Alcyon 17 avril 2017 14:18

Les gars, serait-il possible que vous appreniez un sujet avant d’en parler ? Si vous vous attendez à ce qu’un sondage vous prédise l’avenir, alors qu’aucun sondage ne se prétend pour le faire, c’est que vous ne comprenez strictement rien.

Et ils se plantent "tellement souvent", prenons 2012 en exemple.

-Hollande était crédité, sur l’ensemble du mois d’avril, d’entre 26 et 30% des voix. Il en a récolté 28,63%. Moyenne 28%. Second tour 

-Sarkozy entre 24 et 29,5%. Score 27,18%. Moyenne 26,25%.

-Lepen entre 13 et 17%. Score 17,9%. Moyenne 15,5%. Les votes d’extrême-droite (et gauche) sont souvent difficiles à sonder, car certains sondés ont peur de l’opinion du sondeur. C’est une constante dans toutes les élections, et les médias en parlent explicitement. Avec l’habitude, la proportion de personnes qui osent déclarer un vote extrême change.

-Mélenchon entre 12 et 17%. Score 11,1%. Moyenne 14,5%. Même biais que Lepen, mais dans l’autre sens. En fait, avec un peu d’expérience, la somme des votes des deux extrêmes donne souvent un meilleur indicateur.

-Bayrou entre 9 et 12%. Score 9,13%. Moyenne 10,5%.

-Joly entre 2 et 3%. Score 2,31%. Moyenne 2,5%.

-Dupont-Aignan entre 0,5 et 2%. Score 1,79%. Moyenne 1,25%.

Pour les autres, ils étaient prévus avec des scores très faibles et ont récolté des scores proches des sondages.

Pour le second tour, Hollande est entre 53 et 55% quelques jours avant le sondage. Il gagne avec 51,64% des voix, ce qui est un second biais : les électeurs du "leader" ont moins tendance à se mobiliser, se disant la victoire acquise.

2007 ? 

 -Sarkozy entre 27 et 31,5%. Score 31,18%. Moyenne 29,25%.

-Royal entre 23 et 27%. Score 25,87%. Moyenne 25,5%.

-Bayrou entre 15 et 21%. Score 18,57%. Moyenne 18%.

-Lepen entre 12 et 16%. Score 10,44%. Moyenne 14%. Effet inverse de 2012.

On peut continuer avec les plus petits candidats, mais on a les mêmes résultats qu’en 2012.

Au second tour, les sondages quelques jours avant l’élection donnaient 53% pour Sarkozy, qui l’a emporté avec 53,06%. Difficile de faire mieux.

On va ressortir 2002, mais même là, les sondages donnaient 18% Jospin et 14% Lepen pour au final arriver à 16,18% et 16,86%. Sans oublier que les sondages ne sont qu’une donnée AVANT l’élection, des électeurs pouvant changer d’avis jusque dans l’isoloir. On reste tout à fait dans la marge d’erreur communiquée par les instituts, si vous voulez une marge de moins de 1%, il faut interroger plus de 8000 personnes.

Ce qui amène la conséquence principale des sondages : le vote utile. Si votre candidat favori est à 8% des voix et que votre second choix est en bataille pour le second tour, ne vaudrait-il pas mieux voter pour votre second choix ? Et si votre chois n’est pas 100% décidé, mieux vaut-il voter sur l’impulsion du moment ou voter pour un candidat ayant une chance ?

Alors les sondages actuels prédisent une course serrée. Les marchés ont peur d’un duel Mélenchon-Lepen (et ne s’en cachent pas) car un réflexe de vote utile pourrait toucher l’électorat d’Hammon. Et c’est impossible à prévoir.

Alors bon, arrêtez vos délires sur les sondages. Ce ne sont que des sondages, ils décrivent une INTENTION de vote AVANT l’élection sur un PETIT ECHANTILLON et comportent des MARGES D’ERREUR (que l’on peut évaluer mathématiquement). Se plaindre de ses conséquences est une chose, mais ils ne racontent pas n’importe, les journaliste leur font raconter n’importe quoi. Ce qui est fondamentalement différent.


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