mercredi 19 février 2014 - par Éric Guéguen

Journalisme, démocratie et liberté d’expression

Les nouveaux chemins de la connaissance recevaient ce mercredi Pascal Mbongo, professeur de droit, pour parler du métier de journaliste en France et aux États-Unis, de la différence des statuts dans ces deux pays et de ce que cela induit.

 

 

Je dévoile tout de suite, pour les plus impatients, la présence du fruit défendu dans cette émission, puisqu’il y est question de Dieudonné à partir de la 36e minute environ. C’est dit. Bonne écoute.

 

 

Lien vers l’émission :

http://www.franceculture.fr/emissio...

 

Libertés contre égalité



118 réactions


    • ffi 20 février 2014 18:06

      Assez d’accord avec Éric.
      Latigeur :
      "dans un domaine que je connais bien, j’ai vu à plusieurs reprises des directeur, se faire radier à la suite de décision ayant entraîné un "mécompte" pour l’établissement public qu’ils dirigeaient".
       
      Le problème, c’est qu’il faut distinguer entre l’autorité qui décide, et le conseil qui conseille. Si le conseil conseille mal, changer le directeur et le remplacer par un autre ne résoudra rien : le conseil continuera de mal conseiller le nouveau directeur.
       
      L’essentiel des décisions aujourd’hui sont suggérées. L’autorité qui les mets en place suite à conseil sert de fusible en cas de problème.
      L’Autorité passe, mais les conseillers restent.
       
      L’Autorité, dans l’idéal non partisane, admet ne pas savoir et prend conseil.
      Elle prend conseil auprès de gens qui savent.
       
      Si quelque autorité se trouve trompée par un mauvais conseiller, alors cette autorité constate que ce conseiller qu’elle a pris pour un savant n’en était pas un, et elle doit donc l’exclure de son conseil, afin qu’il porte la responsabilité de son mauvais conseil.
       
      Mais comme cela se passe à l’inverse, que l’Autorité saute, tandis que le mauvais conseiller reste en place, c’est juste n’importe quoi.
       
      L’Autorité doit être conçue comme simple volonté.
      À priori, elle ne sait pas.
      C’est la raison pour laquelle elle prend conseil auprès de ceux qui savent.
      L’Autorité les écoute, puis décide.
      L’Autorité ne devrait jamais être partisane.


    • Latigeur Latigeur 20 février 2014 22:21

      E Gueguen , 

      "C’est amusant que vous voyiez en moi un "populiste""
      là encore vous exagérez j’ai simplement dit que votre définition du technocrate fleurait bon le populisme.
      Ces technocrates irresponsables qui vivent confortablement de leur traitement sans se soucier des conséquences de leurs actions sur le pauvre peuple, en gros "Bruxelles" dans la bouche de M Le Pen ou JL Mélenchon et de quelques autres...

      C’est oublier que ces technocrates ne sont pas les décisionnaires et qu’ils restent soumis à la volonté des politiques, ils ont de l’influence, c’est vrai, puisqu’ils préparent les mesures, rédigent des notes de synthèse, élaborent des hypothèses, organisent les discussions mais pas plus que tel ou tel groupe de pression, syndicat ou associations diverses. Au final ce sont soit les députés européens qui votent, soit les représentants des gouvernements nationaux réunis en conseil qui décident.

      Nous ne seront pas d’accord sur la nature de la crise actuelle mais une chose m’intrigue, pourquoi faites-vous remonter la profonde crise politique dont vous parlez à 200 ans ?

      FFI,
      Dans le statut de la fonction publique, il existe un article qui dit en gros que : nul fonctionnaire prenant une décision relevant de sa compétence ne peut se décharger de sa responsablité en prétextant la faute d’un de ses subordonnés.
      Et dans les cas que j’ai évoqués les directeurs en questions étaient parfaitement conscient de ce qu’ils faisaient.
      Pour ce qui concerne le pouvoir politique proprement dit, il est inexact de dire que les conseillers restent, le président nouvellement élu choisi ses conseillers comme les ministres, les anciens sont le plus souvent recasés soit dans leur administration d’origine soit dans le privé.



    • ffi 20 février 2014 23:59

      Certainement, je vous crois pour les fonctionnaires.
      Mais un fonctionnaire, pour moi, c’est un technocrate en puissance, disons un bureaucrate.
       
      En effet, le fonctionnaire a une fonction qui implique une compétence.
      Donc s’il montre de l’incompétence, il ne peut exercer sa fonction.
      (En pratique, cependant, l’erreur est humaine, c’est plutôt la persévérance dans l’erreur qui sera condamnable).
       
      Mais l’Autorité dont je parlais est dénuée de compétence, elle est ignorante, et, en cela, elle dépend entièrement des compétences des autres qui forment son conseil.
      Elle est pure volonté.
       
      Par analogie, je pourrais dire que :
      L’Intelligence est au Conseil ce que la Volonté est à l’Autorité.
       
      Si l’Intelligence contient des erreurs, il faut la corriger.
      Par l’analogie, cela indique comment réformer du Conseil.
      (Trouver la source de l’erreur dans l’intelligence)
      Pour la Volonté, c’est quand elle est mauvaise, ou quand elle faiblit, qu’il faut la réformer.
      Par l’analogie, cela indique quand changer l’Autorité.
      (Trouver la source de la faiblesse de la volonté)
       
      Je ne dis pas qu’il faut que l’Autorité ne soit jamais responsable, je dis qu’il serait injuste de lui faire payer la responsabilité d’un mauvais Conseil.
       
      À l’Autorité de faire en sorte que son conseil soit bon, et si jamais celle-ci persévère dans l’erreur, alors il est juste de la changer.
       
      Maintenant réfléchit donc à tous ces gens qui font des rapports au premier ministre et aux ministres, à toutes ces commissions de réfléchissants. Elles sont chargées de faire des études qui informe sur la réalité, ils sont censés détenir une science que l’Autorité n’a pas.

      Mais si des commissionnaires mentent dans une étude, s’ils touchent des pots-de-vins, s’ils ont une compréhension complètement erronée de la réalité, alors il serait juste qu’ils soient éjectés en tant que mauvais Conseils, mais il serait injuste que ce soit l’Autorité elle-même qui soit évincée, car elle aura peut-être cru ces mensonges de bonne foi.
       
      Si à la tête de l’État, il y avait pléthore de mauvais Conseils et si chaque élection changeait l’Autorité, mais sans jamais changer ces mauvais Conseils, l’Autorité retomberait toujours dans les mêmes erreurs.
       
      Or, quand, par exemple, on a une commission Européenne, avec à sa tête depuis 2004 un homme comme Barroso, il faut bien comprendre que ce commissaire a déjà connu 3 présidents français (Chirac, Sarkozy, Hollande) et 4 premiers Ministres (Raffarin, Villepin, Fillion et Ayrault). Alors, les mauvais conseils passent et repassent pendant que les Autorités trépassent : La réelle Autorité, occulte, est portée par des conseillers irresponsables et protégés.


    • ffi 21 février 2014 00:10

      Autre exemple : regarde Hollande et sa lutte contre le chômage.
       
      Je veux bien le croire de bonne foi, mais faut admettre qu’il aboutit à définit exactement la même volonté que Sarkozy avant lui.
      Pourquoi ?
      Parce qu’il s’appuie sur les mêmes genres de conseils qu’avait eu Sarkozy avant lui
      (Attali, Minc,..etc). Et il n’en fut de peu qu’il n’obéît à BHL pour la Syrie comme Sarkozy avant lui avait obéi pour la Libye.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 21 février 2014 09:40

      @ ffi :
       
      Je respecte le choix monarchiste, il est au moins cohérent.
      Mais ce n’est pas du tout le mien. Je préfère me coltiner la difficulté. smiley


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 21 février 2014 10:05

      "Nous ne seront pas d’accord sur la nature de la crise actuelle mais une chose m’intrigue, pourquoi faites-vous remonter la profonde crise politique dont vous parlez à 200 ans ?"

       

      @ Latigeur :

       
      Bonjour.
       
      Ma thèse est que l’Occident a cumulé les incohérences, et c’est cet écheveau de négligences qui lui pète aujourd’hui au visage. Le versant économique n’en est qu’une petite partie, même si c’est celle par qui le scandale arrive.

      Lorsque l’on vit dans une société purement formelle, négligeant le réel, stipulant l’égale capacité de chacun, défendant avant tout les libertés de type négatif, courant après la croissance éternelle, faisant droit à la facilité, au médiocre, parfois même à la bêtise la plus profonde du moment qu’elle fédère, considérant l’individu comme un antécédent et non comme un conséquent, le droit comme englobant le devoir et revendiquant un matérialisme de type marxien, à un moment ou un autre, il faut s’attendre à ce que tout s’effondre. Personnellement, j’en suis là, je regarde tout s’effondrer. Et je fais néanmoins de mon mieux pour penser la reconstruction. Ici même et ailleurs.

       

      Maintenant, pour répondre plus précisément à votre question - non dénuée de sous-entendus il me semble - je parle approximativement de 200 ans car - n’en déplaise à ffi - c’est à peu près le moment où l’activité politique prend tout son sens en France, le moment où elle devient la plus vivifiante, donc la plus intéressante. Hélas, à cause de présupposés hérités des droits de l’homme, sanctionnant l’individualisme rampant depuis quelques siècles déjà, ce bel espoir devait tourner en un régime représentatif qui, tôt ou tard, assujetti qu’il était aux intérêts purement économiques de la société des ayants droit, montrerait ses limites, son impuissance, son inanité. Nous y sommes. Vous voulez une prophétie ? Avant 2030 nous serons passés à autre chose. Soit dans le sang, soit par le seul exercice de la raison.

       

      Et vous, cher Latigeur, de quand datez-vous le seuil du bordel ambiant au juste, et quelles en sont les causes selon vous ?...


    • ffi 21 février 2014 17:39

      Éric,
      désolé de m’immiscer encore une fois dans la discussion,
      mais j’avoue ne pas voir ce que vous prônez.
       
      J’ai même l’impression que vous peinez à poser la problématique en termes clairs et précis. Dire "c’est le bordel" ne suffit pas formuler un diagnostique.
       
      Donc, quel est, synthétiquement, votre diagnostique, et que prônez-vous pour y parer ?
       
      Je peux vous donner l’exemple, à partir de ma compréhension propre.

      1° Énoncé du problème

      --------------------------------------

      a) Aspect Magique des principes politiques modernes.

      ------------------------------------------------------------------------------------

       

      La révolution politique d’il y a 230 ans environ est basée sur des faussetés. La plus grande est la "Personnalisation" des collectivités (opinion générale, intelligence collective, inconscient collectif, psychologie des foules, personne morale, Hegel qui considère l’état comme la matérialisation de l’Esprit d’un Peuple, Marx qui enfourche sur l’État matérialisation de l’esprit d’un Classe...etc).
       
      Il y a là la trace, de mon point de vue, de la notion hermétique d’égrégore. La société engendrerait un esprit transcendant.
       
      De mon point de vue, c’est de la pensée magique. Une société est un agrégat de personnes et les notions ’opinion, intelligence, inconscient, psychologie,..etc’ sont des facultés personnelles, improprement étendues au plan social.
       

      b) Société-troupeau et Massification

      -----------------------------------------------------------

       

      Le seul moyen pour qu’une société engendre ce qui ressemblerait à un Égrégore, c’est-à-dire un esprit transcendant à elle-même, c’est que chaque membre de la société adopte la religion animale de l’instinct grégaire. Alors, en effet, la société devient comme un troupeau, elle fait corps, elle n’est plus qu’une, puisque chacun s’imite les uns les autres. C’est le conformisme et l’uniformité. C’est le mouvement de masse.
       
      Vous admettrez que pour opter pour la religion animale de l’instinct grégaire, il faut abdiquer toute son intelligence personnelle, du moins ses facultés de haut niveau, comme l’intelligence du Vrai, du Juste, de la Vertu,...etc.
      Cela se réalise en posant en amont de la pensée des principes faux.
       
      Le système actuel, en posant l’Égrégore comme réalité sociale, demande donc une réduction des intelligences, afin de projeter les hommes dans une religion d’imitation réciproque, ce qui les rabaisse au plan animal.
       
      C’est déjà une bizarre conception de l’Humanité.
      Le fruit est la destruction de toutes les personnalités authentiques, pour laisser place à des sortes de clones intellectuels et conformistes. C’est la pensée unique, le terrorisme intellectuel, la mise au banc de toute pensée un peu originale. Chacun est sommé de se plier au conformisme. C’est une oppression morale généralisée, un formatage en règle.

       

      c) Berger Occulte et Société-Troupeau

      ----------------------------------------------------------------

       

      Comment s’opère l’autorité dans ce genre de société ?
      Une fois qu’une société est "massifiée", elle n’est plus qu’un troupeau et réagit donc en bloc, sans réfléchir. Il suffit donc d’y placer des "Archétypes", c’est-à-dire des modèles à suivre, mais qui sont des ’faux moutons’ (penser au loup déguisé en agneau), lesquels n’obéissent pas au conformisme ambiant - ils échappent étrangement au terrorisme intellectuel, mais ils obéissent à des sortes de mécènes située en arrière-plan dans les coulisses.

      Leur rôle, en tant qu’Archétype est d’entraîner le troupeau à sa suite.
       
      Ainsi donc, le véritable pouvoir est caché, c’est-à-dire occulte, et son mode d’action est la manipulation des instincts grégaires. Pour que cela fonctionne, il faut réduire l’intelligence des gens. Pour réduire l’intelligence des gens, il faut les abreuver de fausseté et de pensée magique. Pour les réduire moralement, il faut les corrompre pour qu’ils adoptent des vices et que leur volonté soit complètement déréglée (perversion sexuelles, toxicomanie, ...etc).
       
      Quand les personnes sont totalement hébétées, quand toute pensée est fausse, quand toute morale est corrompue, le pouvoir occulte a les mains libres, il n’a plus qu’un troupeau sous les yeux. Avec un peu d’astuce, il en fait ce qu’il veut.
       

      2°) Résolution

      -----------------------

      a) Former une Société humaine / Sortir du Troupeau

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      Pour rétablir l’humanité, il conviendra que chacun puissent être lui-même, résolument, sans risque de pression conformiste, afin que la société ne soit pas un troupeau offert à toutes les manipulations ennemies.
      Or pour être soi-même,
      1° il ne faut pas poser la liberté en absolu, car tout n’est pas permis :
      - il est nécessaire d’être équitable, il faut reconnaître qu’il existe des obligations.
      2° il ne faut pas poser l’égalité en absolu, car tout ne se vaut pas :
      - il est nécessaire d’être sincère, il faut reconnaître qu’il existe des différences.

       

      b) Énoncer des principes politiques rationnels / Sortir de la pensée Magique

      ---------------------------------------------------------------------------------------------------------

      Il faut une autorité et une autorité suffit.
      Raison nécessaire, raison suffisante.
      -> Il faut un Roi, et un Roi suffit.

       

      Mais le Roi, en tant qu’Autorité, n’est qu’une Volonté, il est sans intelligence, ce n’est pas un tyran qui prétend tout connaître.

       
      Il doit donc s’appuyer sur des Conseils, qui sont son intelligence.
      Et ce conseil peut prendre beaucoup de formes, tout dépend du sujet, y compris bien-sûr des consultations électorales du peuple (référendum), des consultations d’un panel de gens tirés au sort, des consultations de représentants,...etc


    • Latigeur Latigeur 22 février 2014 02:06

      Non il n’y avait pas d’intention maligne dans ma question, seulement de la curiosité intellectuelle en face d’une thèse que je ne connaissais pas.


       200 ans en arrière cela nous met à 1814, la fin de l’épisode napoléonien, mais peut-être faut-il reculer encore d’un quart de siècle pour dater "l’émergence d’une activité politique prenant tout son sens en France" ?

      Il va de soi que je ne vous suis pas sur "une société purement formelle, négligeant le réel, stipulant l’égale capacité de chacun, défendant avant tout les libertés de type négatif.........."

      J’ai l’impression à vous lire, dites moi si je me trompe, que la république et la démocratie constituent pour vous à la fois le problème et sa source et que vous ne voyez leur histoire que comme celle d’un effondrement.

      Vous me demandez : "de quand datez-vous le seuil du bordel ambiant au juste, et quelles en sont les causes selon vous ?"

      Il me semble avoir déjà répondu sur les causes des problèmes actuels et je ne parlerais pas de "bordel ambiant", ou alors je dirais que les périodes de troubles et de luttes plus ou moins sanglantes sont la normalité dans l’histoire des sociétés humaines, les périodes de paix l’exception. 

      Je conçois cette histoire comme celle d’une évolution perpétuelle plus ou moins rapide, apaisée ou violente avec des bonds en avant et des retours en arrière et des catastrophes récurrentes. 

      Et pourtant je suis plutôt positiviste :
      si nous représentions l’amélioration des conditions de vie dans un graphique, je suis persuadé que nous aurions une ligne certes brisée avec des chutes impressionnantes à certaines périodes ou/et dans certaines région mais une tendance générale ascendante. Lorsque je parle des conditions de vie, je ne me cantonne pas aux aspects matériels bien sur.

      C’est bien parce que nous avons fait beaucoup de progrès scientifiques mais aussi sociaux :
       -que nous utilisons de plus en plus de ressources naturelles, 
      -mais aussi que nous savons que certaines ne sont pas renouvelables, 
      -qu’à relativement court terme nous n’en disposerons plus 
      -et qu’il faudra bien redéfinir un mode de vie qui soit plus basé sur des consommations toujours plus extravagantes.











    • Éric Guéguen Éric Guéguen 22 février 2014 11:32

      @ ffi :
       
      Désolé, je n’ai que peu de temps pour répondre, je suis en déplacement.
      Je suis d’accord avec l’essentiel de votre dernier message, mais je ne comprends absolument pas comment vous pouvez en conclure qu’il faille opter pour la monarchie. C’est une solution de facilité.
      Pour permettre à la fois aux individus de donner la pleine mesure de ce qu’ils sont et permettre au seul et unique "troupeau" qui vaille d’entretenir un cadre viable aux fins de l’émancipation individuelle - autrement dit assumer notre grégarisme natif au lieu de nous réfugier dans des grégarismes incohérents de substitution, on peut focaliser les regards sur un concept - celui de la nation - plus que sur une personne de droit divin.
      En outre, l’émancipation individuelle passe nécessairement par l’action politique, ce que ne permet pas, par définition, la monarchie, qui la réserve à une poignée tout au plus.
       
      À bientôt,
      EG


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 22 février 2014 11:34

      @ Latigeur :
       
      Rassurez-vous, je sais ce que nous devons à la modernité. Je dis simplement qu’il ne faut pas négliger pour autant ce qu’elle nous a fait perdre.


    • ffi 22 février 2014 17:13

      OK : Vous cherchez en fait la complication.
      Le Vrai est dans le simple. (sincerus, en latin : "une seule cire", une seule substance)
      Substance simple = monade.

      Or, je pense que c’est justement dans ces complications, dans ces plis et replis, que prospèrent les tripatouillages en coulisse (Lobbies,...etc).
       
      Quand on pense simplement, il suffit de percevoir une vérité pour l’accepter.
      Ce n’est pas le cas des idéalistes, qui, quand ils perçoivent une vérité, vont encore chercher toute sorte de complications pour éviter l’accepter.

      Raison nécessaire, raison suffisante.
      Une autorité est nécessaire, une autorité suffit.
       
      C’est l’application de la raison suffisante qui permet d’atteindre le simple.
       
      D’ailleurs vous noterez que la République Française est un régime monarchique.
      Comment faire autrement ? S’il y avait plusieurs Autorité en même temps, ce serait la guerre civile...
       
      Donc il ne faut pas confondre monarchie et royauté.
       
      La monarchie Républicaine décide de son monarque, sur le critère que celui-ci a réponse à tout, ou du moins à une majorité.
       
      Or un monarque qui a déjà toutes les réponses, a-t-il encore besoin d’écouter autrui ? Non. Un monarque qui n’écoute que lui-même, n’est-ce pas un tyran ? Oui.
       
      Rien n’y fait, le monarque Républicain est choisi sur son intelligence, ce qui n’est qu’une faculté de conseil. Mais ce n’est pas une capacité désirable pour l’Autorité, car toute intelligence est partiale et schématique.
       
      La vraie Autorité doit être Volonté pure, sans intelligence à priori, dotée d’une grande faculté d’écoute. L’Autorité va donc chercher conseil, et ce conseil peut naturellement prendre la formes d’une votation soit du peuple dans son entier, soit de représentants du peuple (élus ou tirés au sort).
       
      Je n’ai pas l’impression pour ma part que l’Angleterre, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, la Norvège ou l’Espagne se portent plus mal que la France avec leur Roi.
       
      Au contraire, cela sécurise l’Autorité du pays, et cela peut la mettre à l’abri de certaines corruptions et autres tripatouillages.
       
      Cependant, il est vrai que l’Autorité suprême du Pays est sa clé de voûte, et que si celle-ci se corrompt, il n’y a pas de Remède. C’est ainsi, on y peut rien. C’est un défaut inévitable dans tous les cas. Certains mettraient Dieu par-dessus.
      (Note : j’ai eu la grande surprise de constater que Merkel prêtait serment devant Dieu à sa réélection. Quand on voit l’aspect pitoyable des discours d’investiture en France, où le président ne fait aucun serment devant personne...).
       
      En tout cas la solution n’est certainement pas de mettre aux enchères électorales la clé de voûte du Pays.

       

      J’attendrais donc plus tard pour voir ce que tu proposes en pratique.


    • ffi 22 février 2014 18:17

      Note : il n’y a jamais eu une personne de "droit divin" en France. Mais il y a eu un roi qui reconnaissait une Autorité supérieure à lui : Dieu.
       
      Je continue mon développement sur la simplicité / sincérité.
       
      Le défaut de l’intelligence humaine est qu’elle n’est que mal équipée pour gérer la multitude. Elle arrive vite à des limites, ne serait-ce que pour des raisons de capacité de mémoire. Plus l’homme se penche sur des systèmes complexes, plus il tend à s’y perdre, plus il est susceptible de perdre des informations en route et le nombre d’angle mort dans l’intelligence augmente. On a plus de chance de tomber par terre dans une pièce obscure.
       
      Le système actuel repose sur la peur de l’Autorité.
      Par conséquent, la tendance est de créer une multitude d’Autorité indépendantes, réglées par le droit.
       
      Notre système s’éloigne donc de la sincérité (au sens étymologique : fait d’une seule cire), et si vous me permettez ce néologisme, je dirais que notre système tend donc vers la multicérité (au sens étymologique : fait de multiples cires), il se multicéritise.
       
      Vous parliez d’émancipation.
      L’émancipation, par l’étymologie, c’est échapper à la mancipation (ex-mancipatio), c’est-à-dire à la servitude, ou l’esclavage. Mais notez déjà que l’esclavage vient quand l’homme est objet d’un droit de possession. Or nous sommes sujets de droits. Nous ne sommes donc pas esclaves. La mancipication en question ne concerne que la servitude.
       
      Qui sert-on ? Une Autorité.
      S’il n’y a qu’une Autorité, notre mancipation est unique.
      Mais s’il y a plusieurs Autorités, notre mancipation est multiple.
       
      Par conséquent, la sincérité de l’Autorité résulte en l’unicité de la mancipation.
      A contrario, la multicérité de l’Autorité résulte en la multiplicité des mancipations.
       
      Il s’ensuit que plaider pour la multicéritisation de l’Autorité revient à multiplier les mancipations. Or ce qui est multiple est plus grand que ce qui est unique, et donc cette multicéritisation de l’Autorité ne résulte nullement comme on pourrait le croire à priori en une émancipation (qui serait l’absence de mancipation), mais au contraire en multiplication des mancipations, chose que je désignerais, si vous le permettez, par le néologisme de multi-mancipation.
       
      Il s’ensuit que nos principes actuels, bien qu’ils posent à priori un désir d’émancipation, au bout d’une réflexion nébuleuse qui renferme quelques discrets sophismes, aboutissent en vérité à multiplier ces mancipations, donc à nous multi-manciper.
       
      Il donc faut voir les choses ainsi :
      sincérité de l’Autorité -> uni-mancipation.
      multicérité de l’Autorité -> multi-mancipation.
       
      Désolé d’écrire beaucoup, mais ce genre de réflexion doit prendre en compte nombre de choses. La raccourcir serait risquer d’oublier quelque chose en route. Or je veux éviter les "angles morts" et faire tous les liens nécessaires entre les notions afin de parvenir à une intelligence correcte du problème.


    • ffi 20 février 2014 08:17

      Je crois que niveau pensée unique et conformisme, c’est encore pire que chez nous.
      Déjà qu’à la base, ils sont puritains.


    • Éric Guéguen Éric Guéguen 20 février 2014 09:16

      Bonjour claude-michel.
       
      Merci pour ce témoignage.
      Ok, je pose alors une question : n’y a-t-il pas également là-bas une logique marchande à l’œuvre dans la presse ? Je veux dire, les journalistes ne sont-ils pas désireux de proposer avant tout aux gens ce qu’ils veulent entendre, ce qui les intéresse ?
      Est-il vrai que l’Américain moyen ne sait pas distinguer les pays d’Europe ? Si c’est bien le cas, si les Américains marquent un tel désintérêt pour tout ce qui ne les concerne pas directement, n’est-il pas tristement logique, dans un monde utilitariste, que la presse suive et se cantonne au local et au sensationnel ?
      C’est une vraie question, détrompez-moi si besoin...


    • ffi 20 février 2014 09:46

      C’est l’effet des sociétés de journalistes :
       
      Une société de journalistes ou société de rédacteurs est une association de journalistes constituée au sein d’une rédaction. Son objectif est de faire respecter un minimum d’indépendance journalistique, notamment face aux pressions des actionnaires, et de veiller au respect de la charte de déontologie des journalistes.
       
      -> Sociétés de pensée = conformisme.
      Ce genre de structure s’est généralisé dans pas mal de métiers (en science, aussi).
       
      Comme disait Coluche, "À La télé tu ne peux pas dire la vérité, il y a trop de monde qui écoute". L’idée peut s’étendre à toute communauté. Les décisions communautaires s’appuient forcément sur l’hypocrisie, l’hypocrisie de l’homme en groupe qui veut se montrer sous son plus beau jour.
       
      Plus profondément, c’est le fruit du Protestantisme et de son refus d’instituer une autorité. Cette autorité, si elle était donnée, permettrait aux gens de décider en toute quiétude. Or, avec le protestantisme, sans autorité clairement établie, les décisions sont du fait de gens inquiet de leur apparence, inquiet de paraître différent aux yeux d’autrui, d’où le conformisme. C’est le syndrome "Charisme de la serpillère humide".
       
      Seuls les plus fades et les plus ternes arrivent aux postes à responsabilité.
      Les autres sont éliminés.
       
      En France, c’est moins pire, parce qu’il reste le vieux fond catholique monarchique (qui cependant s’amenuise).


  • Tontons flingueurs Tontons flingueurs 20 février 2014 10:19

    J’interviens juste pour apporter ma petite pierre à cette discussion forte intéressante, sans vouloir la polluer mais cette vidéo me parait adéquate au sujet.

    Pardonnez moi si tel n’est pas le cas. 

    Là, par contre, je suis hors-sujet mais je voulais vous informer de cela.
    Pardon de cette intrusion sur ce sujet.


  • Éric Guéguen Éric Guéguen 20 février 2014 11:49

    @ Tous :
     
    Émission du jour, fort intéressante également, sur la fabrique de l’information :
    http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4796666


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