maQiavel maQiavel1983 19 février 2014 19:25

Phaeton, je vous comprends. Vous avez identifié un groupe plus ou moins homogène que vous appelez dissidence, et sur agora tv, tout le monde fait forcément partie de cette mouvance à quelques exceptions près.

Donc comme gaspard fait selon vous partie de cette dissidence (moi et Gueguen également je parie) il doit forcément être virulemment anti maçonnique. Il vous répondra mais je suis certain que vous faites erreur.

Il n’ y a pas sur agora tv d’ un coté la dissidence et de l’autre quelques exclut, les choses sont plus complexes.

Moi ce qui m’intéresse, c’est cette remarque  : « Dois-je aussi rappeler que le tout-libéralisme Américain est, en termes de dogme, matérialisé par ces textes fondateurs ? ».

 Je répondrai que c’est plus compliqué( encore) en faisant deux remarques :

1. Le néolibéralisme est antilibéral, c’est une évidence, un marché dominé par les oligopoles financiers, les multinationales et les Etats l’est par définition, il suffit de retourner au textes du libéralisme originel.

2. Le libéralisme qui a produit beaucoup de choses importantes sur le plan philosophique et l’économique n’est pas un mal en soi quand on l’analyse bien.

Il suffit de voir que les libértariens américain qui sont selon moi les véritables héritiers de ce libéralisme originel :

-Ils critiquent de façon assez virulente les oligarchies, qu’elles soient financières (Wall street) ou bureaucratique (les fonctionnaires fédéraux de Washington).

-Ils critiquent les deux partis institutionnels qui sont pour eux les deux faces de la même fausse monnaie.

-Ils critiquent l’impérialisme américain et souhaiteraient un retour vers l’isolationisme, ce qui est selon eux conforme à la constitution et aux vœux des pères fondateurs.

Les libertariens sont partisan de la liberté individuelle, et même de l’individualisme, mais aussi de la défense du peuple contre les puissances d’argent. C’est un libéral-populisme.

Dans les catégories françaises, c’est très difficile à comprendre mais il faut se rappeler que les USA ne sont pas un Etat-nation, en tout cas pas au sens européen du terme. I La tradition américaine est très différent de la nôtre : là-bas, l’Etat est vu non comme le protecteur des citoyens, mais comme une menace sur les libertés. Les Américains, pour des raisons culturelles très profondes, ne vont donc pas opposer au mondialisme économique et financier le même type de résistance que les européens. Leur mode de résistance, c’est la défense des autonomies locales par le droit constitutionnel et dans le cadre de la Constitution, contre le centralisme qui sert de base à l’impérialisme.

Aux USA, la force qui dissout veut le centralisme et l’éclatement, et la contre-force qui refuse la dissolution veut la déconcentration et la Constitution. Les catégories françaises ne permettent pas de penser de manière adéquate ce courant libéral fidèle au libéralisme originel.

Après, la critique qu’on peut le faire, c’est que leur foi dans l’individualisme est le terreau du centralisme, lui-même terreau du totalitarisme. Ils ne voient pas que le retournement de leur projet collectif contre son expression idéale provient d’un vice inscrit dès l’origine dans sa matrice et non par la perversion de ce projet par les oligarques de Washinton.

Quoi qu’il en, soit, ce libéralisme là est vraiment très intéressant.


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