maQiavel maQiavel 30 août 2016 15:32

@Berphi

Me voici.

Je tiens à préciser que de mon point de vue, Jacques Sapir est devenu le pape du souverainisme Français, son dernier livre « Souveraineté, démocratie, laïcité » est un chef d’œuvre de théorie politique, grâce à lui j’ai beaucoup appris,  il donne une perspective de l’histoire de France que je n’avais jamais envisagé, c’est un livre que je recommande à tous ceux qui ont un intérêt quelconque pour la chose politique. Sur le plan pratique, je le trouve aussi très bon même si certains de ses positionnements politiques me semblent à coté de la plaque.

Sur l’affaire du Burkini, voici ce qui me pose problème dans son analyse : « La question de l’égalité entre hommes et femmes devrait elle aussi trouver une application juridique. Rappelons que le principe en est inscrit dans le préambule de la Constitution. Dès lors tout « marquage au corps » peut être perçu comme une atteinte au principe d’égalité ».

D’abord Sapir semble oublier le principe de la liberté de conscience et d’expression : on a le droit dans notre pays de penser que les hommes et les femmes ne sont pas égaux et on a le droit de l’exprimer.

C’est mon cas : je ne crois pas que hommes et femmes sommes égaux, nous sommes différents, dans certains domaines les femmes sont meilleures et dans d’autres les hommes. Cela relève de la logique la plus élémentaire. Il me semble que ce soit l’idéologie de la confusion des genres qui postule une égalité et une indétermination entre l’homme et la femme, idéologie qui a déjà été démonté par une série d’études.

Bref Sapir tombe dans le féminisme et le genrisme le plus carricatural, ça c’est la première chose, on doit etre libre de penser et d’exprimer qu’hommes et femmes ne sont pas égaux (ce qui est une évidence) comme je viens de le faire , j’use de ma liberté de conscience et d’expression.

Le second problème est plus grave  : Sapir semble insinuer que l’opinion consistant à ne pas considérer l’homme et la femme comme égaux remet en cause l’égalité de tous (donc y compris hommes et femmes) devant la loi, raison pour laquelle il faudrait selon lui trouver une application juridique à l’interdiction de l’expression de cette opinion. C’est absurde. Pour reprendre mon exemple, le fait que je considère que l’affirmation d’égalité entre homme et femme est  grotesque ne remet pas en cause mon attachement inconditionnel à l’égalité de tous devant la loi.

Il y’a là une confusion évidente entre « isonomie » (égalité des droits et devant la loi) et « égalitarisme » (idéologie selon laquelle les hommes sont ou doivent être égaux dans tous les domaines de leur existence, l’idéologie du genre est en une émanation).

Et pour terminer, lorsqu’il se lance sur la question du marquage au corps, il semble se concentrer sur le burkini alors que les marquages des corps recouvrent aussi d’autres symboles comme les bijoux, les coiffures ou les tatouages. Faudra-t-il donc légiférer sur ces éléments pour préserver un semblant de cohérence ? On en revient à la question de la législation sur les mœurs qui n’en finira pas et se révélera inapplicable à moins de changer de régime politique pour mettre en place un régime totalitaire et tyrannique.

Je terminerai par ceci : " l’idéologie « il est interdit d’interdire », qui ne fait que donner une forme de slogan à l’individualisme le plus crasse. "

Personne ne dit qu’il est interdit d’interdire ( à part peut être les libertaires les plus extrémistes ). Par contre, il est interdit d’interdire tout ce qui ne nuit pas aux libertés fondamentales d’autrui et déroger à ce principe ne ferait que donner une forme de slogan à la tyrannie la plus crasse.


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