lundi 2 novembre 2015 - par attis

Les sciences sociales : une arme de guerre

David H. Price, professeur d'anthropologie et auteur de Weaponizing Anthropology, est interviewé par Abby Martin pour la chaîne RT. Il explique comment les sciences sociales, et en particulier l'anthropologie, ont été détournées par l'armée et les services de renseignement américains pour asseoir la domination des États-Unis sur les pays conquis au cours de la dernière décennie.

 

 



7 réactions


  • sls0 sls0 2 novembre 2015 18:29

    Là on enfonce des portes ouvertes.
    Dans un pays qui fout un grosse partie de son fric dans le militaire, ce doit être visible dans l’universitaire. Le but ultime c’est le fric, si on a augmenté les capacités d’accueil des universités, c’est parce qu’il fallait plus de ressources avec plus de connaissances, non ce n’est pas pour qu’il y ait un accès à la connaissance pour tout le monde, ce serait se tirer une balle dans le pied, le non-connaissant se révolte, le connaissant c’est un risque de révolution.

    Ils emploient une science en plus, non ils formalisent une science déjà employée.
    Comme ce n’est pas une science dure, la formaliser et y croire comme dans une science dure, ça risque de poser des problèmes.
    Une balle ou un obus c’est de la physique, ça va où on l’a calculé. Un cerveau, c’est plus fluctuant, ils vont se prendre quelques écarts types dans la tronche.


    • KHannea 2 novembre 2015 19:10

      @sls0
      C’est un peu fort de dire qu’on enfonce des portes ouvertes... 
      Il liste les noms de 3 programmes militaires à visé universitaire et nous dévoile que, contrairement aux anciens programmes, il y a un retour sur investissement attendu sur ceux ci. Notamment avec la création de fonds dédiés à la recherche universitaire qui débouchent sur des obligations de recrutement dans l’armée.

      Enfin voilà, il faut utiliser les expressions à bon escient, il dit pas juste qu’il y a un lien entre l’armée et l’université.


    • sls0 sls0 2 novembre 2015 21:07

      @KHannea
      Dans les années 60 cette vidéo aura pu sortir avec d’autres programmes, à l’époque c’était surtout le MIT qui était impliqué, c’était surtout technologique.

      Comme on peut voir sur ce graphique, il y a beaucoup plus d’argent à dépenser quà l’époque.

      Au niveau technologique ils ont un sacré niveau, coté humain peut mieux faire.

      Pour faire un parallèle avec le renseignement, technologiquement parlant ils sont très forts, pour le renseignement humain c’est pas merveilleux.

      Ils ont des bombes qui fonctionnent très bien, pour faire des gens mécontents aussi.
      Pour envahir un pays ils sont très fort, pour rester dans un pays, un peu de psychologie ça aide.

      Bel exemple avec l’Irak, il vaut mieux être russe ou iranien qu’américain si l’on veut être bien vu par la population comme par les dirigeants.

      Bon pour le moyen orient le but c’était le chaos, c’est une réussite, ce qu’en pense les habitants on s’en fout si on a les contrats.


    • attis attis 2 novembre 2015 21:52

      @sls0
      Tout le monde n’a pas la chance d’être aussi bien informé que vous pouvez l’être.

       
      Dans les années 60 cette vidéo aura pu sortir avec d’autres programmes

      Les sciences sociales ont été utilisées à des fins militaires dès la seconde guerre mondiale. Cf. cet article. Le mérite de David Price est surtout de nous montrer que les anthropologues sont désormais présents sur les lignes de front (il y a même eu des morts dans leurs rangs, ce qui a forcé le Pentagone à mettre un terme à Human Terrain System), et de nous dévoiler l’ampleur de la prise de contrôle du système universitaire américain par l’armée/la CIA.


    • sls0 sls0 3 novembre 2015 17:18

      @attis
      Je ne voulais pas remettre en cause l’action de David Price, c’est très bien ce qu’il fait.

      J’ai fait références aux années 60 pour dire qu’aux USA le lien avec les universités a toujours été fort, le schéma mental US est différent de nous.

      Si ça ne visait pas spécifiquement les USA, j’aurai pu prendre l’art de la stratégie de Sun Tseu, il y a 2500 ans il n’y avait pas de diplôme d’anthropologue, mais les outils étaient employés.

      Comme nos dirigeants nous impose le modèle américain, peut être que chez nous, il y aura bientôt des David Price.


  • Pierre Régnier 3 novembre 2015 11:05

    Les dirigeants américains mettant les sciences sociales au service des "gendarmes du monde" que doivent être, selon eux, les USA sont effectivement très dangereux.

     

    Mais il existe en France, depuis quelques années, un mouvement se présentant comme opposé à celui-là et qui, en fait, est au moins aussi dangereux :

     

    le mouvement qui, dans les universités et dans les grands médias, met les sciences sociales au service de l’immigration et de l’islamisation du pays "justifiées" par son passé colonial, lequel a fait des descendants des anciens colonisés d’éternelles victimes auxquelles, en réparation, tout est dû.


  • gamel 9 novembre 2015 23:04

    Elles ont servi à quoi exactement les sciences sociales, avant l’invasion de l’afghanistan ? Les EU ne connaissaient même pas le fonctionnement des sociétés tribales (pachtounes et autres), avec un peu d’histoire et d’anthropologie ils auraient su que ces groupes familiaux forment des unités très efficaces au combat, et qu’en réalité toute leur structure familiale est faite pour la guerre. Les américains ont gagné la guerre en quelques mois, mais les pachtounes n’étaient pas au courant que la guerre était finie...
    On se rappellera comment ces mêmes gens ont déjà humilié l’empire britannique (1842) et l’urss (années 1980), les superpuissances de l’époque.

    On se demandera aussi à quoi ont servi tous ces budgets en sciences humaines, pour aboutir à la destruction de l’Etat irakien, et au pouvoir donné sur un plateau au grand méchant loup iranien (ou alors était-ce l’objectif dès le départ ?) Les américains n’étaient même pas au courant de l’existence de sunnites et de chiites en irak, ont dissous l’armée et la police à la fin des combats ; ces officiers aguerris n’ont eu d’autre choix pour gagner leur vie que de monter des groupes parallèles.

    Bien joué les sciences humaines américaines, chapeau les artistes...


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