maQiavel maQiavel 18 mars 2017 17:31

@Qiroreur

-La confiance, c’est le gros dossier.

Vous admettez qu’on signe un chèque en blanc et qu’on n’a aucune garantie que le nouvel élu remplira ses promesses de candidat. Nous sommes donc vous et moi que l’élection dans sa forme actuelle est une stricte affaire de confiance.

Le premier obstacle est le suivant : pourquoi faire confiance à des gens qu’on ne connait pas ? Moi je peux faire confiance à ma voisine, à mes frères et sœurs, à des collègues, à des amis , à des connaissances que je fréquente etc. Mais celui qui me demande mon suffrage, je ne le connais en rien. Tout en sachant qu’il me demande de participer à une procédure élective qui dans sa forme actuelle n’a fait que mener à des trahisons depuis des décennies ? Oui, on va me dire que « lui » ou « elle » est différent. Mais comment celui qui l’affirme le sait –il ? Est-ce que lui connait ce candidat ? Est-ce qu’il le fréquente ? Est-ce qu’il connait sa personnalité ? Comment faire confiance en ignorant tout cela et en ne se fiant qu’à ce que cette personne et les médias daignent montrer ? La réalité est que le lien entre le mandataire et le mandaté ne doit pas s’articuler autour de la confiance mais de la méfiance. C’est fondamental. On est dans une situation ou c’est l’inverse.

Le second obstacle : on va me dire que le candidat propose la mise en place du référendum d’initiative populaire ou révocatoire et pourquoi pas une constituante pour mettre en place un régime dans lequel les citoyens auront la possibilité de participer ponctuellement aux décisions publiques et de contrôler ceux qu’ils mandatent. Moi j’applaudis ces propositions des deux mains. Mais quelle est la garantie que l’élu appliquera son programme une fois élu ? On en revient au premier obstacle, à celui de la confiance.

Le troisième obstacle : vous dites qu’il y’a plusieurs degré de confiance et je suis totalement d’accord avec vous. Mais est ce que le plus petit degré de confiance est suffisant pour signer un chèque en blanc ?

Pour illustrer mon propos : vous dites qu’il n’y a aucune raison de faire confiance à ceux qui ont été aux manettes à un quelconque échelon dans le pouvoir exécutif/législatif ou dans les partis de gouvernement puisque comptables de la situation actuelle. On pourrait nuancer en disant que tous ne sont pas pourris et que certains n’étaient pas en position de faire passer leurs propositions. Mais soit, on va dire que vous avez raison.

Mais moi je rajoute autre chose : ceux qui sont candidats aujourd’hui, quels sont ceux que les Français connaissent ? Je dirai tous sauf Cheminade et FA. Comment les connaissent-ils ? Parce qu’ils ont bénéficié à un moment donné d’une exposition médiatique, qu’ils ont parfois su exploiter grâce à leur talent de communiquant bien évidemment mais tous les bons communicants n’ont pas bénéficié d’une telle  exposition médiatique. Donc, c’est qu’il y’a forcément un processus sélectif des médias en amont. Et si internet n’existait pas, Cheminade serait peut être le seul des candidats à être passé à travers les mailles de ce filet de sélection, ce n’est pas pour rien qu’à chacune de ses campagnes, les médias cherchent à l’humilier ( et ils réussissent plutôt bien ) comme si le fait qu’il ne leur doive rien était inadmissible.

Pour ce qui est de MLP , elle a existé médiatiquement parce qu’elle est la fille de son père et son père ,lui-même a su exister médiatiquement parce que Mitterrand l’a voulu pour diviser la droite ( et il a magnifiquement profité de cette opportunité car c’est un tribun hors pair ). Bien sur, ce parti était diabolisé dans les médias mais c’est clairement une stratégie visant à en faire un épouvantail pour cautionner les partis de gouvernement : de la main gauche on le promeut et de la main droite, on le diabolise. 

Moi, ce que je vois dans tous ça , que ce soit du point de vue de l’appartenance aux institutions politiques , du passage dans les médias et je rajouterai même un troisième facteurs qui est celui du financement , ce que je vois donc , ce sont des mécanismes de cooptations. Comment peut –on faire ne serait ce qu’un peu confiance à des gens qui ont été coopté ?

Et pour ce qui est de MLP, ça va encore plus loin, il suffit de voir l’état de parti avec la corruption, le népotisme, des élus locaux qui s’en plaignent et démissionnent en cascade. Et surtout, comme faire confiance à une femme dont le père dit qu’elle l’a trahit ? Si elle est capable de trahir son propre sang, comment moi simple électeur puis je espérer qu’elle ne me trahisse pas ? Si elle était un homme à Athènes, on ne l’aurait même pas acceptée comme volontaire au tirage au sort pour des raisons de piété filiale.

Finalement, il ne reste que Cheminade ( qui a appelé à voter Hollande en 2012 ceci dit en passant ) et FA qui sont tous deux des hauts fonctionnaires (et dont le second a fait partie à une époque d’un parti de gouvernement). Donc déjà la confiance que je peux leur faire est le strict minimum, c’est le plus bas degré de confiance possible et qui n’existe que parce que les mécanismes de cooptation politique, médiatique et financier ne s’appliquent pas à eux.

Mais comme je le disais, est ce que le plus bas degré de confiance est suffisant pour signer un chèque en blanc ?   smiley

Même si vous n’êtes pas d’accord avec moi, est ce que vous comprenez mon point de vue ?

 


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