maQiavel maQiavel 2 novembre 2016 16:55

@gaijin

Point de vue relatif certes mais je le comprends.

Sinon, Pierre Clastres dans son étude des communautés primitives en Amazonie montre que tout primitif qu’étaient les humains qui les constituaient, ils avaient très bien compris ce qu’était le pouvoir coercitif pyramidal et qu’ils s’opposaient à sa réalisation, d’où le nom de son livre « la société contre l’Etat » (et non « la société qui ne connait pas l’Etat » ou « la société sans Etat »).

C’est très intéressant, il explique que le statut de dépendance du chef à l’égard du groupe est un point fondamental car le contraire entraînerait une fin de la réciprocité et donc une rupture : l’absence de réciprocité laisserait le pouvoir à l’extérieur de la société, un pouvoir extérieur et créateur de sa propre légalité qui pourrait alors s’exercer contre le groupe.

Ainsi, le chef n’occupe sa charge qu’en fonction du bon vouloir du groupe, obligatoirement généreux, il ne peut se permettre de repousser les incessantes demandes de ses « administrés ». Cette générosité est une servitude plus qu’un devoir, le chef possède moins que les autres et doit travailler plus durement : « Avarice et pouvoir ne sont pas compatibles : pour être chef il faut être généreux » (Clastres).

En somme, le chef n’a pas de pouvoir de coercition, il jouit de l’autorité que donnent la sagesse reconnue, la générosité et l’habileté oratoire : « Le chef qui veut faire le chef, on l’abandonne : la société primitive est le lieu du refus d’un pouvoir séparé, parce qu’elle-même, et non le chef, est le lieu réel du pouvoir. » (Clastres).

C’est pourquoi, moi je les inclus dans l’anarchisme politique, c’étaient des humains comme nous et qui avaient nos faiblesses, ils connaissaient très bien les dérives du pouvoir de coercition hiérarchique. 


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