Rounga Rounga 23 septembre 2015 22:15

@maQiavel
Je suis d’accord pour dire que les motifs que vous rappelez ne sont pas légitimes. Mais si je me fais l’avocat du diable, je peux dire que les propos incitant à la haine nuisent à la concorde sociale, et par conséquent à la liberté de chacun. D’autre part, l’argument avancé concernant l’apologie de crime contre l’humanité est un raccourci tendant à faire de ce genre de propos une réhabilitation du nazisme, et donc un appel à s’en prendre aux Juifs, ou à d’autres communautés. A mon avis, le problème juridique n’est pas tant le manque de fondement de ces raisonnement, mais l’impossibilité de déterminer formellement ce qui relève de la haine ou de l’apologie de crime contre l’humanité. Pour ce dernier, on n’a pratiquement jamais de personne publique déclarant "ce génocide était formidable", ce qui constituerait bien une apologie, et indirectement, pourquoi pas, un appel à recommencer. Les personnes condamnées le sont en général pour des propos bien plus ambigus et dont ils présentent bien sûr une interprétation plus charitable que celle des procureurs. Ici, c’est donc l’interprétation qui est jugée, ce qui est extrêmement dangereux et susceptible de dérives vers le plus grand n’importe quoi. En pratique, cela aboutit à déclarer un sujet tabou, à le taire absolument sauf si c’est pour le déplorer à chaudes larmes. En ce qui concerne la haine, le problème est du même ordre, puisque c’est un sentiment qui est jugé, alors que la justice ne devrait statuer que sur des faits.


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