jack Mandon jack Mandon 26 juillet 2017 08:43

@alanhorus, Pegase et à tous les insurrectionnels

Bien entendu, les vendéens du XVIIIe siècle étaient chrétiens et favorables au roi qui représentait, par l’investiture canonique de Rome, l’autorité divine sur la terre. Ils étaient donc partisans de l’ancien régime. Tous les manuels scolaires de notre enfance nous le révélèrent ainsi. Mais une analyse objective de l’histoire en profondeur sur plusieurs siècles est plus éclairante et surtout plus juste. Elle est surtout l’histoire authentique des peuples européens trompés et asservis. Rassurez vous, je n’ai jamais été séduit par le communisme stalinien ou autre saloperie estudiantine de Mai 68. Simplement attaché à mon pays.


« Ce qui est essentiel ici c’est de saisir – en dépit des différences, discordances et contrastes - la continuité matricielle entre l’antériorité médiévale qui mènera à l’avènement de la grande monarchie classique telle qu’elle validera la mort du vieux rapport non mercantile à la terre et sa postériorité républicano-financière au sens où les agitations médiévales de 1251 et de 1320 qui conduisent à la grande jacquerie de 1358 puis aux embrasements de Guyenne en 1548, aboutissent aussi par la métamorphose des longues durées insurrectionnistes, aux Croquants et Nu-pieds et ce jusqu’à la Grande Peur de 1789, aux soulèvements chouans et vendéens qui annonceront la mort irrévocablement advenue au XIX° siècle de l’ancestrale communauté rurale désormais pleinement absorbée par le paysage agricole du destin capitaliste.

Le son multiséculaire des cloches proclamant, de paroisse en paroisse, le tocsin de la dés-obéissance a été l’écriture vivante et charnelle de dizaines et de dizaines de générations campagnardes qui s’obstinaient à ne point accepter de disparaître dans la tyrannie montante des attractions de l’abstraction capitaliste exercée par la civilisation des villes. Cette immense, abondante et constante lutte de classe qui a d’ailleurs traversé toute l’histoire européenne pour la défense de la joie du terroir contre l’anonymat et la solitude du citadisme du profit, a finalement échoué mais pour passer le flambeau à un type de soulèvement bien plus vaste, beaucoup plus corpulent et immensément plus dangereux ; celui de l’irréversible colère des prolétaires, c’est à dire de tous les hommes d’aujourd’hui privés de toute autorité sur leur propre vie par le spectacle démocratique de la dictature salariale de l’argent omniprésent. »


« De la croisade communeuse des Pastoureaux » Par Francis Cousin








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