lundi 20 mars 2017 - par maQiavel

Les « petits candidats » !

Voici deux vidéos qui illustrent deux perspectives très différentes d’une même problématique, celle des « petits candidats » à l’élection présidentielle. 

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Il n’existe aucune définition objective de ce qu’est un « petit candidat ». Nous allons donc postuler que ceux qui utilisent ce terme se réfèrent à ces candidats qui font des faibles scores dans les sondages d’opinion ( à propos des instituts de sondages d’opinion , voir l’article sur la carte des connivences entre les entreprises et les instituts de sondage ). 

 

Pour certains, ces scores sont liés à la faiblesse de leur exposition médiatique, pour d’autres c’est parce qu’ils font de faibles scores dans les sondages que leur exposition médiatique est faible. 

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Certains pointent l’existence d’un « effet hit parade » induit par la pratique des sondages d’opinion, c'est-à-dire que les électeurs sont amenés à se conformer aux opinions de la majorité telle qu’elles nous sont présentés dans les sondages. 

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Quelles que soient la justesse et les implications politiques de cette notion, il semble que beaucoup de personnes ont intégré la perception selon laquelle il existe des « grands candidats » pour lesquels il est « utile » de voter car ils ont une chance de remporter l’élection et des « petits candidats » qui n’ont aucune chance de gagner. 

 

Dans la première vidéo, Olivier Mazerolle donne son opinion sur ces « petits candidats » : « leur présence déprécie la présidentielle. La présidentielle est un tournoi du grand Chelem, ce n’est pas un tournoi open ouvert aux amateurs (…). Il faut peut être ce style de candidature pour que la présidentielle d’inscrive dans la tradition du folklore français ».

 

 

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Un avis qui tranche avec celui de Nicolas Dupont Aignan qui va quitter le plateau de TF1 pour protester. En effet, les candidats qui ne sont pas les favoris des sondages ne sont pas invités sur la chaine pour le grand débat qui aura lieux le lundi 20 mars : « J’ai vu avec stupéfaction que votre chaine allait réserver l’antenne à 5 candidats sur 11(…).TF1 ne respecte pas le principe d’égalité des candidats (…), je veux dire aux Français que c’est une rupture d’égalité sans précédent dans la République. Les Français savent qu’il n’y a pas de grands candidats et de petits candidats comme l’a écrit votre chaine. Ils savent qu’en République il n’y a pas de petits Français et de grands Français. Et je veux dire aux Français ce soir que l’élection présidentielle de 2017 n’a jamais été à ce point manipulé, faussé, que tout est fait pour empêcher les Français de découvrir de nouvelles offres. Je ne peux plus jamais cautionner la manipulation médiatique qui est entrain d’être faites pour cette présidentielle (…). Rien ne compense le débat contradictoire et je pense que les Français attendent de connaitre l’ensemble des candidats (…). Au nom des millions de Français qui ne supportent plus cette loi du plus fort, cette confiscation de la démocratie, j’ai le devoir aujourd’hui de quitter votre plateau ! »

 

C’est la seconde vidéo :

 

https://www.youtube.com/watch?v=_BFh_2RGkT0

 

 

La notion de « petits candidats » est elle légitime ? La différence de traitement médiatique entre « petits candidats » et « grands candidats » contrevient –elle au principe Républicain d’égalité des chances ? Nuit-elle au droit des citoyens d’être aussi bien informés sur les propositions des « petits candidats » que des « grands candidats » pour pouvoir faire un choix en conscience ?

 

A noter que les députés avaient adopté le mardi 5 avril 2016, une loi qui modifie les règles de la campagne présidentielle prévoit en effet d’assouplir la règle d’égalité stricte du temps de parole ( toutes les interventions d’un candidat, ainsi que les interventions de soutien à sa candidature »,) et d’antenne (le temps de parole d’un candidat, les interventions de soutien à sa candidature et l’ensemble des séquences qui lui sont consacrées, si celles-ci ne lui sont pas explicitement défavorables) dans les médias audiovisuels (télévision et radio) entre les candidats à partir du début officiel de la campagne.

 

Seules les deux dernières semaines avant le premier tour de scrutin sont encore soumises à l’égalité du temps de parole et d'antenne.

 

 

Sources :

 

Kayz Kayz

 

Franz

 




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