jeudi 8 juin 2017 - par alanhorus

Philip K. Dick l’écrivain visionnaire

Philip K. Dick Ecrivain genial qui inspira de nombreux cinéastes.

 

On lui doit Blade Runner, entre autre.

 

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"La réalité est celle qui, lorsque vous arrêtez de croire en elle, ne disparaît pas". - Philip K. Dick

 

Son expérience de la synchronicité ou de l'effet mandela est interressante. Pour lui la science fiction qu'il inventait existait réellement par effet mandela

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philip_K._Dick

 



25 réactions


  • gaijin gaijin 8 juin 2017 17:59

    intéressant
    et totalement symptomatique de la confusion dans laquelle sombrent ceux qui a force de se focaliser sur la pensée perdent tout contact avec le réel ......
    il y aura toujours une différence entre un androide et un humain ( ou un animal ) : l’existence des corps subtils
    tout le truc sur la mémoire est aussi une erreur : la mémoire est déjà de toute façon une réécriture constante du passé ( cyrulnick )
    quand au réel cesser de croire a quelque chose d’irréel ne rend pas la chose irréelle pour autant .....c’est dire que si prouvez que le christ n’a jamais existé et que plus personne n’y croit vous n’enlevez pas l’empreinte de 2000 ans de christianisme sur le monde ....ce qui est irréel est bigrement dangereux et réel ..comment savoir alors ce qui est réel ?
    on ne peut pas car en premier lieu c’est la dichotomie réel-irréel qui est illusoire
    ( logique non A )
    lire plutot vanvogt herbert et simak que k dick et asimov .....


    • wendigo wendigo 8 juin 2017 18:25

      @gaijin
      lire plutot vanvogt herbert et simak que k dick et asimov .....

      ...
      Désolé mais je ne suis pas d’accord, il ni a pas à lire untel plutôt qu’untel (qui malgrés les apparences ne sont pas un même auteur, pas même cousins) mais de les lire tous, sans quoi le lecteur devient un mouton, un suiveur et ne développe pas d’esprit critique et ne se forge pas sa propre pensée ou au moins son propre opinion. C’est ça le but de cette littérature, être libre penseur,non ? smiley
      Vous avez oublié Douglas Adams dans votre liste pourtant Marvin n’est pas inintéressant il soulève le problème de savoir,en combien de temps une IA deviendrait elle dépressive au contacte des être humains ? ...


    • medialter medialter 8 juin 2017 22:29

      @gaijin
      .... "cyrulnick"

      *

      Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa aaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

      Pas toi smiley ..... MaQouille, Gazpart, je comprendrais, mais pas toi smiley Mais qu’es-tu devenu, mon ami ???? cyrulnick, psychanalyste, psychiatre, quelle profanation. Heureusement que t’as écorché son nom, t’es à moitié pardonné smiley


    • medialter medialter 8 juin 2017 22:47

      @wendigo
      "les lire tous"

      *

      Mouais smiley Déjà, t’as pas fini, ensuite dans 80% des cas, ça laissera ton ciboulot en électroencéphalogramme plat. Si t’as pas un temps infini à disposition comme presque tout le monde, tu peux déjà sélectionner une belle brochette d’auteurs qui vont te liquéfier la cervelle (C. Clarke, K. Dick, Van Vogt). Je viens même de découvrir des messages très profonds et à peine codés chez Hergé ("On a marché sur la Lune", où rien que le "On" est une subtilité du titre), chez Jules Verne qui décrivait l’existence d’habitants sur la Lune ; et chez les précurseurs, on aura le plaisir de découvrir chez Swift la connaissance de Phobos et Daimos, plus d’un siècle avant leur découverte, décrits comme des satellites artificiels. Comme partout, en SF, il y a les amateurs, et il y a les initiés


    • Joe Chip Joe Chip 8 juin 2017 23:50

      @gaijin

      Sauf que cette fameuse conférence de Metz de 77 est un gros gag, comme cela a été confirmé par le biographe de Dick et plusieurs témoins de l’époque. Dick était un type malicieux et iconoclaste qui savait qu’il allait s’adresser à une horde de marxistes français pontifiants, passablement antiaméricains et athées qui le considéraient comme le pape de la contre-culture.

      Voilà le compte rendu de Fluide Glacial à l’époque : 

      Metz. Festival de. Consacré à la S-F, Saucisses Frites pour ceux qui ne savent pas. Metz, ville des curés et des militaires (…) Nous a dit des choses très bien en privé dans un magnéto. Deux jours plus tard, il a enfilé des conneries pendant sa conférence. S’était mysticisé entre temps, contaminé par l’air de la ville et la présence obsédante de cette cathédrale plutôt sale qui est le seul point de repère de loin. Devenu mystique, saint Dick. Mystique et mysticon. Sont dans un bateau. Le même. Mystique tombe à l’eau. Reste con. Dick pourtant est ce que l’Amérique a de meilleur. Qu’est-ce que ça doit être le reste. »

      Et selon son traducteur :

      Lorsque Dick est venu au Festival de Metz, speech mémorable dans la poche, une imposante croix autour du cou et affirmant à qui voulait l’entendre qu’il tuait les puces par imposition des mains — méthode qui quand on y réfléchit ne fait nullement appel à des pouvoirs supranormaux —, j’ai eu la chance, en tant qu’ami ou interprète bénévole, d’assister à quelques unes de ses interviews ainsi qu’à ses discussions avec des écrivains ou critiques français. Et, moi qui croyait innocemment le connaître un peu pour avoir passé plusieurs fois quelques jours chez lui, j’ai compris que je n’avais rien compris. À seulement quelques heures d’écart, j’ai découvert un Dick marxiste bon teint, un autre qui ne jurait que par la psychanalyse, un troisième qui cherchait à atteindre la vérité par le zen. Et le plus étonnant est qu’à chaque fois cet autoportrait spontané correspondait très exactement aux attentes secrètes de ses interlocuteurs. Tous sont repartis ravis, satisfaits devoir qu’ils ne s’étaient pas trompés sur son compte etque leur vision était la bonne.

      Mécanisme de défense et de séduction ? Dick caméléon ? Dick Zelig ? A chaque fois il m’a paru totalement sincère, et somme toute rien n’était vraiment contradictoire dans ses déclarations, mais quand même. Je ne sais pas si le plus frappant était cette incroyable faculté de mimétisme ou ce sens quasi télépathique qui lui permettait si bien de deviner ses interlocuteurs.

      Quoi qu’il en soit, cela m’a incité à me poser quelques questions sur les interviews qu’il m’avait accordées. Versons néanmoins au dossier cette discussion du maître avec un jeune fan français et would-be writer qui découvrait les Etats-Unis au moment où les sixties finissaient de s’effilocher.

      J’ai quitté l’auteur d’Ubik ravi, illuminé, et aujourd’hui encore je reste convaincu que c’est le vrai Dick qui s’exprime dans ces quelques pages. D’ailleurs, n’était-il pas exactement tel que nous l’imaginions à la lecture de ses livres ? Or un livre est un livre. Certes les interprétations peuvent différer, mais il ne peut tout même pas se transformer en fonction de chacun de ses lecteurs ! Cela ressemblerait trop à du Dick...


    • gaijin gaijin 9 juin 2017 09:22

      @wendigo
      oui bien sur il faut tout lire ce que je disais n’est qu’une manifestation de mon agacement a voir toujours se focaliser le discours dans le même sens ...on radote sur les 3 lois d’asimov mais on passe sous silence les observations d’herbert : le danger de l’utilisation des machines c’est qu’elle conditionne l’esprit humain a considérer les autres humains comme des machines ...ou si on veut se pencher sur le transhumanisme qu’arrivera t’il quand les " sans dents " vont comprendre que le transhumanisme signifie ( s’il est possible ) rendre immortels les psychopathes qui gouvernent le monde ......

      d’autres considérations sont a prendre en compte c’est simak je crois dans projet vatican XVII qui soulève la question du temps : le robot étant par nature immortel vit dans un temps décalé de l’humain .....

      douglas adam je ne connais pas .....mais une ia ne sera jamais dépressive pour une raison simple ce que nous appelons dépression est un oppression émotionnelle et si par hasard une ia avait des émotions la première chose qu’elle ferait serais d’éliminer l’humanité


    • gaijin gaijin 9 juin 2017 09:41

      @medialter
      mais si, mais si, j’aime bien cyrulnik .......et d’autres

      il faut parler au fou selon sa folie vois tu ? aider les gens a passer non pas de a a z mais de a a b et ainsi de suite ......a moins de lui taper sur le crane il ne sert a rien de décrire la lumière a un aveugle smiley

      j’ai commencé par l’expérience directe et maintenant j’étudie la philosophie ( vrai de vrai ) pourquoi ? bien évidemment je ne compte pas y apprendre quelque chose mais comprendre comment les " autres gens " les " normaux " fonctionnent comment ils en arrivent a pouvoir ne pas voir ce qui crève les yeux ........


    • gaijin gaijin 9 juin 2017 09:43

      @Joe Chip
      je n’ai pas compris de quoi vous parliez mais je n’ai pas encore eut le temps de voir la vidéo dans son intégralité ceci explique peut être cela ..........


    • wendigo wendigo 10 juin 2017 16:51

      @gaijin

       Quoi ? hein ? comment ?
      Raïïïïïïï laï laï laï laï Hiiiii ; vous ne connaissez pas Douglas Adams ???

      Et vous osez venir parler sérieusement SF, ici face à moi, sans même le museau au sol ?

      Sachez monsieur que Douglas Adams est le père de la théorie de l’improbabilité indéfinie, l’auteur de la plus célèbre trilogie en cinq volumes de l’histoire de la SF, celui qui a répondu à la grande question de l’univers et vous osez nous affirmer comme ça de but en blanc que vous ne connaissez pas ! Mais faites vous une culture mon cher, Vanvogth, Dick ou même Azimov ne sont rien sans Adams. Sachez que son livre "potentiellement inoffensive" est une oeuvre magistrale reconnue à l’unanimité de tous !

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Douglas_Adams

      Je ne saurais vous encourager à vous faire une culture au plus vite, Si vous aimez la SF ! Cet auteur changera votre vision de l’univers comme aucun autre avant et après lui.
      Moi qui suis un grand lecteur de ce genre littéraire, j’ai placé H²G² au centre même de ma bibliothèque, de ma vie et de ma raison. (tout ceux qui l’on lu ici pourront en témoigner ! )
      Un film a d’ailleurs été commis de son oeuvre dont voici la B.A :

      https://www.youtube.com/watch?v=CxSw3j53q94


    • gaijin gaijin 10 juin 2017 19:52

      @wendigo

      " Mais faites vous une culture mon cher, Vanvogth, Dick ou même Azimov ne sont rien sans Adams "

      s’cuse moi partner de te demander pardon et de te déranger dans ta fanitude

      https://www.youtube.com/watch?v=zSMHK_sgi7E

      mais vogt sort le monde des non A en 45 a l’époque ton type il est même pas a l’état de projet , quand herbert publie dune il a juste 12 ans ............

      dois je continuer ?

      " Cet auteur changera votre vision de l’univers comme aucun autre avant et après lui. "

      il y a longtemps que je ne lit plus de sf vois tu et quand a changer ma vision de l’univers je n’attends plus rien de personne depuis longtemps : mon réel a dépassé vos rêves ........


    • gaijin gaijin 11 juin 2017 07:16

      @Zatara

       smiley oui je comprends que vous puisiez vous dire ça

      et pourtant ...........


  • gerfaut 8 juin 2017 18:02

    Un drôle de type. Avec une vraie bizarrerie, une vraie dinguerie. Pas de la dinguerie prémâchée, non du brut de décoffrage, prélevé à la source celle-là, et pas entonoir. Et qui mouru sans tellement de sous, parce que les ricains n’aiment pas tellement leurs grands auteurs. Un type génial, oui. Avec des anecdotes qui sont donc amusantes.


    Sa femme ou sa compagne l’avait quitté, il invita donc n’importe qui à crécher chez lui, un bazar épouvantable à son détriment. Une idée d’écrivain, voyez ? Ce qui me fait le plus rire c’est le nom de son oeuvre la plus connue : ’Do androïd dreams of electric sheep’ ? Est-ce que les androids rêvent de moutons électriques ? Hin ? A vôtre avis ?....

    C’est du K. Dick. Du K Dick, du K Dick... Interessant à prononcer, ça aussi...

    Dans la même veine mais côté polard, il y a aussi Jim Thompson, un autre type génial, qui a écrit A hell of a woman dont Alain Corneau a fait Série noire. Un vrai scénario celui-là... Mais c’est une autre histoire.

  • psychorigide psychorigide 8 juin 2017 18:46

    Pas seulement un visionnaire mais un toxico, un écrivain qui puisait dans son fond culturel en propagandiste parfois ( Le maitre du Haut Château, le lire à l’endroit... ). Puis le cinéma s’en emparant un écrivain mondialement connu * Donc surestimé aujourd’hui et sous-estimé hier .

    .

    Un fondateur de la SF contemporaine qui reste hélas un sous-genre car n’ayant pas progressé.

    .

    Je préfère l’anticipation et Ballard par exemple .... quantité d’autres auteurs qui ne participent pas spontanément de la SF * Anthony Burgess et son orange mécanique ....

    .

    K.Dick a connu son heure de gloire posthume et l’heure est à la révision !


  • alanhorus alanhorus 8 juin 2017 20:26

    https://www.youtube.com/watch?v=5xRwcFj7zEM
    alain bashung etrange été.
    mes romans préférés substance mort, flow my tears the police said et siva.


  • alanhorus alanhorus 8 juin 2017 20:33

    Ah j’oubliai : UBIK
    https://www.youtube.com/watch?v=kVoqH1Vszdc
    En VO


  • Joe Chip Joe Chip 8 juin 2017 23:31

    Je suis un fan absolu et un bon connaisseur de l’oeuvre de Philip K. Dick - qui est aussi mon avatar ici - que j’ai dévorée durant mes études (soit au bas mot deux dizaines de romans et une centaine de nouvelles). Je lui ai consacré mon mémoire de fin d’études (qui portait sur l’adaptation cinématographique de ses oeuvres).


    Amusant de lire les commentaires péremptoires et complètement à coté de la plaque des éternels "je sais tout "de forum qui lui règlent son compte en quelques lignes : "toxico", "surestimé"... Bref, les caricatures idiotes que l’on lit ici ou là. 

    Pour rétablir la vérité, Philip K Dick a souffert toute sa vie de dépendance médicamenteuse, en particulier aux amphétamines qu’il ingurgitait en quantités industrielles durant son pic de créativité des années 60, mais c’était essentiellement pour soutenir son imagination débordante et un rythme d’écriture démentiel. Car PKD était tout sauf un drogué oisif et indiscipliné. C’était un écrivain passionné et rigoureux qui a voué quasiment chaque heure de sa vie à sa vocation, un véritable artisan. Il n’y avait pas de demi-mesure avec lui, et il devait travailler tout le temps pour pouvoir gagner sa vie. Ecrivain de SF à l’époque, c’était non seulement mal vu mais surtout très mal payé (à la ligne ou aux mots), sauf pour quelques auteurs plus ou moins commerciaux qui vendaient des centaines de milliers d’exemplaires. Mais il n’était pas non plus totalement "sous-estimé" et jouissait d’un succès d’estime auprès d’une partie de la critique littéraire et du milieu universitaire français dès les années 60/70. Durant son voyage en France (son seul déplacement à l’étranger, mis à part un séjour prolongé au Canada) il remercia le lectorat français de lui avoir permis de continuer à écrire et de l’avoir considéré comme un véritable écrivain.

    Il n’a jamais consommé de drogues dures, et n’a fait qu’un seul "trip" sous LSD à la fin des années 60 qui a été suffisamment effrayant pour le convaincre de ne jamais renouveler l’expérience. Si on veut rentrer dans le matérialisme médical, les épisodes hallucinatoires qui l’ont frappé au milieu des années 70 et qu’il a partiellement retranscrits dans ses oeuvres "gnostiques" étaient vraisemblablement lié à une pathologie cérébrale (le diagnostique le plus fréquemment avancé étant "épilepsie du lobe frontal") associé au manque de sommeil (Dick écrivait certains romans alimentaires d’une seule traite) et à la consommation frénétique d’amphétamines pour rester éveillé. Mais au fond tout cela n’a aucune importance par rapport à la force de conviction et à l’intensité inédite (dans la SF) que Dick a mis dans ses oeuvres. 

    Dick occupe selon moi une place équivalente à celle d’Orwell pour la seconde moitié du XXème siècle. Si l’auteur de 1984 a parfaitement retranscrit la paranoïa collective des totalitarismes de la première moitié du XXème, aucun écrivain n’a mieux pressenti et annoncé la dictature soft qui s’est mise en place dans le monde occidental à partir des années 60. Virtualité, théorie du complot et manipulation médiatique, "plastification" du monde, consentement de l’individu à sa propre aliénation, simulacres, invasion du marketing, émergence des lobbies pharmaceutiques et des multinationales, messianisme libertaire, religions, spiritualités new age, dépression... tout y est, projeté dans des intrigues vertigineuses et haletantes multipliant les niveaux de lecture. Contrairement à la plupart des écrivains de SF et d’anticipation, Dick n’a jamais eu la vanité de chercher à décrire d’hypothétiques technologie futures, mais il a fait beaucoup mieux à mon avis en décrivant l’essence de l’avenir. 

    Dick n’était pas un grand styliste. Il écrivait comme un écrivaillon, toujours sous la menace de la pauvreté, d’une pension alimentaire à payer ou du fisc. Une écriture très dépouillée, très américaine. Mais quel imaginaire, quel lyrisme ! Les romans de PKD sont ponctués de passages comme ceux-là : 

    D’ailleurs, en Californie, l’endroit où tu vas, ça ne compte pas : tu retrouves éternellement le même McDonald, comme sur une bande qui tourne autour de toi pendant que tu crois te déplacer. Au bout du compte, quand tu as faim et que tu t’arrêtes au McDonald pour manger un morceau, ils te vendent le même hamburger que la dernière fois, et que la fois d’avant, et ainsi de suite en remontant jusqu’à l’époque où tu n’étais pas né et en plus des mauvaises langues - des menteurs évidemment - disent que leurs hamburgers sont faits de gésiers de dinde. Selon leur enseigne, ils avaient vendu le même hamburger initial cinquante milliards de fois. Il se demanda si c’était au même client. La vie à Anaheim, Californie, n’était qu’une pub pour la vie à Anaheim qui repassait éternellement. Rien ne changeait jamais ; ça ne faisait que s’élargir toujours d’avantage, comme une tache de néon. Et ce qui suintait de la sorte avait été fixé une bonne fois pour toutes longtemps auparavant, comme si l’usine automatique qui sortait ces objets en série était restée bloquée sur la position MARCHE. Comment la Terre devint Plastique, songea-t-il en évoquant le conte de fées Comment la Mer devint Sel. Un de ces jours, il sera obligatoire de vendre des hamburgers McDonald aussi bien que de les payer ; on se les revendra les uns aux autres depuis nos salles à manger. Comme ça, on n’aura même plus besoin de sortir.
    (Substance Mort)
     
    Silence. Les murs, le plancher, les boiseries suintaient de silence ; de quoi le broyer comme une gigantesque meule. Le silence suintait du parquet à travers la vieille moquette grise en lambeaux. Il suintait des appareils cassés ou à demi cassés qui équipaient la cuisine, des appareils qui n’avaient jamais fonctionné depuis l’emménagement d’Isidore. Du grand lampadaire inutile de la salle de séjour, des coulées de silence s’étalaient par nappes entières à la rencontre d’autres coulées vides descendues du plafond constellé de chiures de mouches. Le silence s’arrangeait, en fait, pour jaillir de partout comme s’il avait voulu supplanter toutes choses. Ainsi ne se lançait-il pas seulement à l’assaut des oreilles d’Isidore, mais encore de ses yeux. Debout devant son récepteur de télé inerte, il eut soudain le sentiment que le silence était visible et aussi, mais à sa manière, vivant. Vivant ! Ce n’était pas la première fois, loin de là, qu’il ressentait cette austère approche. Le silence entrait alors par effraction, avec violence, sans aucune subtilité, incapable, à l’évidence, de la moindre patience. Le silence du monde ne pouvait plus retenir sa soif de tout engloutir. Plus maintenant. Maintenant qu’il avait presque partie gagnée.
    Isidore se demandait, dans ces moments-là, si tous ceux qui restaient sur Terre, les autres, ressentaient le vide de la même manière. À moins que ce ne fût un phénomène particulier à son identité biologique particulière, hallucination engendrée par un appareil sensoriel inepte. « Intéressante question, songea Isidore. Mais à qui se comparer ? » Il vivait seul dans le grand immeuble aveugle et dégradé, avec ses mille appartements inoccupés, qui retournait peu à peu, comme tous ses semblables, à l’entropie, aux ruines… À la longue, tout ce que contenait l’immeuble tournerait en ratatouille indistincte, fatras sans nom empilé du plancher au plafond de chaque appartement, couches indifférenciées d’un pudding hétérogène et pourtant homogène. Ensuite, l’immeuble lui-même perdrait peu à peu sa forme, rejoignant dans son ubiquité triomphante la cendre et la poussière. Mais bien sûr, il serait alors lui-même mort depuis longtemps. Debout, là, dans cette salle de séjour condamnée, face à l’immensité vide et palpitante d’un silence vaste comme le monde, il trouva que c’était encore un beau sujet de méditation.
    Mieux valait, peut-être, rallumer la télé ?
    (Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) 



    • Joe Chip Joe Chip 8 juin 2017 23:31

      @Joe Chip

      Mais je crois que mon roman préféré est une oeuvre courte et mineure, Le Guérisseur de Cathédrales, écrite aux termes d’une période de panne créative :

      Joe Fernwright est un guérisseur de céramiques, sans doute le meilleur de la Terre. Malheureusement pour lui, il est au chômage car il ne reste plus aucune poterie à restaurer et plus personne ne songe à en fabriquer de nouvelles. Dans cette société futuriste où il vit, gangrénée par la surpopulation et une inflation galopante, il ne survit que grâce aux subsides que lui alloue un gouvernement totalitaire. Divorcé d’une femme autoritaire et dépourvu d’avenir, Joe Fernwright songe sérieusement à mettre fin à ses jours lorsqu’une entité extraterrestre, le Glimmung, lui propose un travail. Pour Joe Fernwright, cette offre qui tombe à pic est une dernière chance et presque une rédemption de ses nombreux échecs.

      Le Glimmung, entité quasi divine, est en train de réunir une équipe de nombreux spécialistes provenant de toutes les espèces extraterrestres afin de se rendre sur Sirius V, dite La planète du Laboureur. Là, il compte tenter de renflouer une cathédrale engloutie, Heldscalla, afin de ressusciter d’anciens dieux. L’avenir se présente sous les meilleurs auspices pour Joe Fernwright qui, lors du voyage interplanétaire qui l’emmène vers la planète de Laboureur rencontre une jeune femme, Mali, dont il tombe amoureux. Toutefois, dès l’atterrissage, il entre en possession d’un livre vendu et rédigé par une race autochtone, les Kalendes, qui contient des prédictions inquiétantes sur l’avenir.

        

    • juluch juluch 9 juin 2017 11:18

      @Joe Chip

      Un bon écrivain de SF....toujours d’actualité et toujours plaisir à lire...  smiley


    • spoty spoty 11 juin 2017 17:31

      @Joe Chip
      Mon roman préféré de Dick est peut-être glissement de temps sur Mars ( Ubik est fantastique on est d’accord). 


  • alanhorus alanhorus 9 juin 2017 08:33

    Philip k Dick est lié a une prise de conscience du fait qu’une entité semble vouloir asservir l’humanité et la rendre esclave d’une nouvelle religion occulte et satanique.
    https://www.youtube.com/watch?v=L-Y5geA_ywk

    Philip K. Dick Predicted Reptilians & Illuminati

    http://beforeitsnews.com/conspiracy-theories/2015/06/philip-k-dick-and-the-illuminati-2470212.html

    La religion du "all seing eye" présente dans toute la filmographie d’hollywood cacherait en réalité une déformation de la vérité et de la réalité.

    https://www.youtube.com/watch?v=XZYgDoCPE8Q

    https://www.youtube.com/watch?v=BS4ZtJ2QHPk

    Mais l’œil de Dieu le " all seing eye " n’est peut être finalement que la terre elle même.

    Le dôme dont le centre est l’Antarctique d’où l’importance du réchauffement du climat et les chemtrails qui tentent de prendre le contrôle de la terre.

    https://www.youtube.com/watch?v=KvAk9718Jo8

    Flat Earth Theory - Ultra Spiritual Life episode 39

    https://www.youtube.com/watch?v=VNqNnUJVcVs


  • spoty spoty 11 juin 2017 17:21

    j’aime Dick, en particulier pour ses nouvelles, avec Fredric Brown, Richard, Matheson, Robert Bloch et Ray Bradbury il en a écrit des tellement géniales..


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