Éric Guéguen Éric Guéguen 20 février 2014 17:04

@ Latigeur :
 
C’est amusant que vous voyiez en moi un "populiste", on m’a traité ici de beaucoup de choses jusqu’à présent ("idéaliste", "aristocrate", "rat de bibliothèque"), mais "populiste", c’est une première. Et si nous échangions plus souvent, je ne pense pas que vous me suspecteriez d’une telle chose !!
 
Je pense, au contraire de vous, que la crise économique n’est pas cause du chahut actuel, mais n’en est qu’un symptôme. Grave, certes, mais symptôme quand même. Au regard de la crise politique qui couve depuis deux cents ans, la crise économique n’est qu’une crisette, le juste et dramatique retour des choses. Et en effet, il va nous falloir remédier à cela en cessant de vouer un culte à la croissance. Croyez-vous sincèrement que le système politique actuel soit armé pour y répondre ? Ce malgré la quantité d’experts économiques pour nous expliquer "bientôt la reprise" ? La science économique n’en est pas une, pas plus que la météo. C’est une martingale qui permet entre autres à certains de passer chaque soir dans les principaux médias pour nous asséner quelques courbes chiffrées et vendre leur livre du moment au passage. ("Populisme !" direz-vous encore...).

 
 Le problème que nous rencontrons est résolument politique, et ce qui est en cause est directement le mode de fonctionnement démocratique. Libre à vous de ne pas être d’accord avec ce diagnostic, mais laisser entendre que je "caricature pour asseoir mon argumentation" est tout à fait déplacé. J’en ai autant à votre service et je le garde pour moi...
 

Pour ce qui est des technocrates à présent :

 

Le point sur lequel je veux insister en parlant des "technocrates", c’est la totale déconnexion entre la mise en pratique de leur savoir et la réalité des problèmes quotidiens. Vous trouverez des technocrates pour avoir réponse à n’importe quel problème et, à un échelon inférieur et plus généralement, des ingénieurs, experts, "sachants" appliquant consciencieusement ce qu’ils ont appris à l’école sans trop d’égards pour des désagréments subséquents qu’ils n’auront pas à subir.

 

Prenez tous les exemples que vous voudrez pour me montrer que les gens reconnus incompétents sont sanctionnés - dans la fonction publique ou ailleurs - je vous en opposerai tout autant afin de vous prouver le contraire. Et en définitive, je ne vois pas bien l’intérêt que vous pouvez avoir à minimiser l’ampleur de la tâche politique qui attend un pays comme la France en 2014, sauf à tenter de débusquer en moi l’imposture "populiste". smiley

 

Lorsque je parle d’amateurisme en politique, je ne dis pas ça à la légère, idem lorsque je parle d’un changement de régime. C’est mûrement réfléchi, même si les colonnes d’Agoravox ne suffiraient pas à la démonstration qui s’imposerait pour vous en convaincre. J’ai habituellement affaire à des gens me reprochant de donner trop d’importance au savoir, pas assez à la bonne volonté. Vous m’offrez là l’occasion de changer de casquette et de défendre cette fois la bonne volonté contre le savoir hautain.


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