jeudi 8 octobre 2015 - par tvnetcitoyenne

Pour des médias populaires émancipateurs, par Vincent Goulet

 

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"Réinventer des médias émancipateurs passe par une réconciliation avec les classes populaires“

 

Intervention de Vincent Goulet, sociologue des médias. Il a étudié particulièrement la reception et la circulation de "l'information " dans les quartiers populaires, enquête immersion à Bordeaux.

 

ouvrages publiés : Médias et classes populaires. Les usages ordinaires des informations. Paris, inaÉd. coll. Médias essais, 2010

 

« Médias : le peuple n’est pas condamné à TF1 ». Janvier 2015 Edition Textuel

 



1 réactions


  • Pierre Régnier 9 octobre 2015 19:07


    Proposition intéressante et à peu près bien présentée par Vincent Goulet.

     

    Remarquons tout de même qu’il n’est pas conscient que, désormais, presque tous les médias sont ce qu’il appelle des "médias commerciaux", l’impérialisme publicitaire, dont François Brune annonçait la venue, il y a trente ans, dans son livre Le bonheur conforme (*) ayant triomphé à peu près partout. C’est particulièrement vrai sur Internet, que beaucoup voyaient naïvement venir, à l’origine, comme un réel espace de liberté totale.

     

    Par ailleurs, Goulet n’est pas conscient du faux partage entre "progressistes et réactionnaires", ce qui n’a plus de sens depuis longtemps. Il se situe dans le camp désormais imaginaire des premiers - le "camp du Bien" - et dénonce un peu la déformation volontaire des mots par des politiciens mal intentionnés, mais il utilise lui-même des mots déformés - "imposés pour penser le monde" - sans en rétablir le sens exact, et sans préciser que c’est au moins autant chez les "progressites" que chez les "réactionnaires" que les mots sont délibérément déformés. Sa dénonciation de la "fabrique de l’opinion" reste alors superficielle, comme son évocation de l’échec de Tsipras en Grèce ou celle des espoirs mis dans Podémos en Espagne, lesquelles ne le conduisent nullement à mettre en lumière la légèreté de la démarche générale des "indignés" de toutes sortes.

     

    Ce qui m’a paru le plus positif, c’est que Vincent Goulet a évité la démagogie et la flatterie, habituellement dominantes dans les discours comme le sien. Il a explicitement insisté sur la nécessité de "l’autodiscipline" dans les tentatives de création des nécessaires "médias alternatifs" qui se voudraient "populaires et émancipateurs". Dans la situation actuelle, où la démagogie est la caractéristique principale des réseaux dits sociaux, aussi bien que des médias dominants contrôlés par les puissances financières, c’est courageux.

     

    A suivre avec espoir et intérêt.

     

    (*) Le Bonheur conforme, par François Brune

    édité en 1985 par Gallimard le livre a été réédité récemment par l’auteur aux

    éditions de Beaugies : http://www.editionsdebeaugies.org/



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