julien58 julien58 18 mai 2013 14:35

Pour ma part, je suis d’accord avec kemilein, perlseb et edwig, mais avec une certaine nuance.
.
Je crois que l’univers est complètement déterministe, et je pense que la physique finira par le montrer, lorsque les théories seront en conformité avec le principe de Mach.
.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Mach
.
(à mon avis, l’univers se résume à un énorme système d’équations différentielles ordinaires - un système infini, en fait).
.
En conséquence, si vous levez le bras ou lisez mon commentaire, c’est que la configuration de l’univers tout entier est telle que cela devait arriver. Le libre-arbitre n’est alors qu’une illusion. Cependant, cela ne change rien dans la vie de tous les jours : on a toujours l’impression que l’on peut faire des choix à chaque instant ; c’est ce qui est extraordinaire avec cette théorie : que l’univers soit tel que l’illusion de libre-arbitre soit possible. Par exemple, nous discutons sur ce sujet de la propriété intellectuelle, mais l’issue est déjà toute jouée à l’avance.
.
Le fait que l’homme n’est qu’un animal entraîne qu’il a des besoins, qu’il satisfait autant que possible :
* manger
* dormir
* avoir un territoire (e.g. maison et jardin)
* et généralement se reproduire, même si certains y renoncent, montrant là un écart par rapport à la condition animale.
.
Dans notre société, il faut de l’argent pour manger, et pour cela il faut travailler (ou être rentier - d’ailleurs aujourd’hui c’est préférable). Etant donné que l’illusion du libre-arbitre existe, on a l’impression d’avoir le choix entre regarder la télé toute la journée (Le Grand Journal, télé-réalité, etc.), ou bien apprendre, créer, offir aux autres, aider les gens. En réalité, ce qu’on veut faire de sa journée est déjà joué d’avance, mais il paraît normal de récompenser ceux qui se donnent du mal, afin d’assouvir leur condition animale (e.g. manger), en conformité avec le fait qu’on a l’illusion du libre-arbitre, et qu’on peut faire des choix, plus ou moins profitables à l’évolution du système (dont l’objectif final reste à quantifier ; pour moi, il est clair : se dégager de la condition animale : immortalité, omniscience - voir le livre "2001, l’Odyssée de l’Espace"). Ce système de récompense n’est d’ailleurs pas un choix de la société, mais une illusion de choix, encore une fois.
.
Cependant, il faut alors raisonner un cran au-dessus, et donc ne pas perdre de vue que notre récompense s’inscrit dans un système complètement déterministe :
* si j’ai composé une oeuvre qui a du succès et me fait gagner beaucoup d’argent, c’est que cela devait arriver.
* si mon oncle est SDF, le reste toute sa vie, et meurt à 45 ans, c’est que cela devait arriver aussi.
.
En conséquence, il faut relativiser notre succès — ou notre échec — et comprendre que cela devait arriver : c’est exactement ce que fait Jacquard (il a d’ailleurs écrit un livre sur le sport de haut niveau très intéressant).
Il faut plutôt se demander vers où doit aller l’humanité, et si l’on contribue à ce qu’elle y arrive dans la vie de tous les jours. Il devient alors évident que restreindre l’accès à la connaissance et la culture sur des critères de revenus ne va pas dans le bon sens. Il faut donc limiter les droits d’auteur en terme de nombre d’années, jusqu’à ce qu’ils tendent vers zéro, lorsque justement la science et les techniques nous permettront d’échapper complètement à la condition animale (encore une fois, lire "2001, l’Odyssée de l’Espace").
.
Pour revenir au logiciel libre, je pense que le processus de "copyleft" (je laisse tout le monde bénéficier de mon oeuvre, et la modifier librement, bien que j’en sois reconnu comme l’auteur originel) s’est imposé facilement en informatique car on est très souvent dans les cas 1/ et 2/ ci-dessous :
1/ soit mon logiciel est simple (en terme de nombre d’homme-mois), et alors si je le vends en sources fermées, les gens ne vont pas me l’acheter et au contraire écrire une alternative libre : alternative car ils ne veulent pas me payer, et libre soit parce qu’ils ont déjà un travail rémunéré et qu’ils se moquent de quelques sous supplémentaires soit parce qu’ils ont compris que pour laisser leur nom c’est un bon moyen de choisir une licence libre ("méritocratie")) ;
2/ soit mon logiciel est compliqué (en terme de nombre d’homme-mois), et donc sauf à me lancer dans une aventure entrepreneuriale risquée en solitaire, ou bien de disposer d’un gros capital au départ, mon moyen le plus simple d’écrire ce logiciel est de faire contribuer tout un tas de personnes bénévolement de par le monde. Cela ne sera possible que si le logiciel est à code source ouvert bien sûr.
3/ soit mon logiciel est très technique (peu de personnes peuvent écrire une alternative), mais pas forcément gourmant en nombre d’homme-mois. Dans ce cas, étant donné que je ne suis qu’un animal, je vais essayer de le développer tout seul, et le vendre en tant que logiciel propriétaire à sources fermées.
.
Dans le cas de la musique, je pense que l’on est plutôt dans le cas 1/. Le fait qu’on n’ait pas plus d’alternatives libres vient à mon avis du fait que les artistes musicaux n’ont généralement rien d’autre que la musique pour gagner leur vie, contrairement aux programmeurs qui peuvent exercer n’importe quel métier et être programmeur sur le temps libre. En fait, les gens qui font de la musique sur le temps libre sont nombreux, mais ils n’enregistrent généralement pas leur oeuvre, ce qui fait qu’ils ne sont pas visibles.
.
Voilà mon point de vue et mon analyse.


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe