mardi 11 février 2020 - par yoananda2

Le Coran décréé / Le Coran des historiens

C'est historique ! Avec la publication fin 2019 de la somme "Le Coran des historiens", les universitaires mettent le pavé de la science dans la mare de l'islam.

La clique des islamologues français dont Guillaume Dye, François Déroche (ainsi que Jacqueline Chabbi, Marie-Thérèse Urvoy qui ne sont pas co-autrice mais qui font partie des plus connus et qu'on retrouve dans les mêmes colloques), nous gratifient d'un livre de 4000 pages qui compile les recherches les plus récentes en la matière et qui fait déjà référence. Ces 30/40 dernières années, notamment grâce aux outils informatiques, d'énormes progrès ont été faits en islamologie, mais chacun travaillant souvent dans son domaine d'expertise très pointu sans forcément connaître les travaux des autres.

Pour l'instant, en dehors du travail de Odon Lafontaine, qui n'est pas un universitaire, (voir son site "le grand secret de l'islam") et de Florence Mraizika (qui écrit sa thèse sous la direction de Déroche), il n'y a pas eu de travail de synthèse à proprement parler qui ait été publié. De plus, les islamologues s'expriment souvent dans un jargon asbcons pour le commun des mortels.

Si je vous dis que le rasm a été écrit sans signe diacritique dans une langue polysémique, disglosique et qu'il contient des emprunts aux apocalypses syriaques ... je ne suis pas sûr que le péquin moyen comprennent ce que ça signifie, encore moins ce que ça implique.

Mais les choses bougent. Dans cette conférence, Mohammad Ali Amir Moezzi, directeur de rédaction de l'ouvrage fait une synthèse des connaissances universitaires actuelles sur le sujet. Tous les éléments qu'il explique sont consternant (si on comprend ce qu'ils signifient par rapport aux bobards des musulmans sur le Coran). D'ailleurs à la fin de la conférence, un intervenant ne s'y trompe pas et demande "mais alors comment concilier la foi et ces découvertes ?". lol

Mohammad Ali AMIR MOEZZI : Le Coran entre apocalypse et empire : nouvelles réflexions sur la genèse d'un corpus coranique

Après un rapide historique de l'islamologie, Amir Moezzi fait un court résumé de tout ce qui cloche dans l'exégèse musulmane et explique pourquoi on ne peut pas la considérer comme une source historique fiable. Leurs mensonges enchaînés en revanche nous en apprennent beaucoup sur l'époque de la "révélation" et sur la nature du Coran, qui l'a rédigé, comment et pourquoi.

 

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Maintenant, si on parle en langue prosaïque, qu'est-ce qu'ils disent ces islamologues ?

Sans l'ombre d'un doute, le Coran est une oeuvre humaine, très, très, très imparfaite.

 

Ici je vais donner quelques exemples qui ne sont pas dans cette vidéo car je les trouve plus parlant. C'est moi qui parle. Ce n'est pas un résumé de la conférence, mais c'est basée sur des heures de visionage de conférences de ces même islamologues. Je ne pense pas déformer ce qu'ils disent outre mesure.

Sagissant du Coran les musulmans eux même s'y sont cassés les dents dessus. Le dogme de l'incréation (comme quoi le Coran aurait été dicté par Dieu et ne serait donc pas oeuvre humaine) n'est apparu que sous le califat d'Harun al-Rashid (765-809), soit 1 siècle environ après l'époque de la "révélation" et il a été aprement discuté avant de s'imposer (et servi de nos jours par les musulans comme si c'était une vérité historique indicutable).

Le Coran originel, le rasm, écrit sans signe diacritique (c'est à dire composé uniquement de consonnes) n'est pas compréhensible sans tradition orale vivace pour pouvoir remettre les voyelles du texte. Tout indique que cette tradition orale n'a pas existé (sinon on en aurait eu des traces). Qu'on ne s'y trompe pas, la "voyellisation" qui a lieu 1 siècle plus tard (selon les islamologues) a été très difficile, on a des traces des "savants" de l'islam qui expliquent leurs hésitations, leur gêne. Il y avait 6 versions différentes du Coran avant qu'elles soient "effacées".

Idem pour le dogme tardif de l'inimitabilité du Coran. Idem pour l'unicité du Coran. Idem pour le soi-disant auteur unique. La vie du prophète, la Sira, est une commande tardive d'un Calife, idem pour les paroles du prophète, les Haddiths, sans lesqules des pans entier du Coran sont incomprehensibles, tout ça sont des forgeries tardives et n'ont quasiement aucune valeur historique. Ce que ça signifie c'est qu'il n'y a pas eu de prophète Mohamed, tout bêtement, c'était un titre honorifique. En tout cas pas celui que les musulmans nous présentent. Les islamologues pensent que c'est un collectif qui a écrit le Coran, il y a de nombreux indices à l'appui. Qu'il y ait eu un chef de tribu dont soit inspiré la figure mahométane, oui, probablement, un ou plusieurs chefs d'ailleurs.

Eh oui, car dans le Coran tout est dans le désordre, ce n'est pas un récit chronologique, les textes se rapportant à la génèse sont disséminés un peu partout par exemple. En comparant avec les originaux (en syriaque notamment) d'ou certaines sourates ont été plagiées, on retrouve des erreurs de traduction. Il contient de nombreuses contradictions aussi. Les musulmans pour expliquer ça ont développé une "science" (lol) de l'abrogation, sauf qu'aucun ne sont tombé d'accord : certains abrogent 3 versets, d'autres 400 ans. En gros, ils n'en savent rien, ils bricolent.

C'est un bordel sans nom. Il y a eu un gros boulot des califes pour effacer les traces de leur forfait, mais bien sûr, avec les outils actuels, on retrouve des tonnes d'incohérences (comme par exemple les premières Qibla, directions des mosquées, qui ne collent pas du tout avec le récit traditionnel faisant de la Mecque le premier lieu saint ! entre autres choses)

A ce stade, peut-être que vous vous demandez, mais alors d'où vient le Coran ? La premlière couche, ce sont les nazaréens (des juifs qui croient en Jésus mais qui veulent garder la loi de Moïse), qui auraient traduit leurs propres textes apocryphes en arabe pour des raisons eschatologiques (afin de convaincre les arabes de prendre Jérusalem pour y reconstruire le temple de Salomon pour réaliser leur croyance messianique, qu'on retrouve dans l'islam sous une autre forme). Ensuite les califes auraient rajouté des couches et effacé les origines nazaréennes pour asseoir leur pouvoir.

Donc en gros le Coran ce sont des textes nazaréens syriaques mal traduits, sans voyelles, dans le désordre, plein de contradictions, mélangés, avec d'autres récupérations, et des suppressions. C'est précisément pour ça qu'il y a eu un "âge d'or" de l'islam : il a fallu aux "savants" musulmans aller chercher dans la littérature étrangère de quoi donner un peu de sens à ce fatras qu'ils avaient entre les mains. Il n'y a jamais eu d'âge d'or "scientifique" au sens où nous l'entendons, mais simplement, depuis toujours, une nécessité d'habiller le corpus coranique, de lui donner un peu de sens face aux nombreuses critiques des autres religions.

L'islamologie est donc arrivée à une étape importante, symboliquement avec la parution de ce livre. C'est l'équivalent de ce qui fût fait pour les religions juives et chrétiennes : vos mythes ? à la poubelle. Il reste le texte coranique "brut", sans les légendes musulmanes qui lui donnent de la valeur, donc un texte humain, imparfait, qui ne vaut pas tripette en terme de sagesse et de spiritualité.

Il est temps d'arrêter toutes ces coraneries. Le processus de sécularisation va pouvoir véritablement commencer.




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