Être athée dans un pays musulman
Vidéo de Waleed Al-Husseini en préambule à notre conférence du 5 octobre au Varia "L"athéisme dans les pays majoritairement musulmans". Un grand merci à lui, ainsi qu'à Ghanem le prince pour la traduction !
https://www.youtube.com/watch?v=NWpM-y0Jxig&list=PLO4wCSVIZ3yHhsYXv0QQhVHGKIl6rrhim&index=9
N'hésitez pas à vous procurer "Blasphémateur", le livre de Waleed :
http://www.grasset.fr/blasphemateur-9782246854616
JF Jacobs
Conférence le 5 octobre au théâtre Varia, Bruxelles
L’athéisme dans les pays majoritairement musulmans
Y-a-t-il beaucoup d’athées dans les pays musulmans ? Depuis quand ? De plus en plus ? Peuvent-ils prendre la parole ?
La soirée se déclinera en deux temps.
Une analyse basée sur une étude des données scientifiques et des recherches actuelles sur ces questions, par le Professeur Dominique Avon.
Un point de vue sur les reflets culturels, idéologiques, politiques des régimes musulmans, par l’écrivain algérien Slimane Benaïssa.
Une initiative de l’Association Belge des Athées ( http://www.athee.info/ ).
Mise en place de la soirée : Jean-François Jacobs.
En collaboration avec le Théâtre Varia.
" L’essayiste bangladaise Taslima Nasreeen, le pianiste turc Fazil Say, le romancier algérien Rachid Boudjedra sont trois exemples, parmi d’autres, d’athées militants issus de pays majoritairement musulmans. Cette manière d’être et de penser est condamnée par le droit, à travers les catégories du « blasphème », de l’ « atteinte à la morale » ou du « trouble à l’ordre public ». La peine encourue est, en général, la prison ou la mort. La punition ne relève pas seulement de l’ordre juridique, elle s’inscrit dans une conception holiste de la société et « intégrale » de la religion, opposée à une conception « libérale » (susceptible de s’articuler sur un référent socialiste et même marxiste dans le champ politique). La première tendance a gagné du terrain, d’abord parmi les élites, à partir de la fin des années 1950. Appuyée sur le référent de la « Tradition », elle a été encouragée financièrement par les pétrodollars et culturellement par la remise en question de valeurs ou conceptions du monde qualifiées d’ « occidentales ». La seconde a été affaiblie par l’effondrement du bloc communiste et elle n’a cessé de pâtir du soupçon de compromission avec des acteurs sur lesquels pèse l’accusation de domination coloniale ou néocoloniale ; elle n’a cependant pas disparu, du fait de la force diffuse du principe de « liberté » qui s’exprime, par exemple, à travers les réseaux sociaux. "
Dominique Avon
" Les athées dans les pays majoritairement musulmans se confrontent à des problèmes d’ordre culturel et politique et se trouvent piégés par un système juridique, qui tout en voulant donner l’image qu’il respecte les conventions universelles des droits de l’homme, encadre ces lois par des ordonnances et des décrets qui remettent en cause les libertés religieuses et les libertés de manifester ses convictions et ses pensées.
Si la démocratie a pour objectif de créer le lien entre les différences et de construire dans la paix une société nourrie par l’esprit d’ouverture à l’autre, l’islamisme, a quant à lui pour objectif de couper tous les liens à l’autre pour n’exister que par lui-même et contraindre tous les autres à être à son image. "
Slimane Benaïssa
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