Éric Guéguen Éric Guéguen 8 novembre 2013 09:25

@ davideduardo :
 
Il y a une réponse à cette question, mais je ne l’ai pas sous la main. Je l’avais lu chez Philippe Vallat, il me semble. À voir. En tout cas, l’ostracisme religieux n’a rien à y voir. Je suis moi-même tenté de faire d’Aristote une sorte de bouc émissaire, mais je me trompe. L’absence de publication des œuvres complètes, pour tout dire, doit certainement relever davantage de problèmes d’ordre technique, du genre traductions à harmoniser.
Un point sur lequel notre époque est anti-aristotélicienne au possible, et peut donc voir en lui un monstre, c’est sons attachement à scruter la nature de l’homme et à en inférer une finalité. C’est typiquement ce que l’homme moderne abhorre. Et c’est typiquement, selon moi, ce qu’il néglige inconsciemment dans la solution à apporter aux problèmes politiques actuels.
 
Je sais également que les penseurs arabo-musulmans, pendants orientaux de la scolastique, se sont dit eux aussi aristotéliciens, mais au final, ont pioché aussi bien chez Aristote que chez son maître, pour obtenir une sorte de syncrétisme entre les deux, Platon étant en quelque sorte une caution religieuse (islam comme christianisme) et Aristote un vade-mecum politique. Et encore... je crois savoir que les penseurs arabo-musulmans ne disposaient pas d’une traduction des Politiques. Leur véritable dilemme était : comment permettre le triomphe de la raison sur la révélation au sein d’une minorité capable, tout en maintenant l’ordre social au sein de la majorité incapable, donc soumises à la religion. La tripartition sociale prônée par Platon n’y a pas peu fait il me semble.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe