maQiavel maQiavel 27 novembre 2016 17:39

@Zatara

-que tout fini....Il y a deux forme de légitimité : la forme légale et la forme médiatique....

------> Non, la légitimité précède la légalité (une loi qui n’est pas perçue comme légitime n’est pas obéie sauf par la force). Et le média aussi se situe en aval, pas en amont (un média que l’on ne considère pas comme légitime n’est pas écouté ou lu).

-c’est un concept flou de par nature puisqu’il s’agit de l’interprétation d’un code supérieur, un référentiel indiscutable par définition. 

------> Ok, là on se rapproche. Pour le dire autrement, la légitimité se construit dans une communauté autour du partage d’une norme commune quant à l’évaluation du monde qui l’entoure. Le choix de cette norme est bien entendu discutable et contestable au sein de la communauté concernée, même si dans le discours dominant on prétend qu’il ne l’est pas. Le tampon de ton prêtre n’est légitime que parce qu’il s’inscrit dans cette norme (dans ce cas une méta-norme), c’est ce qui fera qu’il sera accepté dans la communauté.

Par contre, s’il y’a un désaccord sur la norme (par exemple par l’intrusion d’une nouvelle religion ou d’une nouvelle interprétation de la religion), un schisme survient et si ton prêtre perd le rapport de force qui s’en suit, son tampon ne vaudra plus rien du tout, il sera un hérétique aux yeux de la communauté qui a adopté une nouvelle norme, sa légitimité est rompue et un nouveau prêtre de la nouvelle religion prendra sa place …

C’est pareil pour la loi : elle est respectée tant qu’elle s’inscrit dans la norme partagée au sein de la communauté. Dès que la norme change, cette loi devient obsolète et doit être remplacée par une autre qui s’inscrit dans la nouvelle norme. On voit bien que  la question de la légalité devient alors largement inopérante si on ne lui adjoint pas ce sur quoi elle se fonde çàd ce qui la rend légitime.

Démosthène écrivait « Cette force des lois, en quoi consiste –t-elle ? Est-ce à dire qu’elles accourraient pour assister celui d’ entre nous qui, victime d’une injustice criera à l’aide ?Non, elles ne sont qu’un texte écrit qui ne saurait posséder un tel pouvoir. Alors, qu’est ce qui fait leur force ? Vous-mêmes, à condition de les fortifier et de mettre en toute occasion leur puissance souveraine au service de l’homme qui les réclame ».

C’est-à-dire que la loi en elle-même ne vaut rien, il faut que des personnes considèrent qu’elle est légitime pour la défendre et attaquer ceux qui la violent, ce n’est donc qu’en étant acceptée qu’elle devient souveraine.

Pour revenir à mon exemple plus haut , le gaillard qui s’était fait élire à la tete de la cité pendant 30 ans et qui tout d’un coup a estimé que les élections n’étaient plus nécessaire puisqu’ il aurait de toute façon été élu ( il l’aurait certainement été ) n’avait simplement pas compris que dans la norme partagée au sein de cette cité , celui qui en était le chef devait l’être à la suite d’une procédure d’élection qui exprimait le consentement de ceux qui étaient gouverné. En passant outre cette norme, il s’est mit tout le monde à dos, simplement parce qu’il a fait l’erreur de croire qu’après avoir exercé sa fonction pendant 30 ans, c’était sa personne qui était légitime. Il a voulu passé outre les croyances et les valeurs politiques de sa cité et il l’a payé …

 -Maintenant, puisqu’il s’agit d’une interprétation, qu’est ce qui fait que ce référentiel est légitime ?

------> La question est mal posée, essayons de remettre de l’ordre : le référentiel, c’est la norme càd le principe auquel on doit se référer pour juger ou agir. Soit la communauté adhère à la norme ( et dans ce cas , ce qui sera jugé comme légitime ou non se fera en fonction d’elle ) soit la communauté n’y adhère plus complètement et alors on a une crise de légitimité et un schisme , soit la communauté n’y adhère plus du tout et dans ce cas ce n’est plus une norme.

La question est : qu’est qui fait qu’une communauté choisisse une norme plutôt qu’une autre ? Ce choix est multifactoriel, il découle de l’histoire de la communauté, de sa culture, de ses relations avec ses voisins, des dynamiques internes à cette communauté (démographiques, économiques etc.), il y’a plusieurs critères à prendre en compte. Ces critères sont évolutifs raison pour laquelle les normes évoluent, soient contestées et remplacées …

-lui même en s’auto-référençant en tant que référentiel absolu....

------> C’est ce que je dis plus haut : quand bien même dans le discours dominant, une norme est décrétée absolue, cadre indispensable auquel la communauté devra éternellement se référer, elle ne l’est jamais dans les faits car toute norme est tôt ou tard remise en cause …



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