samedi 15 octobre 2011 - par iakin

Une histoire de la contre-révolution néolibérale

 

 

Au cours des années 80 commençait à se dessiner peu à peu un monde nouveau, traçant un horizon vers une société à venir, dont les enjeux principaux devenaient la responsabilité individuelle, l’entrepreneuriat, la mondialisation, la concurrence.

Cette transformation économique et sociale s’est tout d’abord présentée à nous comme une réalisation miraculeuse de nos aspirations personnelles, avant de devenir la contrainte indépassable que nous connaissons aujourd’hui. Et lorsqu’elle a du alors se légitimer, elle chercha à se justifier comme étant un concours complexe de circonstances, comme étant le dur retour à la réalité après la sortie des idéologies, l’entrée dans la modernité, un progrès dont nous ne serions plus capable de nous passer, ou encore comme la nécessité de s’adapter à un monde qui a tourné à la catastrophe chaque fois que nous avons tenté de le changer.

Dans un cas comme dans l’autre, nous étions faits. C’était des événements qui nous dépassent, nous englobent, nous emportent. Et si vraiment l’être humain devait avoir quelque chose à voir avec cela, ce n’était pas parce que quelques uns ont voulu ces changement et ont réussi à les produire, mais parce que c’était finalement l’aboutissement naturel de la société humaine, et sans doute le moins pire. Nous étions donc tous pris à parti, tous acteurs, et tous responsables.

Serge Halimi, directeur du Monde Diplomatique, et François Denord, sociologue et chercheur au CNRS, font l’analyse de cette période réactionnaire qui dure encore jusqu’à aujourd’hui. Ils ont travaillé à décrire le néolibéralisme et à l’inscrire dans l’histoire humaine, qu’il a pourtant prétendu transcender.
Grâce à leurs recherches on constate alors que, comme tout mouvement de pensée et d’action, le néolibéralisme a eu ses crises, ses théoriciens, ses agents, ses dates, ses luttes, ses défaites, ses victoires.
Et qu’il a marqué une rupture décisive avec le libéralisme en reconsidérant complètement le rôle de l’Etat. En le plaçant au centre de la conquête de la liberté économique capitaliste c’était faire d’une pierre deux coups, car les catastrophes à venir allaient renouveler les prétextes à poursuivre la même politique.

 



1 réactions


  • requete Requete 5 mars 2012 19:11

    Aucun commentaire là dessus depuis 5 mois ?!?

    -> Encore une preuve que la réelle motivation des usagers d’AGTV n’est pas l’économie.
    Le nationalisme est motivé par bien autre chose que la souveraineté économique !


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