maQiavel maQiavel 16 mai 2016 11:54

@Éric Guéguen

Je suis d’accord pour dire qu’il y’a des changements au niveau de la forme ( il y’en a toujours eu ) qui fait que notre époque a ses propres spécificités mais je ne vois pas différence de fond au niveau des structures sociales.

Mais je pense que nos diagnostics différents sont liés au fait que j’accorde moins d’importance à l’histoire des idées que vous (ce qui ne veut pas dire que je n’accorde aucune importance à l’histoire des idées, c’est pour moi une composante à prendre en compte qui s’intègre dans un tout mais qui ne détermine pas tout).

Autre chose : je ne pense pas que la politique puisse être autre chose que ce qu’elle a toujours été dans sa pratique c’est à dire la gestion des rapports de domination (ceci étant, l’articulation que fait Yann Martin entre autorité et pouvoir va m’amener à modérer mon propos dès que j’aurais trouvé la formulation adéquate en introduisant la notion de subordination).Donc là-dessus je ne suis pas fondamentalement en désaccord avec médialter ( je me rappelle même que vous aviez qualifié médialter de MaQiavel désabusé qui a tiré l’extrême conséquence de sa vision de la politique).

La différence entre moi et médialter est que lui est un idéaliste écœuré qui en est devenu profondément aigri alors que moi je ne l’ai jamais été, très tôt, j’ai vite accepté le monde tel qu’il se présentait à moi (avec tout ce qu’il a de bon et de mauvais ) et j’ai compris que si le monde idéal ne pouvait pas advenir , le monde concret lui était perfectible mais pour l’améliorer (ou le rendre moins mauvais , c’est selon ) , il fallait partir d’ici et maintenant et non d’ailleurs.

Après, c’est une question de perspective : pour moi ces améliorations méritent que l’on se batte pour elles alors que pour un médialter, ce ne sont palabres sans consistance car il a encore à l’esprit le monde pur et parfait de son idéal perdu : c’est un peu comme un coureur de 100 m, gagner un dixième de seconde, pour lui, c’est énorme et il aura bossé énormément pour en arriver là. Mais que vaut ce dixième de seconde pour celui qui a pour idéal de courir aussi vite que le guépard ? Rien !


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