samedi 2 mai 2020 - par Jean-Pascal SCHAEFER

Comment réinventer la démocratie après le coronavirus ?

Cette vidéo comprend la dernière partie de nos entretiens avec Pascal Borel et Piero San Giorgio. Ces deux personnalités helvétiques nous apportent leur regard original et sans filtre sur la crise du Coronavirus et la possible réinvention démocratique qui pourrait lui succéder.

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Dans cette vidéo-ci (https://youtu.be/CG7Y5s8DBuI), ils s’expriment sur :

  • La Chine est-elle un colosse aux pieds d'argile ?
  • Quel est le rôle des grandes firmes internationales dans l'élaboration des réglementations ?
  • Quelles suggestions pour une meilleure prise en compte de l'intérêt des citoyens dans la vie politique ?

Notre premier entretien (visible ici : https://youtu.be/LEG1gcAL9RY) est consacré à la compréhension de l’avant coronavirus et à la façon de tirer le meilleur du confinement. Le premier volet du second entretien est visible ici : https://youtu.be/BbVamy5Oo10. Il focalise sur les perspectives économiques de l'été 2020, sur les premières actions à accomplir en sortie de confinement, et sur la question du maintien du niveau de complexité dans nos sociétés.

 

Piero San Giorgio a publié 4 livres :

  • Survivre à l'effondrement économique
  • Rues barbares : survivre en ville (coécrit avec Vol West)
  • Femmes au bord de la Crise
  • NRBC : survivre aux évènements Nucléaires, Radiologiques, Biologiques et

Chimiques (coécrit avec Cris Millennium)

 

Pascal Borel a publié Cerveau et Ethique, co-écrit avec le médecin Georges-Antoine Borel, dans lequel il traite de la relation entre le jugement et l’empathie dans nos sociétés.



22 réactions


  • Parrhesia 3 mai 2020 08:16

    Compte tenu de la qualité moyenne du talent politique que nous avons vu émerger ces derniers temps, il vaudrait beaucoup mieux que cette génération ne se mêle pas de réinventer quoi que ce soit ! Et particulièrement en matière de démocratie !!!

    Que cette génération prenne du repos, beaucoup de repos !

    Et qu’elle s’en tienne à l’expérience de ses anciens !

    Notamment à la démocratie telle que pratiquée sous un certain général Charles de Gaulle à chaque fois que celui-ci a participé au pouvoir. C’est à dire à chaque fois que la France a objectivement progressé dans tous les domaines depuis la seconde guerre mondiale et notamment entre 1958 et 1969 !!!


    • Jean-Pascal SCHAEFER Jean-Pascal SCHAEFER 3 mai 2020 11:08

      @Parrhesia
      Dans tous les cas, il faut bien faire quelque chose, non ?
      Quant à De Gaulle, il a bénéficié à plein d’une époque bénie, pendant laquelle l’occident a pu pleinement jouir d’une économie en pleine expansion, sans d’ailleurs trop se préoccuper des dégâts environnementaux.
      Malgré ses talents propres, et notamment son volontarisme affiché, il a profité à fond d’un contexte bien particulier. Faire face à la dépression, c’est autre chose que de surfer sur la vague de l’expansion.
      Quand on regarde bien, même Roosevelt qui est souvent érigé en modèle, n’a pas vraiment sorti son pays de la crise ? C’est le début de la 2e guerre mondiale qui a relancé l’économie des USA.
      Qu’en pensez-vous ?


    • Parrhesia 3 mai 2020 15:48

      @Jean-Pascal SCHAEFER

       

      Bonjour Jean-Pascal Schaefer,

      C’est beaucoup d’honneur que vous me faites en me demandant ce que j’en pense.

      Mais, en toute hypothèse, je ne suis pas sûr que vous soyez satisfait par ma réponse.

      Néanmoins, j’obtempère !

       1) de Gaulle a bénéficié d’une époque bénie...

       Ses prédécesseurs ont surfé avant lui sur la même époque bénie pendant treize ans !

      Tout ce qu’ils ont réussi à produire pendant ces treize années et ceci jusqu’ en 1958, date à laquelle les Français ont dû le rappeler, c’est des âneries dont la guerre d’Algérie et un gouvernement nouveau tous les huit jours. Aux termes de ces âneries les Français n’avaient, fin 1957, toujours ni travail, ni logements, le pays était toujours ruiné par la guerre perdue et sa population était au bord de la guerre civile.

      Au contraire, dans ses onze années de gouvernance, il a !

      - Rendu son indépendance à la France et restauré sa prospérité partagée (ceci en dépit de mensonges éhonté de ses adversaires).

      - Mis fin à la crise du logement et relogé les Français dans des conditions de salubrité et de coût infiniment améliorées.

      -Mis fin au chômage endémique et restauré notre balance des paiements !!! Etc…

       

      2) …sans d’ailleurs trop se préoccuper des dégâts environnementaux.

       Il est vrai que sur ce point précis de l’écologie, ses successeurs ont fait et font toujours tellement mieux que lui tout en foutant notre économie par terre dans ses trois secteurs de base et en « exportant » notre potentiel industriel dans des pays moins disant socialement que ce serait dommage que ce reproche, également injuste, ait été oublié…

       

      3) (Last, but not least !) Quand on regarde bien, même Roosevelt qui est souvent érigé en modèle, n’a pas vraiment sorti son pays de la crise ?

      Sur ce point, je vous rejoins entièrement. Ce n’est pas par la vertu (ou supposée vertu) économique d’un seul homme, fut-il Roosevelt, que la crise de 1929 a pu être résorbée. C’est par l’action socio-économique conjointe de plusieurs sociétés U.S., au premier rang desquelles Ford et General Motors. Je les cite à titre de symboles pour deux raisons. D’abord, le PDG de Ford avait déclaré que ses ouvriers devaient pouvoir acheter ses voitures et il l’a fait.

      Ensuite, les mêmes principes ont fait de la General Motors en son temps la première compagnie du monde et ont fait de la ville de Détroit une grande cité ouvrière prospère.

      Or, et il faut bien s’imprégner de cela, ce sont précisément des conceptions socio-économiques identiques qui animé le général notamment par le biais des 1% pour le logement, de la participation, et de certaines nationalisations… Etc. Et ce sont précisément ces conceptions socio-économiques partagées par le général de Gaulle qui auraient pu permettre une transition humaine acceptable entre la société industrielle régulée et la société post industrielle de l’intelligence artificielle, de la robotique, Etc, Etc…

       

      Tout ceci pour en arriver à cette vérité incontournable : La General Motors, implantée en France depuis les années 50 (je crois…, ou du moins en ce qui concerne Frigidaire) a fabriqué des réfrigérateurs et des pièces auto à Gennevilliers, y a fait des bénéfices, y a fait travailler des salariés français, y a payé des impôts en France, y a perçu des royalties, et ceci à la satisfaction générale franco-américaine jusqu’en 1975 (je crois).

      C’est-à-dire jusqu’à ce que les successeurs de de Gaulle ait mis à bas les avantages communs et internationaux de son système protectionniste intelligent et équitable, pour courber l’échine devant les exigences des sangsues mondialistes !!!

       

      Résultats franco-américains :

      - Aux U.S.A., qui écoutent les mêmes sirènes que la France,

       G.M. Coorporation, anciennement Première Entreprise Mondiale, ne figure même plus dans les dix premières entreprise mondiales.

      - La prospère cité de Detroit est maintenant devenue un souk en ruine et en faillite.

      - Les ouvriers de la G.M. ont, pour la plupart, cotisé au chômage

      - En France,

      - la ville de Gennevilliers a perdu l’une de ses principales rentrées fiscales.

      - Les salariés de G.M. (France) ont été, pour la plupart mis au chômage.

      - Faute de protection douanière du type « Gaulliste », les français achètent leurs réfrigérateurs à obsolescence programmée on ne sait où ni à qui, ce qui, cerise sur le gâteau, met par terre notre balance des paiement !!!

       

      Alors, quand je dis que, comparée au général et à sa génération d’hommes d’état, cette génération ne vaut pas chipette, à quelques exceptions prés…

      Et quand je dis que le dénigrement du général et des ses principes de base toujours valables ne servent certainement ni la France ni les Français…

      Et au fait, cela sert qui, en réalité ?

      Ceci étant, félicitations quand même et remerciement pour m’avoir questionné.

      Parrhesia


  • gaijin gaijin 3 mai 2020 09:38

    6ème république

    RIC

    FREXIT

    fermeture de l’ena et science po 

    ça devrait être un bon début , après on pourra commencer a causer ...

    en attendant :

    https://www.youtube.com/watch?v=UweNTEd9FeY


    • Parrhesia 3 mai 2020 10:28

      @gaijin
      Effectivement, ainsi que la mise hors d’état de nuire de certaines de leurs promotions passées ! C’est est un préalable incontournable à tout redémarrage de bon sens socio-économique.
      Bon courage à vous !


    • Jean-Pascal SCHAEFER Jean-Pascal SCHAEFER 3 mai 2020 11:10

      @gaijin
      Le RIC et le Frexit sont des objectifs clairs (qu’on en veuille ou pas d’ailleurs).
      En revanche, la 6e république, il faut lui donner un contenu. Tirage au sort de tous les "élus", par exemple ?


    • gaijin gaijin 3 mai 2020 12:09

      @Jean-Pascal SCHAEFER
      je signe pour n’importe quoi qui intègre ric et frexit smiley
      mais oui pourquoi pas ou encore un système d’élection ( le pas est moins grand ) parmi des volontaires mais sans système de parti : une personne , ses idées + une personne ses idées etc ...et ensuite bossez ensemble
      pas de campagne, de rassemblement ou autre. juste de l’info brute via la télé et le net, format unique ....( pas parfait mais il n’y a pas de système parfait a part un non système et ça pas grand monde est prêt ....)


    • gaijin gaijin 3 mai 2020 12:27

      @gaijin
      un point important de tout système étant il me semble qu’il doit être formaté pour écarter les arrivistes ...
      par exemple
      rémunération des politiques uniforme = salaire moyen ( avec défraiement total )
      engagement personnel sur le résultat ( le garagiste qui sabote la voiture de son client il finit en tôle pourquoi pas le politique ) 



    • gaijin gaijin 3 mai 2020 12:30

      @gaijin
      tests psychologiques avant la candidature pour écarter les sociopathes et autres pervers narcissiques ...
      tests de stupéfiants et alcool a l’entrée de toute forme d’assemblée ...


  • beo111 beo111 3 mai 2020 11:40

    Qui aime bien châtie bien, et je dois avouer que j’ai bien apprécié cet entretien.

    *

    Comme nous y invite Jean-Pascal SCHAEFER, tournons notre regard vers la Chine multimillénaire.

    Il est vrai que l’occidental à du mal à comprendre la Chine. Il y a déjà 3500 ans, y fleurissait une civilisation luxuriante, alors que l’Européen n’était guère plus avancé que le troglodyte. Alors pourquoi, au seuil du XXème siècle, la Chine multimillénaire avait-elle l’air comme toute endormie ?

    C’est parce que les chinois avaient mal interprété le Nirvana, au cours des siècles précédents. Ils le voyaient comme comme un état de béatitude profonde. État qui s’atteint en commençant par arrêter de penser, en se regardant penser, tel un observateur las d’exercer son observation.

    Cette technique, rigoureuse, exigeante, permet certes à l’Esprit de s’élever dans l’univers des pensées, et à approcher le réel, y cueillir les fruits de la spiritualité profonde.

    Le problème, vous le comprenez bien, c’est que ça ne fait pas progresser la civilisation. Alors qu’en occident, on a pensé, pensé, pensé, le rationalisme a déployé ses serres acérées.

    Une fois bien comprises les raisons de cette cristallisation des pensées chinoises pendant de longs siècles, il ne nous reste plus qu’à observer, qu’une fois la Chine réveillée, ce n’est pas un vulgaire couillonavirus qui va arrêter sa marche vers le progrès.

    D’autant plus que les idéogrammes chinois matérialisent une jonction plus directe entre le concept et la pensée, ce qui accélère évidemment la course de l’Esprit chinois dans l’aventure intellectuelle.

    *

    D’un point de vue juridique, la Chine est très différente de l’occident. Ici, nous avons le concept d’État de droit. Là bas depuis peu, c’est le socialisme à la chinoise.

    Nous ne nous étendrons pas ici sur les limites et sur les multiples exceptions dont souffre l’État de droit, notamment en France. Nous ferons juste remarquer que d’un point de vue idéologique, ou même logique tout court, il ne permet pas d’exercer une politique sociale.

    C’est ce que l’on voit notamment dans le reportage publié jadis sur la chaîne Arte, et relayé ici même sur l’agora bleue par l’intervenant MaQiavel. Il porte sur la possible extinction d’une espèce animale des plus étrange : le milliardaire chinois qui veut rester milliardaire.

    Ces milliardaires chinois se croient à Manhattan. Ils croient qu’il suffit de payer de bons avocats, comme le raconte Pascal BOREL, pour ne verser que la dîme strictement nécessaire et prévue dans les textes, et dans leur jurisprudence, bien entendu.

    Nonnonnon les lapins, c’est que pas comme ça que ça se passe. En Chine il y a le parti communiste chinois qui exerce le socialisme à la chinoise. Et le socialisme, c’est chacun selon ses moyens donne à chacun selon ses besoins.

    *

    Alors que dire du concept de corruption. Oui, arrêtons-nous un peu sur le concept de corruption. En particulier sur la corruption qui s’exerce sur les représentants politiques désignés lors d’élections de masse.

    Elle connaît trois temps. Elle connaît un avant élection, elle connaît un pendant l’élection, et elle connaît un après l’élection, bref pendant le mandat électif.

    Avant l’élection, et il serait peut-être temps de s’en rendre compte, les candidats éligibles sont cooptés, ils ont été repérés par des milieux pas très clairs, qui s’intéressent à leur profil. Tout simplement.

    Pendant l’élection de masse, ces candidats pré-sélectionnés vont profiter du concours des médias de masse, qui appartiennent presque toujours à des milliardaires.

    Et après l’élection tout est plus simple encore.

    Nous insistons sur ce concept de corruption des élus aux scrutins de masse, car il est devenu la pierre angulaire des pays à forte tradition politique, tels la France.

    Et cette corruption parlementaire sert de tremplin si j’ose dire aux corruptions futures, très facilitées dans les instances multinationales. Les "simplifications" du traité de Lisbonne en sont un exemple éloquent.

    *

    Car entendons nous bien. La France ne peut être une démocratie, puisque les citoyens y sont désarmés. Ils n’ont donc pas les moyens armés de faire respecter les décisions ou les lois dont ils seraient les instigateurs ou les responsables.

    On le voit dans la catastrophe du 4 février 2008, qui eût été impossible en Suisse.

    On le voit tous les jours en fait. En France les choses sont extrêmement simples. Car contrairement à la Suisse le pays n’est pas neutre, donc il peut projeter ses armées même dans des contrés fort éloignées où elles n’ont pas été appelées. Elles ne servent pas qu’à protéger le territoire national, loin de là.

    Donc ces armées ont besoin d’un chef, car on ne va évidemment voter pour savoir si on balance la purée.

    En France, ce chef des Armées est le Président de la République.

    Si t’es pas d’accord avec lui il te balance des flash-ball dans la gueule. Fin de l’histoire.

    Et certains voudraient parler de démocratie, quelle erreur.

    Donc, ce qu’on pensé les cerveaux français, c’est le système représentatif. Les français ne peuvent pas parler directement au Prince, ils le font via des représentants politiques.

    Et si le Président abuse de son pouvoir face aux représentants, ces derniers peuvent empêcher le Prince de gouverner, via la validation d’une motion de censure. Si le prince ne respecte pas ça, l’armée est fondée pour intervenir.

    C’est ce qu’on appelle un équilibre des pouvoirs.

    *

    Alors que faire ?

    Il n’y a pas 36 solutions.

    Tirage au sort de 577 grands électeurs sur les listes électorales pour élire les représentants du Peuple.

    Regardez, ça change tout.

    Avant l’élection, les candidats éligibles ne peuvent être repérés par les corrupteurs, car ils ne sont pas connus, ils ne sont pas cooptés à ce niveau.

    Pendant l’élection, les médias de masse n’ont que peu d’influence, car il ne s’agit pas d’un scrutin de masse. Chaque grand électeur désigne qui il veut, je dis bien qui il veut, pour le représenter à l’Assemblée Nationale. Il n’y a pas de liste de candidats pré-établis.

    On parle d’élection libre.

    Après l’élection, bref pendant le mandat du députés, les corrupteurs, les lobbies sont assez proches des centres du pouvoir. Et ils ont maintenant le temps de faire connaissance avec les députés.

    Le problème auquel ils se heurtent, c’est que, dans la plupart des cas, le grand électeur, qui est redevenu un citoyen normal, ce grand électeur connaît et suit la personne qu’il a envoyée au Palais Bourbon. Normal, car il est maintenant responsable de son choix devant son entourage.

    Mais du coup, le député est responsable devant son électeur, qui est à son tour responsable devant son entourage, sa proximité. On parle de chaîne de responsabilité.

    Et s’il n’est pas impossible de corrompre une personne responsable, c’est tout de même beaucoup plus compliqué.

    *

    Alors c’est pour ça que je crois que le peuple français n’est pas mort. Il lui reste encore une grande mission, politique, à accomplir. La France a déjà montré au monde entier qu’en matière de domination politique, ce n’est pas la naissance qui donne le sens.

    Mais maintenant, amis, frères, il est temps d’élever le niveau de notre jeu. Afin que cette fois-ci, le peuple français ne fasse pas mystère qu’en politique, même le cens n’a aucun sens.


    • yoananda2 3 mai 2020 12:05

      @beo111

      La France a déjà montré au monde entier qu’en matière de domination politique, ce n’est pas la naissance qui donne le sens.

      Ha oui ça elle l’a bien montré.

      Et on voit le résultat tous les jours devant nous ... quelle réussite !

      Depuis 200 ans, la France (son rôle) ne cesse de décliner (depuis 1815 si on veut être vraiment tatillon). Et depuis 50 ans, c’est carrément un effondrement interne.


    • Jean-Pascal SCHAEFER Jean-Pascal SCHAEFER 3 mai 2020 13:16

      @beo111
      Merci pour ce commentaire argumenté et constructif.
      Une précision toutefois. Pour vous, quelle est l’utilité de l’échelon intermédiaire des grands électeurs ? Le contrôle ?
      En ce cas, ne vaudrait-il pas mieux que soient tirés au sort directement x députés d’une part et y contrôleurs d’autre part ?
      Qu’en dites-vous ?


    • beo111 beo111 3 mai 2020 13:44

      @yoananda2

      Voulant trop bien faire, c’est vrai que la France a fait trop vite et trop loin, là où l’Histoire se serait bien contentée qu’elle renforçât uniquement les acquis des révolutions anglaises et états-uniennes.

      Mais voilà, ce qui est fait est fait, et cette impression actuelle que de la démocratie nous n’aurions que le nivellement par le bas pourra être dépassée si nous savons élever le niveau de notre jeu.

      1815 ? De mon point de vue plutôt 1870, mais nous aurons sans doute l’occasion de revenir sur ces considération historiques.


    • beo111 beo111 3 mai 2020 14:39

      @Jean-Pascal SCHAEFER

      Vous avez déjà un élément de réponse dans la réaction de Y2.

      Le problème du tirage au sort pur, c’est que l’on reste dans le plus petit dénominateur commun, le nivellement par le bas.

      Cela marche lorsque le dirigeant a fait ses preuves, comme le Général de Gaulle. Mais sinon c’est dégénérescence programmée depuis 1968. Voire pire, la catastrophe inévitable à partir de Nicolas Sarkozy.

      Mais il y a un autre élément à prendre en compte.

      C’est que, le tirage au sort pur sur les listes électorales est déjà usité dans deux cas bien précis dans les politiques publiques.

      Déjà, dans les jurys d’assises, là je n’ai rien à dire. Sarkozy ne pouvait pas faire que des mauvaises choses, ça c’est un fait. C’est la justice du peuple par le peuple.

      Le second cas est moins connu, et c’est là où je veux en venir.

      Les soit-disant syndicats de militaires. En fait, pour être plus précis, c’est vrai que des militaires tirés au sort s’expriment sur le moral des troupes. Mais c’est un simple droit d’expression j’espère que vous le comprenez bien. Ils ne sont en rien décisionnaires.

      Mais dans un certain sens, les jurés non plus. Ils se contentent d’interpréter la loi dans des cas bien précis. Ce ne sont pas eux qui décident de la loi.

      En fait, pour répondre à votre question, ce n’est pas le contrôle, principalement, que j’attends du grand électeur.

      C’est la responsabilité.

      Et le problème du tiré au sort, c’est qu’il est par essence irresponsable. Le mec il a rien demandé à personne. Qu’est-ce que vous voulez lui demander des comptes ?

      C’est très problématique dans le cas d’un député, car il aura à se prononcer sur des lois qui donneront peut-être encore plus de pouvoir au Capital financier.

      C’est beaucoup moins gênant dans le cas d’un électeur. Car si sur le coup personne ne pourra rien lui dire, chacun est libre de sons choix ; il aura par la force des choses des comptes à rendre à son entourage, sa proximité, si son député vote n’importe quoi.

      Et il suffit que l’électeur dise que son député ne le représente plus, pour que ce dernier perdre toute sorte de légitimité. Bon le mec continuera à siéger au Palais Bourbon, mais personne n’est dupe.

      C’est pourquoi, si le tiré au sort est un mec lambda, voir même en dessous, il aura tout intérêt à voter pour quelqu’un de plus évolué que lui, car dans le cas contraire on pourra lui en faire le reproche.

      Par exemple très compliqué si un fils dit à son père qu’il a honte de lui, devant la famille.

      On est dans le réel.

      Donc utilisant les ressorts du réels nous pouvons échapper au nivellement par le bas, à la démocratie du PGDC, à partir du moment où l’électeur a intérêt à voter pour meilleur que lui.

      On atteint certes pas l’excellence d’une véritable aristocratie. Mais le problème de l’aristocratie, la seule vraie qui existe, celle du cœur, sur quel critère mesurable pourrions-nous l’établir ? Qui va mesurer ? Qui va contrôler les mesures ? qui va contrôler les contrôleurs, qui va contrôler les contrôleurs de contrôleurs ? C’est sans fin.

      Bon moi en tout moi cas j’ai fini ma réflexion à ce sujet, et vous pourrez en cueillir les maigres fruits dans mon blog.


    • yoananda2 3 mai 2020 16:10

      @beo111

      si nous savons élever le niveau de notre jeu.

      Oui, et je commences à penser qu’il en va de notre survie. Va falloir qu’on s’élève.

      Vous proposez quoi ?

      si c’est pour s’engluer encore plus dans le "plus de démocratie" ... je vous préviens tout de suite, ça sera sans moi.

      La démocratie directe, ça ne marche pas, voir le théorème d’Arrow.

      La démocratie indirecte ça ne marche pas, voir la France.

      La royauté catholique, ça ne marche pas.

      Et la, y a toute une génération qui va venir nous proposer une IA comme gouvernement.

      Donc, si on ne trouve pas quelque chose de bien péchu ...

      Je vous ai vu parler de tirage aléatoire, je n’ai pas lu tout le post, mais si c’est ça, c’est sans moi. Va falloir aller bien plus loin que ça.

      Pour ma part, je suis en train de remettre en question le fondement de la justice, de l’économie, de l’individu. Pour vous dire vers ou je vais.


    • beo111 beo111 3 mai 2020 16:48

      @yoananda2

      Ce que je veux c’est donner une représentation politique à une représentation sociologique de la France. La représentation politique s’obtient par l’élection, la représentation sociologique par le tirage au sort, il n’y a pas d’autre solution.

      C’est moins efficace qu’une dictature éclairée s’appuyant sur une vraie aristocratie. Mais ça me parait un bon compromis entre le besoin d’avoir des représentants plus élevés que la masse et une minimisation de la corruption.

      Vous devriez lire mon post comme vous dites. Il y a une réflexion sur la justice qui ira peut-être dans votre sens. Et je précise ce que je pense d’un tirage au sort pur dans ma réponse à l’auteur.


    • yoananda2 3 mai 2020 16:57

      @beo111

      La représentation politique s’obtient par l’élection, la représentation sociologique par le tirage au sort, il n’y a pas d’autre solution.

      Vu comme ça, ça me semble plutôt une bonne idée.

      faut-il absolument une représentation ? et si oui, pour quels domaines exactement ?

      Par exemple, pour aller négocier un traité commercial, oui, ça peut se comprendre, on ne va pas s’y mettre à 50 millions sachant que 99% n’y pipe que dalle.

      Mais après, est-ce que vous ou quelqu’un d’autre à réfléchi à quand et pourquoi on aurait besoin de représentation et quand et pourquoi il n’en faudrait surtout pas ?

      En cas de guerre par exemple, je ne veux surtout pas être représenté, je veux être "dirigé" par des stratèges qui ont fait leurs preuves.

      Parce que j’ai l’impression d’être souvent représenté pour des trucs contre mon grès en ce qui me concerne, et ça me dérange un poil.

      Bon, c’est 2 cas un peu simplistes, je ne connais pas bien le sujet.

      Je pose la question smiley


    • beo111 beo111 4 mai 2020 09:20

      @yoananda2

      De ce que j’ai compris le parti pirate s’est posé la question. La démocratie liquide qu’il propose permet notamment à l’individu de choisir les domaines où il veut être représenté, d’être représenté par différentes personnes selon les sujets, de changer rapidement de représentant, etc.


    • yoananda2 4 mai 2020 10:57

      @beo111
      ha oui, le parti pirate, bon exemple en effet. J’avais regardé ça viteuf à une époque et je l’avais oublié. J’avais bien aimé le concept de prime abord. Je ne sais pas si ça pourrait marcher, mais, ça me plait bien.
      Depuis j’ai un peu évolué et je suis beaucoup moins démocrate qu’avant. Je regarde ce qui se fait dans les projets open source (avec le défaut que ça ne concerne que tu virtuel, du code) et s’il a des "touches" démocratiques, c’est surtout aristocratique. Et je crois que j’aime mieux in fine.


    • Jean-Pascal SCHAEFER Jean-Pascal SCHAEFER 4 mai 2020 17:37

      @yoananda2

      Merci pour ces commentaires. L’exemple des stratèges en temps de guerre me semble un excellente idée. L’histoire de Thémistocle est à elle seule une référence exceptionnelle.
      Après la bataille de Marathon, plutôt que de profiter d’une victoire inespérée, il réussit à convaincre les athéniens d’utiliser les revenus des mines d’argent du Laurion pour préparer la prochaine guerre probable contre les Perses. Il fait construire des trières de combat. Et il remporte l’éclatante de Salamine !

      Reste à identifier les bons stratèges d’aujourd’hui, qui ne sont pas nécessairement des personnes très consensuelles.


    • Jean-Pascal SCHAEFER Jean-Pascal SCHAEFER 4 mai 2020 17:44

      @beo111
      En tout cas, c’est un plaisir de vous lire. C’est du bon niveau. Merci !


    • Jean-Pascal SCHAEFER Jean-Pascal SCHAEFER 23 mai 2020 11:03

      @beo111
      Merci, magnifique commentaire, très complet et argumenté !


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