ffi 24 décembre 2014 11:52

Ici pour le terme "réseau", j’emploierai le terme les rets.
 
Le territoire est solide. Les rets semblent du genre liquide en effet : comme un liquide, ils se plient au récipient qui les contiennent. Cependant il y a une différence fondamentale entre ces deux entités. Le liquide ne peut qu’être contenu dans un récipient, sinon il s’écoule et s’éparpille : il lui faut absolument une enceinte pour le contenir.
 
Mais tel n’est pas le cas pour les rets : ceux-ci peuvent servir pour contenir quelque chose, pour l’enceindre, pour le capturer, pour l’immobiliser (comme du poisson ou des oiseaux par exemple).
 
On ne peut donc pas parler de "liquéfaction" du monde, mais de sa capture, de son enveloppement, de son enlacement par des rets. On peut franciser le verbe latin qui dérive de retis, irretio, (infinitif : irretire ; supin : irretitus) pour former le verbe irretir (enlacer dans un filet) et parler d’irretition du monde.
 
D’ailleurs, on devrait désigner internet par les rets internationaux.
 
Mais toute logique de pouvoir obéit toujours à la constitution de réseaux. Les romains ne faisaient-ils pas déjà des réseaux d’eau, des acquarets, avec leur acqueducs ? Les romains ne faisaient-ils pas des réseaux routiers (viarets) avec leur viaducs ? Les anglais, mais les vénitiens au moyen-âge, et les phéniciens dans l’antiquité, ont poussé loin les réseaux commerciaux (les mercirets). Puis il y eu les réseaux ferrés (ferrorets), les réseaux téléphoniques (phonorets), les réseaux électriques (électrorets), maintenant les réseaux de vidéo-surveillance (vidéorets) et puis les réseaux où circule l’argent (monetarets).
 
La noblesse, sous la féodalité, était d’ailleurs déjà organisée en réseaux de pouvoir, avec des systèmes d’hommages, on peut donc parler de potentiarets (réseau de pouvoir), avec ses ducs.
 
À vrai dire, l’art de coloniser un territoire est toujours de constituer un réseau sur sa face. L’État Français est de fait un réseau sur la face de la France.
 
Comment se constituent des rets ?
Il faut des liens où circulent les chose, reliés par des noeuds, où les choses sont dirigées : ligne + aiguillage. Il faut un système de dénomination correct.
 
Le lien peut être rendu par le suffixe "duc" (latin dux, ducis = conducteur), selon acqueduc et viaduc.
L’aiguillage, qui dirige le flux, peut être rendu par le suffixe roi, de rex, regis.
 
rétiduc = partie circulante d’un réseau, guide passivement le flux.
rétiroi (aiguillage ferroviaire, concentrateur informatique) = noeud d’un réseau.
 
acquarets (réseaux d’eau) = aqueduc + acqueroi (châteaux d’eau).
viarets (réseau routier) = viaduc (les routes) + viaroi (les carrefours)
mercirex (réseau commercial) = merciduc + merciroi (comptoirs commerciaux)
ferrorets (réseau ferroviaire) = ferroduc (voie ferrée) + ferroroi (aiguillages)
phonorets (réseau téléphonique) = phonoduc (ligne) + phonoroi (centraux tél.)
inforets (réseau informatique) = infoduc (câbles) + inforoi (concentrateurs info.)
électrorets (réseau électrique) = électroduc (lignes) + électroroi (transfo. élec.)
monétarets (réseau monétaire) = monétaduc (clearstream) + monétaroi (Banque centrale)
potentiarets (réseau de pouvoir) = potentiaduc (ou duc) + potentiaroi (ou roi).
 
On voit donc bien que ce processus d’irrétition ne date pas d’hier. C’est même une constante de toute société, qui est toujours un réseau de personnes. L’étude de ce genre de réseau, c’est la science politique.
 
Cette impression de "fluidification" n’est donc pas en lien avec la constitution de réseaux, puisque ceux-ci préexistaient à notre époque. Cette impression de fluidification vient plutôt à mon avis à la mise sous tutelle progressive de tous nos réseaux historiques, par un gigantesque réseau mondial, dont les véritables dirigeants (les rois), via divers dispositifs, restent dans l’ombre.
 
D’un point de vue économique, le montage juridique de la société anonyme et les montages financiers type holding ou trust, fait que l’on ignore qui dirige vraiment une entreprise, qui en a la propriété en dernière instance.
 
D’un point de vue politique, le montage juridique du "peuple-roi" qui doit se faire représenter par un roi intérimaire qu’il élit, et qui fera la même politique quelque soit son bord politique, fait que l’on ignore qui dirige vraiment le pays en dernière instance.
 
Cette "fluidification" n’est donc pas liée à l’irrétition des choses elles-même, mais elle est plus sûrement liée au flou entretenu sur ceux qui dirigent réellement les flux et le constat que nos rets sont impuissants à conserver la propriété de ce qui nous appartenait collectivement (délocalisations, fuites de capitaux).
 
Les mailles de l’état français sont trop larges.
D’autres rets s’y sont insinués et y pompent tout la richesse.


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