maquillage... Bon je m’égare...


    • zevengeur 8 octobre 2018 10:37

      @Belenos

      Quant on regarde le profil de Philippe Meirieu, on comprend tout de suite à qui on a à faire :
      "le pédagogue le plus écouté de nos gouvernants" (dixit Wiki)

      Quand on voit le résultat des réformes depuis une trentaine d’années, on en déduit que le bouquin de Brighelli s’adresse à la clique des Meirieu et à ses copains du P"S" (guillemets ajoutés par Jacques Sapir).
      La réaction de ce dernier s’explique donc aisément, le titre du bouquin s’adresse aux réformateurs !


    • zevengeur 8 octobre 2018 10:48

      @Qirotatif

      Je crois qu’en 2018, il faut prendre les groupes dans une logique de pur spectacle, ce qui était déjà le cas avant d’ailleurs, on parlait du "RockN’Roll circus".

      Certains de leurs prédécesseurs avaient inventé le coté théâtral (Alice Cooper, Kiss), d’autres avaient le look "pur Rock N’Roll" (Aerosmith, Hanoi Rocks), et enfin certains n’avaient pas de look particulier (AC/DC sauf Angus, Metallica).

      Pour les récents, citons le leader de Ghost qui avait flashé sur un concert de Kiss, il a donc fait le choix d’aller dans cette direction visuelle.


    • Zolko Zolko 8 octobre 2018 13:17

      @zevengeur : "Pour les récents..."

       

      Ah non, tout-ça sans citer Lordi et son "Hard-Rock Halleluia", c’est peu sérieux. Leur clip [https://www.youtube.com/watch?v=-6Xl9tBWt54] et le spectacle lors des Eurovisons 2009 [https://www.dailymotion.com/video/x2r1x96] Titre, d’ailleurs, qui n’est pas du hard-rock mais bien du heavy metal. (plus-ou-moins bon, mais on s’en fout, ils ont gagné). Et question visuel, c’est du lourd.

      Eux, pour le coup, ont changé le monde puisque depuis leur victoire le mode de vote à l’Eurovision a été changé, et ce ne sont plus les spectateurs avec leurs appels téléphonique qui votent (mal) mais des professionnels de la télé qui choisissent (bien).


    • zevengeur 8 octobre 2018 13:56

      @Zolko

      Hé je ne prétendais pas être exhaustif avec les groupes cités, bien entendu Lordi est un groupe récent (Début dans les années 90) très important dans la mesure où son succès en a influencé plus d’un : 
      . Battle Beast (Finlande)
      . Beast In Black (Finlande)
      . Crystal Ball (excellent groupe suisse)
       . et...Powerwolf 

      (Liste non limitative)


    • Belenos Belenos 8 octobre 2018 20:28

      @Qirotatif

      "Ici on parle de hard-rock et du sous-genre heavy"

      Ok, dans ce cas la dimension ado-initiatique de ce genre est évidente à tous les points de vue, et elle saute aux yeux. https://www.metalorgie.com/tags/Heavy-Metal

      Heavy metal is a violent, head-bashing music complete, in its live performances, with its own arena of rage and celebration, the mosh pit. It is a music in the red corner of society, loud, angry, and, to a well-tuned ear, practically intolerable. And yet, the art form radiates a message about American adolescents well worth examining and comprehending : Its devotees, primarily adolescent boys, are alienated from their world and angry about its future. Heavy metal speaks throbbingly the message of rage, loneliness, and cynicism.In this sensitive book, Jeffrey Jensen Arnett synthesizes the stories and experiences of seventy male and thirty-eight female “metalheads” in a successful attempt to understand the often crippling results of a society and an image of the nuclear family steeped in conformity, self-denial, and obedience. The vacuum such an atmosphere creates in the individual can be temporarily obliterated by a heavy metal concert, which Arnett sees as a substitute manhood ritual. https://www.amazon.com/Metalheads-Heavy-Metal-Adolescent-Alienation/dp/0813328136

      Mais heureusement... http://www.slate.fr/story/102569/jeunes-fans-heavy-metal


    • Belenos Belenos 8 octobre 2018 21:04

      @Qirotatif
      "et tout le monde s’accorde sur ses débuts à peu de choses près : Black Sabbath. ACDC n’est clairement pas un groupe de heavy par exemple, même si ce que tu dis sur la rébellion ado est juste : Angus Young a, toute sa carrière était habillé en écolier."

      Et Ozzy de Black Sabbath, il fait pas un peu ado attardé, là ? Non, vraiment pas ? https://www.youtube.com/watch?v=9ssDXiMLX9o


    • Belenos Belenos 8 octobre 2018 21:29

      Par exemple à 4 minutes 30 secondes  smiley


    • Zolko Zolko 9 octobre 2018 09:14

      @Belenos : "Non seulement les cinquantenaires amateurs de metal avaient dans l’ensemble fait des études et n’étaient pas au chômage, ils avaient aussi de très bons souvenirs de leur adolescence dans les années 1980"

       

      CQFD (Ce Qu’il Fallait Démontrer, comme disait mon prof de math dans les années 80 justement).


    • zevengeur 9 octobre 2018 10:43

      @Zolko

      Il y a même eu une étude sociologique sur le profil des festivaliers du Hellfest, le résultat est que l’on y trouve principalement des représentants des classes moyennes à supérieures.
      Peu ou prou de chômeurs, ce qui semble logique au vu du tarif du billet.

      Le métal (au sens large) est aussi une musique qui gomme les différences de classes et qui par dessus tout relève d’une authenticité intrinsèque, denrée de plus en plus rare dans notre société occidentale de la communication/propagande et de la manipulation des masses par une oligarchie.

      L’élection de Macron est un bel exemple de manipulation médiatique.


    • Belenos Belenos 9 octobre 2018 11:02

      @zevengeur 

      "Le métal (au sens large) est aussi une musique qui gomme les différences de classes et qui par dessus tout relève d’une authenticité intrinsèque"  smiley

      https://www.youtube.com/watch?v=WmyrKFr7r14&index=18&list=RDPsgxTiif0w8


    • zevengeur 9 octobre 2018 12:02

      @Belenos

      Argh !


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