mardi 9 juin 2009 - par kalki

Histoire du syndicalisme d’action directe


Entre 1895 et 1914, le syndicalisme révolutionnaire mise sur l’efficacité de la grève générale pour renverser d’un seul coup la démocratie bourgeoise et le régime capitaliste. Combien de personnes savent que la CGT, quand elle s’est constituée, était différente des syndicats dits représentatifs actuels.
En 1906, la Charte d’Amiens est largement influencée par les partisans de l’action directe. Cette influence vient de la 1ere Internationale, de la Commune, de la Fédération des bourses du Travail lancée par Fernand Pelloutier et traversée par le courant anarcho-syndicaliste. Cet héritage sera revendiqué par la CGT-SR de 1926 à 1939 et la CNT depuis 1946.
1906 - La charte d’Amiens, ça va être une étape importante du syndicalisme français d’avant la première guerre mondiale et un moment historiquement important de l’histoire de la C.G.T. française. C’est un texte d’orientation syndicale qui va être adopté par le congrés de la CGT en 1906.
Trois courants sont présents :

- le courant socialiste considérant que le syndicalisme a besoin d’une tutelle politique (de parties politiques, au niveau municipal et parlementaire...).

- le courant réformiste se déterminant neutre sur le plan de la tutelle politique du syndicalisme, car recherchant avant tout des améliorations et un aménagement du système jugé acceptable.

- le courant du syndicalisme révolutionnaire uni dans une finalité qui est la Révolution sociale.
A cette époque, la C.G.T. est perçue comme la centrale ouvrière unique.
La charte d’Amien est, en fait, un document de circonstance rédigé dans le but d’éviter une scission interne, source d’affaiblissement du syndicat.
La charte d’Amiens permet aux trois courants de continuer à travailler ensemble.
1906, est l’apogée du syndicalisme révolutionnaire dans la C.G.T. ; on est au sommet de la courbe de son influence.
Aprés quinze ans de contruction du syndicalisme, le 1er mai 1906 voit la défaite de la grève générale autour de la revendication pour la journée de huit heure.
La tentative de la grève générale du 1er mai 1906 va être un échec notamment face à la répression policière qui va prendre les devants en fermant les bourses du travail, mais aussi par l’arrestation des responsables syndicaux...
Pour beaucoup de militants syndicaux et ouvriers, la déception va stopper nette la dynamique des offensives syndicales et des mouvements sociaux.
La première guerre mondiale va être une rupture extremement importante dans l’histoire du mouvement ouvrier français et européen, pour trois raisons :

- c’est une véritable saignée dans le mouvement ouvrier ; des milliers de militant syndicaliste, porteur de cette histoire et de la pratique du syndicalisme d’action directe influencé par les idées libertaires des origines de la C.G.T et des bourses du travail se sont retrouvés en première ligne de front et ne sont pas revenus des tranchées.

- la rupture générationnelle, créée par la première guerre mondiale, ne permet pas le passage par les plus anciens du relai de la mémoire et de la pratique du syndicalisme d’avant la première guerre mondiale à la génération suivante.

- les réformistes épargnés par la guerre vont préférés rentrer dans l’appareil d’Etat, et développer des conceptions de co-gestion et de prise en charge des question sociales par l’Etat et le ministère du travail.
La Révolution russe de 1917 va être un immense espoir pour la classe ouvrière de tous les pays d’Europe. Cet immense espoir va attirer à lui des militants de l’anarcho-syndicalisme et des syndicalistes révolutionnaires (certains iront même adhérer au parti communiste !).
A une époque où l’information allait beaucoup moins vite qu’aujourd’hui, l’ensemble du mouvement ouvrier européen va se rendre compte tardivement de la nature réelle de la dictature rouge qui s’est instaurée en Russie. Quelque part, le Parti communiste va prendre la première place dans le mouvement ouvrier.
Les anarchistes jouent un rôle important dès les premiers mois de la révolution russe de 1917, mais les bolcheviques ne supportant pas leur influence vont tenter de les supprimer politiquement et physiquement (en Ukraine notamment).

Annexe :
Confédération_générale_du_travail
Syndicalisme.
Rebellion .net



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