Éric Guéguen Éric Guéguen 7 novembre 2013 14:21

Bonjour Nora.
 
Vous n’avez pas compris, si je peux me permettre, ce que je veux dire.
Probité et compétence sont, en définitive, les deux caractéristiques souhaitées chez un dirigeant par les dirigés. Or, nous ne croyons pas que certains hommes puissent être des Phronimos, c’est précisément ce que je déplore, car, moi, je crois à la pratique de la Phronesis en politique, mais pas par les urnes.
 
Prenez l’exemple de la France actuelle :
En 2007, les Français ont élu Sarkozy, non pas par sympathie mais parce qu’il avait l’air énergique. On allait voir ce qu’on allait voir. Total : incompétence au rendez-vous (mais tout ne dépendait pas de lui) et une haine jamais vue auparavant à son encontre de la part d’un peuple voyant en lui un parfait petit mafieux gominé.
En 2012, les Français ont élu Hollande, en réaction à Sarkozy (essentiellement) car il inspirait ce que le précédent ne pouvait inspirer : la confiance du bonhomme joufflu, gentil pépère et incapable du moindre mal. L’honnête homme en somme ! Et en forgeant, l’honnête homme finirait bien forgeron ! Total : nous sommes bien loin du compte et il n’est même pas sûr (du tout) que les mafieux ne soient plus au pouvoir.
 
Bilan : on orchestre une fiction politique où deux camps s’affrontent, où tantôt on réclame un attachement aux faits, tantôt on brandit le besoin de valeurs, tantôt on revendique une éthique de conviction, tantôt une éthique de responsabilité, tantôt la droite se dit la parti du réel, tantôt la gauche se dit celui de la justice, mais on ne conçoit jamais faits et valeurs entremêlées, morale objective et compétence scrupuleuse, souci du réel et attachement à un idéal. Il y a de tout ça dans la Phronesis.


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