Walid Haïdar 31 janvier 2013 16:09

Je ne te visais pas Valjean quand je parlais de bigots, je sais la distance à laquelle tu tiens la religion.


Donc c’est bien, le problème n’est pas le mariage gay, vous voyez, le sens de l’histoire... on ne trouve plus personne pour déplorer le fait que des gens de même sexe s’unissent.

Pour ce qui est du commerce du corps, certes, il y a des gens qui n’hésitent pas dans cette voie. Par exemple, permettre à des femmes riches de faire porter leurs enfants par des femmes pauvres : on peut trouver ça dans le programme du FN (si on sait lire). Mais quand on a rien contre la commercialisation de la force de travail, après tout, la contradiction n’est pas patente. D’autre sont contre l’idée de vendre les services de son ventre, et dans le même temps sont toujours revendiquer pour améliorer les droits des travailleurs, c’est certes une autre forme de cohérence...

Pour ce qui est d’une homo qui voudrait se faire féconder : je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas lui permettre de se faire féconder par un homme puis d’élever l’enfant avec une autre femme. Mais je suis contre le fait que l’homme puisse être un anonyme. L’équilibre pour moi se trouve dans la transparence et l’amour réciproque qui lie les acteurs de l’entreprise de procréation, le femme qui portera l’enfant, celle qui l’élèvera, et celui qui a apporté sa contribution génétique. Ces gens être capables de s’aimer suffisamment pour rester lier à travers l’enfant, sans pour autant vivre tous ensemble, juste garder un lien affectueux qui marque l’éminence de ce qu’ils ont fait ensemble. Moi perso, j’adopterais, d’ailleurs je pense même adopter plutôt que d’avoir un enfant ma compagne, mais c’est pour un ensemble de raisons propres à mes convictions politiques, sociales et surtout écologiques.

Quand on parle "d’enfant-objet", faudrait pas oublier qu’on a pas attendu les couples homos pour faire de l’enfant un objet, inutile de m’étendre su ce point, tellement il est évident. Je ne vois pas ceci dit, en quoi l’enfant est plus un objet lorsqu’il est désiré par des homos plutôt que par des hétéros.

"La théorie du genre", c’est tout de même un peu facile comme épouvantail. Vous en parlez comme s’il s’agissait d’une théorie monolithique et figée.

Pour moi il est évident qu’avec le temps, nous ne distinguerons plus tant deux sexes, qu’un subtil dégradé multidimensionnel de tempéraments, sauf vis à vis de certains aspects de la vie, ou le genre sera plus prégnant. La dynamique est d’ailleurs déjà en route depuis longtemps.

C’est une évolution culturelle dont je vois les limites dans les déterminants biologiques : on sait aujourd’hui par exemple que les 9 mois de gestation dans le corps de la mère sont le théâtre d’échanges et d’une construction subtile, qu’il serait profondément stupide de zapper avec une technologie de substitution si on ne connaît pas parfaitement les tenants et aboutissants de ce qui se passe pendant la gestation, ou que la technologie dont on dispose n’est qu’une pâle copie. Je suis pas certain qu’on soit proche de disposer d’une techno qui satisfasse ce critère avant bien longtemps.

Ce point est un mur technologique, et tant qu’ils ne tombera pas, les genres masculins et féminins garderont une différence substantielle. Quand il tombera, bah ma foi, ce sera la suite de l’histoire humaine.

L’allaitement est irremplaçable à proprement parler, du moins en l’état actuel des technologies. Encore une fois sa spécificité paraît bien trop subtile pour être remplacée, sans même compter la "chimie" peu tangible qui opère pendant l’acte d’allaiter. Bon, plein de femmes ne peuvent ou ne veulent allaiter, c’est pas non plus la fin du monde. Mieux, de plus en plus d’hommes donnent à leur bébé le biberon contenant le lait de leur mère.

Pourquoi diable croyez vous que l’homme se privera par principe de technologies "d’augmentation" ou de "substitution" ? La vraie question pour moi n’est pas l’utilisation ou non de ces technologies, mais le niveau d’appropriation du débat par le peuple, et plus largement le niveau de démocratie de nos sociétés. Si on doit faire évoluer nos conceptions, encore faudrait-il qu’on puisse choisir lesquelles, comment, et pourquoi. Et du coup, je ne suis pas surpris une seule seconde du malaise créé par ce genre de questions dans un contexte de déficit démocratique patent.

En tout état de cause, un vrai gouvernement de gauche aurait commencé par combattre les chiens capitalistes, plutôt que de nous bassiner avec cette réforme d’apparat.

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