mardi 19 février 2013 - par
Rafael Correa est réélu à la présidence de l’équateur
Rafael correa, le président sortant de l'équateur vient d’être réélu des le premier tour des élections selon les sondages à la sortie des urnes, il serait crédité de 60% de votes favorables.
Économiste de formation, chrétien pratiquant et politicien de la gauche chaviste (et oui chrétien de gauche n est pas forcement antinomique en amérique latine), Correa est un socialiste et un nationaliste ;
En 2007, il s'était fait élire contre la partidocracia (traduire la république des partis), pour un idéal du buen vivir, le bien vivre de la philosophie quechua et pour la réforme de la constitution du pays, allant d'une "constitution de libertés garanties" vers "une constitution de bien être garantie".
Il s'est fait réélire pour la continuité de sa révolution citoyenne et son socialisme du 21ème siècle.
Qu’un président sortant se fasse réélire dès le premier tour a 60% des voix parait inconcevable pour les français.
Certains verront même cela comme un dénis de démocratie qu’il reste si longtemps au pouvoir ; alors qu’il est si naturellement démocratique de réélire un homme qui a accomplis toutes ses promesses de campagne :
La dette a été renégocié, et il a décidé que les revenus du pétrole ne servirait plus exclusivement a rembourser les dettes mais a développer le pays.
L´équateur a alors augmenté sa croissance, a augmenté l inversion publique, fait baissé le chômage et il a réalisé de nombreuses réformes.
Réformes que nous allons voir une par une :
Réforme politique
Il a lancé un référendum constituant en 2008 qui visait a renforcer le pouvoir exécutif, une sorte de 5ème république latina contenant du protectionnisme et du socialisme.
On y trouva dans les grandes lignes :
Le droit de tous aux soins médicaux, à la nourriture, à la sécurité sociale et à l’éducation ;
La gratuité des soins pour les personnes âgées ;
Le renforcement du contrôle de l’État sur les ressources essentielles, tels le pétrole et les minerais ;
La possibilité d’exproprier et de redistribuer les terres arables inusitées ;
La légalisation des mariages homosexuels ;
La reconnaissance d’une autonomie juridique pour les peuples autochtones du pays
La possibilité pour le président de se présenter pour un second mandat.
La possibilité du président de dissoudre l assemblée (une seule fois)
La séparation des pouvoirs en 5 :
- Fonction exécutive
- Fonction législative
- Fonction Judiciaire
- Fonction de transparence et de contrôle social
- Fonction électorale
video :
(sous titre à activer sous la vidéo)
Démocratie
Il a relancé un référendum en 2011, laissant le choix d’approuver ou non diverses réformes proposées par le chef d’état.
- Durcissement des conditions de détention provisoire
- Pourront éviter la détention provisoire seulement les accusés de délit les moins graves
- Limitation des opérations bancaires par les entreprises de services financiers
- Création exceptionnelle (18 mois) d une commission technique de réforme anticorruption du système judiciaire. Les 3 délégués qui président ce conseil sont désignés par le président de la république, celui de l assemblée, et par une autre instance de contrôle social.
- Changement de tout les membres du conseil judiciaire.
- L’enrichissement privée sans justification devient punissable par le code pénal
- Interdiction des casinos et des jeux d’argent
- Interdiction de la tauromachie et des combats de coqs (décision canton par canton) ;
- Création d’une entité administrative destinée à réguler les publications dans les médias
- Obligation d’inscrire tout les salariés à l institut de la sécurité sociale
Toutes les consultations seront approuvés et mises en pratique.
Droit de vote autorisé à partir de 16 ans.
Santé :
Production et distribution massive de médicament générique.
Campagnes de santé préventives.
Création de postes de médecins, d’infirmières et d’ambulanciers.
Education :
Ramener les dépenses d’éducation à 6% du PIB
Education totalement gratuite
Programme de santé, de nutrition et de production.
Campagne d’alphabétisation.
Formations et contrôle de niveau des professeurs et des fonctionnaires.
Accès au logement :
Aide de 5000$ pour la construction d une maison pour les familles non propriétaires.
Accès au crédit :
Micro crédit de 5000$ a 5% d’intérêts (comparés au 20% d’intérêts de Jacques Attali et de sa clique de planet finance)
Sécurité sociale :
Développement du système de sécurité sociale,
Élargissement a tout les secteurs d activité
Augmentation de la retraite
Aide sociale :
Distribution de 35$ de bon de développement humain pour toutes les personnes les plus pauvres
Des routes, des écoles, des ponts, des aéroports, des centrales hydroélectriques se construisent un peu partout en Équateur
Impôts :
Remboursement de la TVA pour certaines personne en nécessité
Amélioration du recouvrement de l’impôt (qui était un peu aléatoire)
Sécurité :
séparation des forces de police par secteur d’activité (narcotiques, frontière, proximité et transit)
Augmentation des salaires
Programme de réinsertion laborale des prisonniers.
Dette :
Renégociation de la dette externe
Le service de la dette passe de 6 a 2.24% du PIB
Financement via des mécanisme de donation écologiques internationaux (galapagos, non prolifération pétrolière en Amazonie pour la protection des tribus...)
Abandon du financement avec le FMI et la banque mondiale.
Financement chinois (à 6%).
Traité de libre échange :
Pas de traité avec les usa.
Intégration avec les autres pays d’Amérique latine surtout de l ALBA et de la communauté andine.
Développement d’une monnaie de réserve régionale pour supplanter le dollar (sucre de l ALBA).
Relations internationales :
Non rénovation de l accord de droit d utiliser la base militaire de Manta par les américains.
Sortie du plan Colombie qui n a pas fait ses preuves.
L’équateur ne reconnait plus les FARC comme terroristes.
Correa n’a pas tenue deux de ses promesses :
- Développer le secteur des hydrocarbures : il a préféré sauvegarder la faune environnante et les tribus indigènes, aidé de cela par des financement écologique internationaux.
- Abandonner le dollar pour recréer une monnaie nationale : par pragmatisme, il a préféré garder pour un temps la monnaie de l’oncle sam, qui se dépréciait et qui n’est donc pas devenue trop forte pour l’économie équatorienne comme cela s’était passé dans les années 90 pour l’Argentine. Il a aussi éviter ainsi les attaques des marchés financiers, impitoyables sur les petits pays tels que l’équateur.
On pourrait rajouter un bémol à ce bilan qui serait la baisse des exportations non pétrolière et la hausse des importations.
Ses détracteurs reconnaissent les avancées du pays, et les imputent a la hausse du pétrole, que Correa "a de la chance d’être tombé au bon moment"
Je vous laisse jugé de la pertinence de cet argument.
Correa a subit de nombreuses pressions durant son mandat, dont une tentative de coup d’état de la part d’une partie de la police à la solde des américains qui pratiquait une ingérence dans la défense équatorienne depuis la base de Manta.
Ces derniers temps, il s’est aussi fait remarquer pour son soutien à l’activiste Julian Assange et son hébergement en tant qu’éxilé politique dans son amabassade londonienne.
Voici une vidéo d’une interview de Rafael Correa faite par Assange dernièrement :
(sous titres à activer sous la vidéo)